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« Le jour baissait, les cocotiers s’agitaient au-dessus de nos têtes,
secouant sur nous leurs cent-pieds et leurs scorpions »,
le Mariage de Loti, Pierre Loti, 1880

 

Bonne année 2010

 

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Ci-après, texte de la vidéo, d’environ dix minutes, se trouvant ici.

---- TITRE FOND NOIR
Parlé:
2010? c’est incroyable, ça passe à une vitesse extraordinaire!
2010, tu dis?

... t’ES sûr?

Texte:
BONNE ANNÉE QUAND MÊME
(essai de carte de vœux vidéo)

(c) LesMediasMeRendentMalade.fr

---- VIDEO, PARLÉ
Bonjour, chère parentèle, chers amis, [RAPIDE] chers camarades, chers collègues, chers confrères, chers voisins, chères voisines, chers compatriots et chères compatriotes – comme le disait Denis Yaméogo ministre de la Haute-Volta dans les années 60... et qu’au passage je salue amicalement [SIGNE DE LA MAIN]...
Avant de vous présenter mes vœux pour l’année 2010 il m’a semblé expédient [PAUSETTE] de faire un bilan de l’année écoulée.

Pour commencer et pour ce faire! nous avons choisi de vous présenter deux témoignages, qui vous en diront beaucoup plus long que certains très longs discours.
Premier témoignage.
Mon camarade Jean Lapin de France Télécom me disait ce matin: «Moi, Robert, quand j’ai le cafard, je ME refais, je me refais [GESTE tournant] le bilan de l’année 2009, et je suis r’ quinqué c’est mieux que de l’huile de foie DE morue. [BIEN PRONONCER]»
Deuxième témoignage.
A un étranger peu au fait de nos réalités hexagonales et qui fustigeait ce qu’il appelait «la gauche Rolex», croyant certainement mettre les rieurs de son côté et trouver une oreille attentive ET complice dans la personne du modeste balayeur auquel il avait la bonté de s’adresser, je me souviens très bien lui avoir entendu répondre – et d’un ton qui ne souffrait PLUS la contradiction! «Aujourd’hui, cher monsieur, "la gauche Rolex", ça ne veut plus rien dire! car chacun en France a sa Rolex – quand ce n’est pas DEUX!» [DEUX DOIGTS SUR LE POIGNET, taper deux fois.]

Deux témoignages imparables – pris au hasard, je le précise.
[PAUSE]
Face à... face à... pareil bilan, face à un état des lieux aussi peu contrasté et aussi consensuel, que pouvons-nous souhaiter de plus pour 2010, le mieux étant, et c’est le proverbe qui le dit [JE HOCHE LA TETE], le mieux étant l’en-ne-mi du bien?
Il y a en effet beaucoup de choses qui ne font même plus débat en France ni discussion ni polémique...: la retraite... [VITE:] de Russie par exemple: il n’y a plus aujourd’hui un seul historien qui vous soutiendra que [VITE et martelé:] LA RETRAITE DE RUSSIE PAR RÉPARTITION n’était pas une erreur de l’état major... ;
autre exemple, la grippe: tout le monde est d’accord, c’est bien grâce aux efforts conjugués de nos dirigeants qu’on en n’a pas vu trace, qu’on n’a pas vu la moindre traçounette de cette maladie.

D’autres faits bruts, en voulez-vous? en voilà.
La courtoisie, la civilité puérile et honnête, la politesse, par exemple: fini [je bouge LES EPAULES gauche droite] la tyrannie des néo-péquenauds urbains (qui par ailleurs ne se privaient pas de nous donner des leçons de maintien!), néo-péquenauds urbains, disais-je, qui se croyaient malins – et qui l’étaient certainement puisque c’était EUX qui partout faisaient la loi, tenant la une des journaux ET le haut du pavé! –, néo-péquenauds urbains donc, qui avaient copié la langue des djeunss pour qui les mots «salope» ou «pouffe» étaient les synonymes – que dis-je, et c’est là que les choses se corsaient –, qui étaient les remplaçants obligatoires du mot «femme», et pour qui également les mots «bordel» et «putain» étaient – presque sous peine de mort! – non pas les synonymes mais les remplaçants tout aussi obligés de «maison close», de «lupanar» ou de «maison de plaisir» et de «prostituée» ou de «fille de joie». [JE SOURIS mécaniquement.]

Anecdote perso! je ne pouvais plus dire comme je le faisais d’habitude «Je dois téléphoner à ma femme [ou «à mon épouse»] pour savoir ce qu’elle m’a fait à dîner pour ce soir», mais «Je dois téléphoner à MA POUFFE pour savoir ce qu’elle m’a fait», etc.: on ne pouvait plus le dire [RÉSIGNÉ] sans passer pour un «incwoyable» ou pour un «TALON ROUGE»... [JE HAUSSE LES EPAULES.]

Souvenez-vous!..., [GRAVE] la langue semblait alors subitement s’être en-sau-vagée... mais les médias et les politiques étaient là qui veillaient et qui, par leur exemple mais surtout par le crédit de respect dont ils jouissaient dans la population française, ont pu redresser la barre en donnant l’exemple par leurs écrits, par leurs paroles et par leurs actes.

Fini également le politiquement correct! que certains faux lettrés échappés de leur bocal de cerises qualifiaient un peu légèrement, nous semble-t-il, de soviétoïde: les médias en effet ont fait leur autocritique (certains journalistes nous ont même avoué qu’ils avaient eu pendant des années un pistolet en chocolat sur la tempe).

[ JE REGARDE MA MONTRE.]

Hélas!!! il est temps de conclure, puisque nous nous sommes imposé une limite de 15 minutes pour cette vidéo, car le Français s’endort facilement.
[PAUSETTE.]
A propos d’endormissement et de sommeil, peut-être avez-vous vu l’enquête-reportage sur la chaîne Minarets et Clochers [TON CHANTANT] sur le sommeil et l’endormissement.
[VITE:] Si vous ne vous êtes pas endormi dès les premières minutes de l’émission, vous avez pu entendre ce témoignage saisissant d’un Français des Hautes-Alpes qui ne mettait pas moins de dix-huit heures à s’endormir et à se tourner et à se retourner dans son lit comme saint Laurent sur son gril [ROULEAUX DES MAINS], aussi était-il qualifié à juste titre par les auteurs de l’enquête de «résistant», tandis qu’un autre, qui, lui, s’endormait assez facilement, était qualifié de «pétainiste» ([PRESQUE ADMIRATIF] remarquez la culture historique des journalistes et la qualité des comparaisons).

Je passe sur d’autres témoignages aussi intéressants, bref l’enquête concluait que le plus rapide était [RAPIDE, PAS DE PAUSE] le député qui s’endort à peine arrivé sur son banc, certains s’endormant dès l’entrée [MONTRER STYLO] ou, plus loin, contre la machine à café, où des gendarmes placés là à cet effet les recueillent dans les bras de la Loi [j’étends MES BRAS] avant qu’ils ne tombent par terre. Beau-ooo- spectacle... de solidarité intergénérationnelle!

Je m’empresse de refermer cette parenthèse pour en arriver à ma conclusion, POUR LAQUELLE je vous demande toute votre attention et – si je puis me permettre cette familiarité – toute votre intell-igence. Merci.

[Ton solennel, GRAVE.]
Les plus anciens parmi vous [AFFIRMATIF] se souviennent des mots de Pierre Viansson-Ponté il y a quelque quarante ans dans un journal [TRISTE:] dont j’ai oublié le nom mais qui n’est plus vendu que sur abonnement à un tout petit cercle d’îliens naufrageurs résidant à Clipperton: «La France s’ennuie!»...
[PAUSE.]
[VITE, d’un seul souffle:] Eh bien, aujourd’hui! n’en est-il pas de même et pour cause? Tous les dossiers n’ont-ils pas été pliés (et Dieu sait si nombre de pays en sont JALoux!), et toutes les affaires classées? et tous les problèmes réglés?
Pour chaque problème résiduel (car déjà à la mi-2009 [ME PENCHER] il n’était plus question que de problèmes ré-siduels),...

... pour chaque problème résiduel (et en matière d’exemples récents nous n’avons que l’embarras du choix: la crise financière maîtrisée ab ovo, c’est-à-dire dans l’œuf pour les non-latinistes qui m’écouteraient, ou l’identité nationale, à qui on a pu offrir rapidement un hébergement en maison de retraite trois étoiles ainsi qu’un fauteuil roulant électrique), pour chaque ROULETTE donc, pardon! pour chaque problème résiduel nous avons su trouver un compromis où personne ne s’est senti lésé, bref chaque citoyen dans le confort de son particulier [MAINS EN ARRIERE, PUIS REPOUSSENT] a pu jouir du spectacle d’une nation, d’une France (osé-je dire s’il est encore permis de prononcer ce mot de «France», dont le DRAPEAU est tout souillé des turpitudes de nos ancêtres), d’une France, disais-je, Ré-CON-CILIÉE. [CLAQUEMENT OBJET TABLE.]

[JE SOURIS AUX ANGES, pensant à cette réconciliation]
A ce tableau, chers amis, que pourrions-nous ajouter... sinon un cadre.
C'est à nous [LES INDEX CLAVICULES] qu'il appartiendra de le réaliser en 2010. [Je SOURIS.]
Nul doute que chacun aura à cœur d'apporter sa contribution, qui en fournissant les clous, qui en fournissant la colle, et qui la corde pour le pendre.

---- GENERIQUE FOND NOIR
Parlé:
2010? c’est incroyable, ça passe à une vitesse extraordinaire!
2010, tu dis?

... t’ES sûr?

(c) Jean-Michel Fraulini
LesMediasMeRendentMalade.fr
30-XII-2009