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Comment écrire au président de la République
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• 12 octobre 2017
Leçon 291. – Ecriture inclusive et non sexiste : « battre le chien devant le lion », tel est le programme

Battre le chien devant le lion est une expression proverbiale presque totalement oubliée qui signifie « frapper le faible sous les yeux du fort pour suggérer au fort (qu’on suppose, plus souvent à tort qu’à raison, doué d’intelligence) qu’on est capable de violence, et qu’on est redoutable quand on décide de sévir ».
Eh bien, c’est ce que font certains féministes (je laisse le masculin, car parmi ces féministes de pacotille il y a des hommes et que le masculin l’emporte encore) quand ils s’attaquent au pauvre bougre un peu lettré qui a bien appris sa règle de grammaire (en l’occurrence « le masculin l’emporte sur le féminin ») et l’applique, mais toujours laissent le barbare agir impunément et n’osent pas s’attaquer à lui.
Je dirai même : c’est ce que font certains politiques, certains législateurs et certains juges.
Battre le chien devant le lion, notre riche fonds de proverbes et d’expressions est une partie de la force de notre langue qui disent en deux mots ce que dirait un long discours. Gardez celui-là en tête, et vous verrez qu’il pourra souvent vous servir.

Mot clé : écriture inclusive

 

• 12 octobre 2017
Leçon 292. – « Frime »

J’ai été surpris de rencontrer deux fois le mot « frime » chez Balzac et j’ai été également surpris de le trouver défini chez Littré :

frime
s. f.
Terme populaire. Semblant, feinte.
Ce n’est que pour la frime.
“Puisqu’il a fait la frime de mourir, il faut qu’il achève de bonne grâce” ("le Tombeau de M. André", sc. 4, dans le Théâtre italien, t. II, p. 14, Genève, 1696).

(Tapez frime Balzac dans Google pour avoir des exemples.)

 

• 12 octobre 2017 
Leçon 293. – Et pourquoi pas une troisième règle d’accord, la règle des plus nombreux ?

On entend et on lit toujours : « Que demandent les féministes ? Elles demandent que... ».
Etant donné qu’il y a des hommes parmi les féministes, il faudrait dire et écrire : « Que demandent les féministes ? Ils demandent que... » (le masculin l’emportant sur le féminin), mais on constate qu’ici la règle grammaticale qui s’applique sournoisement est celle des plus nombreux.
Soit trois poires et deux abricots, nous aurions donc un accord au féminin : « Ces poires et ces abricots sont belles. » Le masculin ne l’emporterait plus (et ne le mangerait point) sur le féminin, la règle de proximité (accord, proposé par des féministes, avec le genre du dernier substantif*) ne s’appliquerait pas non plus, c’est la supériorité en nombre qui régirait l’accord, et la raison des plus nombreux serait toujours la meilleure.

——
* Voir ici par exemple : https://m.usbeketrica.com/article/feminin-masculin-langue-francaise

Mot clé : écriture inclusive

 

• 12 octobre 2017 
Leçon 294. – Un amour impossible, de Christine Angot, en livre audio

Suite des leçons 285, 286 et 287.

Un amour impossible, un titre qui ne détonnerait pas dans la célèbre collection Harlequin, est le dernier livre (2015) de Christine Angot.
Style clair, simple, économe de moyens, propre. Lecture par Christine Angot elle-même, lecture trop économe de moyens, car on ne sait pas toujours quel est le personnage qui parle : on n’entend pas les tirets qui dans un dialogue indiquent le changement de personnage (il faudrait au moins deux lectrices, l’une ferait la fille, l’autre la mère) ; idem pour les changements qui doivent être marqués par une ligne de blanc ou, comme on le faisait autrefois, par trois astérisques (soit un astérisme) ou par une page blanche indiquant un nouveau chapitre : quand Christine Angot enchaîne sans pause, on se perd un moment).
C’est bien lu à part au début quelques bruits de salive (que je trouve du plus haut désagréable dans les textes lus) et quelques fautes de liaison.
Ce n’est pas du tout l’hystéro des plateaux télé, ce n’est pas la brouillonne s’exprimant mal et glissant hors du sujet (afin de revenir dans son domaine de compétence). Un peu de colère et de haine (mais on devait s’attendre à plus, vu l’offense faite à elle et à sa mère par son père) dans les dernières pages, où elle décrit le rejet social et racial de son violeur de père envers elle et envers sa mère, juive.
Rien de remarquable ni de passionnant, mais pas d’« imposture littéraire » comme a pu le dire un journassot (Eric Nulleau, me semble-t-il). En revanche, il y aurait imposture de la critique, imposture médiatique et journassotière à en faire un chef-d’œuvre ou à en recommander vivement la lecture.
(Noter que le texte se tient mieux sur ses jambes qu’un discours de François Hollande ou d’Emmanuel Macron écrit par eux ou par leurs nègres, discours présidentiels que la journassoterie s’abstient, à tort, de critiquer sévèrement comme je l’ai fait ici très souvent.)

Une fois de plus j’userai du proverbe dont je parlais plus haut, en 291 : on bat le chien Angot devant le lion.
Vous voyez que ce proverbe est utile.

24 novembre 2017
N. B. Entre Un amour impossible et le Femina de 2017, la Serpe, de Philippe Jaenada, le premier est bien plus supportable. Bêtise, vulgarité et prétention dans le dernier.

 

• 13 octobre 2017 
Leçon 295. – « Cagoulé »/« encagoulé »

On entend et on lit presque quotidiennement dans les médias le mot « encagoulé » (des manifestants, des malfrats encagoulés...).
Il y a encore peu de temps, on se contentait du mot « cagoulé », qui, ma foi, fonctionnait assez bien, mais comme tous les journassots s’épient et se copient, on n’est pas près de réentendre et de relire le mot « cagoulé ».

Un exemple entre dix mille.

Publié le 12/10/2017
[...] Cerné par des gendarmes encagoulés. [...]

http://www.lavoixdunord.fr/239227/article/2017-10-12/quatre-ans-de-prison-pour-le-terroriste-menacant-ses-gardiens-du-centre

 

• 14 octobre 2017 
Leçon 296. – « C’est compliqué », une expression en vogue

Dans Un amour impossible, de Christine Angot, publié en 2015 (et écrit probablement en 2015 ou en 2014), j’ai remarqué que, bien que l’action se situe dans les années 1960 et 1970, il y a beaucoup de « c’est compliqué » et de « compliqué » : j’ai ressenti certains « compliqué » comme anachroniques et contemporains.

Voici les exemples qui sonnent contemporain, et détonnent.

Il vient à Châteauroux une fois de temps en temps. C’est compliqué parce que, il est pas au courant de l’existence de Didi, alors quand il arrive elle s’en va.
[...]
L’accouchement est devenu compliqué. Il était trop tard pour faire une césarienne, j’étais trop avancée.
[...]
Les soins étaient compliqués. Elle a été transférée à l’hôpital. Quelques jours après, elle est tombée dans le coma.
[...]
Là, elle vient de rencontrer son père. Ça me soulage un peu. Mais c’est compliqué. Bon. C’est un homme très cultivé, qui lui apporte beaucoup de choses. À côté, moi, je lui apporte plus rien. Et elle en a marre de sa mère.

(Citations tirées de la version epub du roman. On remarquera la ponctuation minimaliste, voire fautive, et l’oubli des négations dans deux phrases, qui viennent de dialogues.)

 

• 17 octobre 2017 
Leçon 297. – L’écriture inclusive, c’est super-facile

https://twitter.com/EditionsHatier/status/911553296313327616

Très fier.ère.s d’avoir publié le premier manuel scolaire en écriture inclusive ! Magellan Questionner le Monde CE2.

Dans la citation ci-dessus, le « s » final de « fier·ère·s » est commun à « fier » et à « fière » (nous dirions, je crois, en langage mathématique que le « s » est mis en facteur commun).
Le « s » final de « fier·ère·s » du tweet ci-dessus s’applique donc à des hommes et à des femmes, et il y a donc plusieurs hommes et plusieurs femmes.
Maintenant, logiquement :
— si nous sommes plusieurs hommes et une seule femme, nous devons écrire : « très fiers·ère » (le féminin « fière » reste naturellement au singulier) ;
— si nous sommes un homme et plusieurs femmes, nous devons écrire : « très fier·ères » (le masculin « fier » reste naturellement au singulier) ;
— si nous sommes un homme et une femme, nous devons écrire : « très fier·ère » (« fier » et « fière » restent tous deux naturellement au singulier).

L’écriture inclusive, c’est super-facile.
Il suffit d’être logique.

Mot clé : écriture inclusive

 

• 17 octobre 2017 
Leçon 298. – Et quid de l’inaudibilité ?

Certains féministes protestent contre l’invisibilité, et c’est la principale raison d’être de l’écriture inclusive. Ils écriront donc : « Le ministre s’est adressé hier aux agriculteur·trice·s », et non « Le ministre s’est adressé hier aux agriculteurs ».

Cependant ces féministes ont oublié de protester contre l’inaudibilité.
Ne serait-il pas en effet expédient et urgent de bannir, de sévir, bref de faire quelque chose contre les mots qui ont un féminin qui n’est pas différenciable à l’oreille du masculin, exemple : fier et fière ; voire, pis, indifférenciables aussi bien à l’écrit qu’à l’oral : fiable, faible, etc. ?

Il reste donc du boulot.

Mot clé : écriture inclusive

 

• 17 octobre 2017 
Leçon 299. – L’écriture inclusive est trop souvent machiste

L’écriture inclusive est machiste. En effet le masculin domine encore, les féministes n’y ont pas pris garde : la formulation « très fier·ère· s» place en effet le masculin avant le féminin, et c’est trop injuste ! Pourquoi donc ne pas faire le contraire, et écrire « Nous sommes fière·fier·s » ?

Pour reprendre un de leurs termes, ces féministes auraient-ils « intériorisé » la pratique suivant laquelle on présente d’abord un adjectif sous sa forme masculine, comme dans tous nos dictionnaires ?

Faites gaffe, messieurs et mesdames les féministes, le diable est dans ces détails.

Mot clé : écriture inclusive

 

• 19 octobre 2017 
Leçon 300. – La vie des mots. Féminisation et visibilité des femmes progressent au Figaro.fr

Féminisation et visibilité des femmes progressent au Figaro.fr grâce aux deux journassots Julien Licourt et Caroline Piquet.

[Citation.]
[Titre] Nouvelle témoin, une amie de la mère
La témoin s’appelle Djamila B. Elle témoigne également par visioconférence mais à visage découvert.
[...]
La témoin évoque ensuite la pratique de la taqiya (la dissimulation) par les frères Merah pour justifier les manques de l’enquête.

[Fin de citation.]

[...]

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/10/18/01016-20171018LIVWWW00044-proces-abdelkader-merah-mohamed-en-direct-treizieme-jour-attentats.php

Archive : https://archive.is/0N9en

Mot clé : néo-français, féminisme

 

• 19 octobre 2017 
Leçon 301. – Néo-orthographe au Figaro.fr

Toujours Julien Licourt et Caroline Piquet.

[Citation.]
Elle s’agace, se met à parler en français.
- Y’a les ingénieurs mais je sais moi !
L’avocat tente de la convaincre : "La famille Ziaten a besoin de savoir", plaide-t-il. 
- Y’a personne chez moi. Je le jure. Y’a personne. Y’a personne. 
[Fin de citation.]

Noter aussi s’agacer, très à la mode chez les journassots depuis quelques mois.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/10/18/01016-20171018LIVWWW00044-proces-abdelkader-merah-mohamed-en-direct-treizieme-jour-attentats.php

Archive : https://archive.is/0N9en

 

• 19 octobre 2017 
Leçon 302. – « Recherchiste » ?

[Citation.]
Dans le vocabulaire audiovisuel québécois, le recherchiste est celui ou celle qui cherche, obtient et organise l’information afin de produire la documentation nécessaire à la production d’émissions ou de documentaires, généralement pour la télévision ou la radio.
Bien que le métier de recherchiste soit essentiellement le même que celui de journaliste (même méthodologie de travail, même code d’éthique), au Québec, ces deux professions n’ont pas le même statut.

[Fin de citation.]

https://www.inis.qc.ca/cours/306/Metier-recherchiste

 

• 19 octobre 2017 
Leçon 303. – Le snobisme de « pour autant »

En tout les journassots se copient et s’entre-copient : leurs mots préférés sont copiés, leurs idées sont copiées.
Parmi les pratiques journassotières fréquentes et plutôt récentes (deux ans ?), la locution pour autant en début de phrase et dans un contexte affirmatif.
Un exemple, toujours sous la plume des mêmes journassots Caroline Piquet et Julien Licourt du Figaro.fr* :

Hassan dit que Mohamed Merah "faisait attention à ce qu’il disait", "il ne disait pas tout". Pour autant, leur échange était instructif.

Définitions et exemples tirés de deux dictionnaires.
Dictionnaire de l’Académie, 9e édition
Pour autant, pourtant, malgré cela.
« Il ne s’est pas corrigé pour autant. Je pardonne, mais ne croyez pas pour autant que j’oublie. »
Larousse en ligne
Pour autant, malgré cela.
« Il n’a encore jamais réussi, mais il n’est pas pour autant découragé. »

——
* http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/10/19/01016-20171019LIVWWW00072-proces-abdelkader-merah-mohamed-attentat-toulouse-montauban-quatorzieme-journee.php

 

• 24 octobre 2017 
Leçon 304. – Manuel scolaire d’histoire de Hatier en écriture prétendument inclusive

Durant l’Antiquité, notre pays s’appelait la Gaule. Il était peuplé par des Gaulois, nés en Gaule ou venus d’autres régions à l’occasion des migrations. Grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche.

Où l’on voit que la Gaule n’était peuplée que d’hommes, les Gaulois. Il eût fallu écrire « Il était peuplé par des Gaulois·e·s, né·e·s en Gaule ou venu·e·s d’autres régions à l’occasion des migrations ».

Notez que, ainsi entièrement rédigé selon les règles de l’inclusivité, le paragraphe devient quasi illisible aussi bien pour les enfants que pour les adultes et qu’il est une preuve flagrante du caractère pernicieux de cette pratique :

Durant l’Antiquité, notre pays s’appelait la Gaule. Il était peuplé par des Gaulois·e·s, né·e·s en Gaule ou venu·e·s d’autres régions à l’occasion des migrations. Grâce aux agriculteur·rice·s, aux artisan·e·s et aux commerçant·e·s, la Gaule était un pays riche.

Où l’on voit aussi que Hatier ignore le point médian, au-dessus de la ligne de base (voyez l’image ci-dessus).
Notez que c’est Hatier qui surligne en bleu le mot migrations, qui veut probablement suggérer à ses lecteurs attentifs que, au fond, nous sommes tous des migrants.

 

• 29 octobre 2017 
Leçon 305. – « Autrice »

Archéologie française, ou Vocabulaire de mots anciens tombés en désuétude et propres à être restitués au langage moderne, t. I p. 42-43, de Charles Pougens, 1821-1825

Ouvrage téléchargeable à Gallica.bnf.fr : http://bit.ly/2yZKcXb
Mise à jour
Voir aussi la leçon 479 : http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-24.html


• 29 octobre 2017 
Leçon 306. – Sur Charles Pougens

[Citation]
Il importe aux intérêts de la langue de revendiquer des mots essentiellement français, conservés le plus souvent par les écrivains classiques des nations étrangères, et qui, proscrits sans motifs légitimes*, n’en sont pas moins, à raison de leur force et de leur harmonie, nécessaires aux orateurs et aux poètes, dont la langue ne saurait être trop abondante.

* Vers la fin du seizième siècle, plusieurs écrivains, sons prétexte d’épurer notre langue, s’attachèrent à bannir un assez grand nombre de mots alors en usage. A la tête de ces sévères réformateurs se trouvait notre célèbre poëte Malherbe, comme on peut le voir par ses notes manuscrites sur les œuvres de Desportes.
[Fin de citation]

In Archéologie française, ou Vocabulaire de mots anciens tombés en désuétude et propres à être restitués au langage moderne, t. I, de Charles Pougens, 1821-1825. L’ouvrage a quelque intérêt.

V. aussi ici la note 76 sur Du Bellay et sur François de Neufchâteau, lequel écrivait : « Nous désirons que l’on recherche, que l’on étudie, que l’on relise enfin les auteurs du seizième siècle ; que l’on tienne note de celles de leurs expressions qu’on a eu tort de laisser perdre, et que l’on s’attache à les faire revivre. »

(Charles Pougens était un homme remarquable et exceptionnel, on s’en convaincra en lisant sa biographie. Emile Littré, autre homme remarquable et exceptionnel, reconnaît qu’il lui doit beaucoup.)

 

• 1er novembre 2017 
Leçon 307. – « Petit dico de français neutre/inclusif »

Sans commentaire, mais un extrait :

4. On passe à la pratique !  
Exemples :
Masculin : c’est le fils du boulanger
Féminin : c’est la fille de la boulangère
Neutre : c’est lo fim do boulangér => les personnes dont on parle sont non-binaires
Inclusif : c’est li fi di boulanges => on ne sait pas le genre des personnes dont on parle ou elles sont non-binaires
Plusieurs genres dans la même phrase : c’est lo fim de la boulangère => la boulangère se genre au féminin et son enfant est non-binaire (je dis se genre au féminin, car certaines personnes non-binaires se genrent aussi au féminin).

http://uniqueensongenre.eklablog.fr/petit-dico-de-francais-neutre-inclusif-a120741542

Archive : https://archive.is/RBnaR

 

• 8 novembre 2017 
Leçon 308. – Un uxorieux, une maritorieuse

Extrait d’Archéologie française, ou Vocabulaire de mots anciens tombés en désuétude et propres à être restitués au langage moderne de Charles Pougens :

Durant mes longs séjours en Angleterre, j’ai connu plusieurs gens de lettres d’un goût très sûr qui élevaient quelques doutes sur les prétendus services que leur célèbre Johnson avait rendus à la langue anglaise en admettant, comme mots intégraux et constitutifs, plusieurs termes peut-être fortuitement échappés à la plume des écrivains, dont il rapportait les textes : [...] uxorious, qui est trop épris de sa femme, trop soumis à ses caprices (Bacon, Milton), etc., etc. J’invoque sur ce point la grande ombre de Pope, les mânes de lord Byron, le goût et la critique de MM. Moore, Rogers, Campbell, et du philosophe peintre et poète Walter Scott*.

Certains anglophones proposent aujourd’hui comme antonyme maritorious, du latin maritus, mari. En français on aurait donc un uxorieux et une maritorieuse.

* Semble-t-il, toutes les personnes invoquées par Charles Pougens ont utilisé le mot uxorious et l’ont trouvé bon, avis que j’ai l’honneur de partager.

 

• 10 novembre 2017 
Leçon 309. – Interlude. #BalanceTonPorc
en 1937

Extrait de lecture de Souvenirs d’un marchand de tableaux, d’Ambroise Vollard, 1937*.
C’est Ambroise Vollard qui parle :

Voici comment je connus le député [socialiste] Marcel Sembat. Renoir [le peintre fameux] m’avait dit : « On fait des misères à l’institutrice de mon village, parce qu’elle refuse de coucher avec le maire. Sembat m’a offert, bien des fois, ses services au cas où j’aurais besoin de quelque chose. Voulez-vous aller lui dire, de ma part, que je le prie instamment d’intervenir pour que cette pauvre fille ne soit plus tracassée ? »
Je me rendis chez M. Sembat. On me dit qu’il était à sa permanence. Là, on m’introduisit dans un petit rez-de-chaussée plutôt sordide et tout enfumé. M. Sembat, armé d’un soufflet, actionnait le feu qui ne voulait pas prendre. J’exposai au député socialiste l’objet de ma visite. Il me dit aussitôt :
— Ce maire doit être un réactionnaire. J’en fais mon affaire auprès de mon ami Briand [Aristide Briand, socialiste, président du Conseil — c’est-à-dire Premier ministre — et ministre des Affaires étrangères en 1929].
Quelque temps après, M. Sembat se présenta chez Renoir, et, tout naturellement : « Rien à faire pour votre institutrice ! Le maire appartient au parti. »

« A Aristide Briand. Pax », ministère des Affaires étrangères, quai d’Orsay, Paris 2016.

——
* Téléchargeable à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9689085c/ (l’ouvrage est moyennement intéressant ; Gallica reste néanmoins une mine d’or et on ne rendra jamais assez hommage à ce site et à tout le personnel employé à la numérisation de livres, de gravures, de journaux, de partitions...).

 

• 14 novembre 2017 
Leçon 310. – Interlude. #BalanceTonPorc
en 1937, suite

Pas de changement chez les socialistes d’aujourd’hui : « Harcèlement sexuel chez les Jeunes Socialistes : 8 femmes accusent » un certain Thierry Marchal-Beck, ex-président du Mouvement des jeunes socialistes.
http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/harcelement-sexuel-chez-les-jeunes-socialistes-8-femmes-accusent_1610032

Archive : https://archive.is/8gDpT

 

• 18 novembre 2017 
Leçon 311. – Balance ton inclusif : la faculté de théologie catholique de Strasbourg

Exemples de graphies inclusives dans un document du 11-IX-2017 de la faculté de théologie catholique de Strasbourg* :

Ce guide pédagogique présente la Licence en enseignement à distance avec la large palette des cours proposés par les enseignant.e.s dans leurs disciplines respectives. [...] Les étudiant-e-s sont invité-e-s ensuite à une série d’exercices de réflexion sur des textes de référence.

Document incohérent et pas très catholique, puisqu’il n’y a aucune uniformisation de la présentation (les points normaux alternent avec les traits d’union ; les points inclusifs ne sont jamais médians), et il y a de très nombreuses occurrences des mots « étudiants » et « enseignants » qui indubitablement incluent les hommes et les femmes. 
Il y a même des parenthèses :

— Vous êtes étudiant(e), cliquer sur « activez votre compte ».
— Ce cours met à la disposition de l’étudiant(e) des repères théoriques et pratiques.

Au lieu d’un « vous êtes étudiant·e » et d’un « à la disposition de l’étudiant·e » attendus.

C’est à qui sera le plus moutonnier, et ce à tout prix et dans la précipitation la plus brouillonne.

——
* http://theocatho.unistra.fr/maj/2015/GuideEAD2017-18-version_du_11-09-2017.pdf

 

• 19 novembre 2017 
Leçon 312. – L’étudiante chez Littré

Littré signale qu’étudiante, « dans une espèce d’argot », signifie « grisette du quartier latin » et ne donne pas d’autre signification pour ce mot.
Le mot étudiante est absent du Dictionnaire de l’Académie française de 1798 et de celui de 1832-1835 (seul est présent le masculin).
Faut-il avoir recours à une volonté d’« invisibiliser les femmes » à travers le lexique chère à certaines féministes pour expliquer cette absence (comme pour autrice) ?

 

• 19 novembre 2017 
Leçon 313. – Anglolâtres, go home !

Comme ils me fatiguent , comme ils me lassent, ces Français anglomaniaques, jocrisses rancis anglolâtres bêtifiants, satisfaits, acculturés ou déculturés avec leurs oops ! leurs oups ! et leurs whoops !
On notera qu’il existe en français de la France d’avant un mot, une onomatopée qui ressemble à oups, c’est houp (qui ressemble à hop, mais qui, si l’on en croit la définition de Littré, n’a pas le même sens).

— Dictionnaire de Littré :

houp, interj.
Sert pour appeler ou houper quelqu’un, ou pour exciter un cheval.

houper, v. a.
Terme de chasse. Appeler son compagnon par un houp.
Se houper, v. réfl. S’appeler réciproquement.
Dans le Soissonnais, houper signifie tousser : toux houpante, toux de la coqueluche.

houpé, ée, part. passé de houper.
« Un chasseur houpé par les piqueurs ».

 

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