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Comment écrire au président de la République
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– et autres guitares, 28
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500/833 = 500e leçon sur un total de 833 leçons et notes
• 1er octobre 2018
Leçon 578/911. – Se boucher les yeux et les oreilles, 1/2
La mode de « une poignée de ». Exemple : « une poignée de secondes ».
• 1er octobre 2018
Leçon 579. – Le gri-gri « République »
Emmanuel Macron aux Antilles.
Dans la bouche des politiques et des médias, les mots perdent chaque jour un peu de leur sens :
«Ce qui fait que je me suis battu pour être élu face à Marine Le Pen et que je suis là aujourd’hui, c’est parce que j’aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire», s’est justifié dimanche le chef de l’État, très applaudi, lors du point presse*.
Octobre commence très bien ; peu familier avec les termes de logique, nous nous risquerons à dire que la conclusion (« il n’a pas choisi l’endroit où il est né ») est non sequitur (sans rapport logique, « pas raccord ») avec la prémisse (« parce que c’est un enfant de la République »). Sans oublier cette mièvrerie, cette fausse émotion, cette pacotille, cet appel aux sentiments : « un enfant de la République ». Les appels aux sentiments, fréquents chez le président, sont un moyen commode pour cacher les vraies raisons : ils sont autant de mensonges par grave omission.
En fait, il s’agit avant tout pour le président de répéter un maximum de fois le mot « République », ce nouveau gri-gri, à côté d’autres comme « citoyen », « vivre-ensemble », etc., sans tenir compte du sens ni de la logique (nous disions la même chose dans la leçon 257).
Noter que, comme d’habitude, les propos du président ont été rectifiés par le journaliste dans le sens de l’élégance. En gras, les mots que le président n’a pas prononcés (écouter la vidéo sur la page de Lefigaro.fr*) :
« Il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire. »
————
* http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/09/30/25001-20180930ARTFIG00200-saint-martin-emmanuel-macron-tente-de-dedramatiser-une-photo-controversee.php (archive : http://archive.fo/9dxKv)
• 1er octobre 2018
Leçon 580. – La rubrique de Lefigaro.fr sur la langue française
Pas une seule rubrique* de Lefigaro.fr sur la langue française sans deux ou trois bourdes bourdissimes d’orthographe, de syntaxe, de lexique ou de logique.
De l’article au rabais. Mais fermez donc la rubrique !
Extraits.
A contrario, si le sens de «sans faute»...
A contrario, l’adjectif «sensé»...
Astuce : Si vous hésitez entre le singulier et le pluriel, tentez la locution «sans-faute» qui signifie «impeccable» et est invariable. Exemple: «Ma copie est toujours sans-faute.»
Les homonymes ont la dent dure [??] dans nos copies.
On peut donc toute à fait dire «je fais une partie de basket».
Le mot «parti» peut caractériser le «salaire d’un employé»[**], une «personne à marier», «une opinion, une solution proposée» mais également un mouvement politique**.
Etc. (dont de nombreuses ponctuations fautives).
Voir aussi les commentaires avisés des lecteurs, qui signalent d’autres fautes.
Source : « Cinq fautes de français à éviter dans vos lettres de motivation », http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2018/10/01/37003-20181001ARTFIG00023-cinq-fautes-de-francais-a-eviter-dans-vos-lettres-de-motivation.php
Archive : http://archive.is/0MNOJ
————
*
Voir entre autres les leçons 266 et 459.
** Pourquoi citer cette acception inusitée de « parti » et, qui plus est, sans explication ?
Littré :
parti, n. m.
Somme qu’on alloue à un employé, à un intendant, etc. (sens dérivé de partir, partager).
• 3 octobre 2018
Leçon 581. – Le déclin d’une expression
Le déclin d’une expression, qui devient multi-sens : « à tour de bras », qui ne devrait signifier que « de toutes ses forces dans un mouvement rotatif du bras », a pris l’acception supplémentaire de « à profusion » et est de plus en plus employée sous cette seule dernière acception (subventionner à tour de bras, distribuer de mauvaises notes à tour de bras, jurer à tour de bras...).
Le Dictionnaire de l’Académie, lui, réunit les deux acceptions (sans toutefois parler du mouvement rotatif du bras) en une seule dans l’expression « frapper à tour de bras » :
frapper à tour de bras, avec violence et force, sans s’arrêter.
Ajoutons que la locution « sans s’arrêter » est inadéquate : elle est une exagération manifeste, une hyperbole, qui n’ont pas leur place dans une définition, où l’on prend les mots à la lettre. Définition paresseuse, pourrait-on dire aussi, où l’on n’a pas pris la peine d’être précis.
Définition de l’avant-dernière édition du Dictionnaire de l’Académie :
À TOUR DE BRAS, loc. adv. De toute sa force. Frapper à tour de bras.
• 4 octobre 2018
Leçon 582. – « Le phénix des hauts de ces bois »
Dans l’article « La francophonie à la sauce africaine »* (site béninois ?) repéré par Gilles Colin le 7 septembre, nous lisons la définition d’une expression africaine :
« Je suis né garçon ». C’est le satisfécit que se décerne le sexe masculin, s’autoproclamant ainsi le phénix des hauts de ces bois. Comme pour dire qu’au mâle rien d’impossible. A chacun, ses illusions.
Nous supposons que « le phénix des hauts de ces bois » est également une expression africaine, une variante du « phénix des hôtes de ces bois » de La Fontaine ?
Projet : une rubrique des maladresses, des fautes et des coquilles consacrée aux médias africains (voir la leçon 550).
Qui a lu quelques articles de la presse africaine francophone aura remarqué qu’elle s’efforce d’imiter les pires travers de la presse française — elle ignore que ce sont des travers.
————
* https://lanouvelletribune.info/2018/09/la-francophonie-a-la-sauce-africaine/
• 5 octobre 2018
Leçon 583. – « Fake news se dira infox en français », 1/2
Ce que ne souligne même pas l’article, c’est que infox n’est pas le synonyme de fausse nouvelle. C’était pourtant la première chose à dire.
• 6 octobre 2018
Leçon 584. – Mimi Onfray se déchaîne contre Manu Macron
Domaine : liberté d’expression.
A signaler, ce texte sans langue de bois et d’une audace verbale sans précédent ; un peu trop vulgaire, oui, bien sûr, et inutilement ; homophobe, comme l’ont dit certains, non.
Mimi Onfray y file un peu trop la métaphore (les jeux de mots sont faciles et lassent) et certains passages sont obscurs : on imagine que, poussé dans le dos par une grande colère, fort justifiée, Mimi Onfray n’a pas eu le temps de tout peaufiner.
Eloignez les enfants :
https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/lettre-a-manu-sur-le-doigte-et-son-fondement
• 8 octobre 2018
Leçon 585. – Léautaud : corrections et correcteur
Extrait du Journal littéraire de Paul Léautaud*, année 1943 (collection « Folio », Gallimard).
« Pas mal d’ajoutés notés pour ce volume », lit-on dans cet extrait.
La neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie ignore le substantif masculin ajouté.
Littré :
ajouté
[...] S. m. Addition fait——e à un manuscrit. Il y a des ajoutés à toutes les pages.
Voilà un mot qui a disparu. Aujourd’hui on dit ajout, mot plus court et inconnu de Littré. L’un qui sort, l’autre qui entre.
————
* Journal de Léautaud, voir aussi la leçon 559.
• 12 octobre 2018
Leçon 586. – Une découverte
Mille canons ! c’est aujourd’hui que nous découvrons le sens et la graphie de ce mot que nous connaissions un peu de vue ; que, par erreur, nous avions toujours lu vieillaque ; dont nous pensions qu’il était argotique (alors qu’il est littéraire) et qu’il avait un rapport avec vieux ; et que, enfin, nous n’imaginions pas trouver dans Littré :
veillaque, s. m.
Terme vieilli. Homme sans foi, sans honneur.
“Je vais t’assassiner d’un seul de mes regards, Veillaque…”, Corneille, l’Illus. com. II, 2.
“Penses-tu donc, veillaque, qu’un gentilhomme de qualité…”, Cyrano de Bergerac, le Pédant joué, v. 7.
ÉTYMOLOGIE
Espagn. bellaco ; portug. velhaco ; ital. vigliacco ; dérivé du latin vilis, vil.
Nous n’avions raison que sur un point, c’est un terme dépréciatif.
• 12 octobre 2018
Leçon 587. – « Malapropisme », un article raté
L’académicien franco-britannique Michael Edwards écrit sur le site de l’Académie française un article intitulé « Malapropisme » où il tente de nous faire rire à coups de mots, d’expressions, de phrases anglais, mais sans prendre la peine de nous les traduire : « a progeny of learning », « contagious countries », « caparisons don’t become a young woman », « she’s as headstrong as an allegory on the banks of Nile », etc., ne sont pas traduits.
Ajoutons que sir Michael Edwards nous donne ici une mauvaise leçon d’anglais, car il écrit quatre fois « Mrs. Malaprop », qui devrait s’écrire « Mrs Malaprop », sans point abréviatif.
Article raté, proche de l’horripilant ; une forme de malapropisme.
http://www.academie-francaise.fr/malapropisme
Archive : http://archive.is/QSLeq
• 12 octobre 2018
Leçon 588. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 1/n
Nous avons découvert hier, avec retard, le discours catastrophique du président Emmanuel Macron à l’Institut de France « pour la stratégie sur la langue française » (sic) du 20 mars 2018 : une pluie d’ennui, de maladresses et de platitudes dont nous allons tenter de faire un compte rendu critique approfondi (corvée, mais vrai devoir citoyen et bon exercice) pour venir en compensation de certaines de nos analyses superficielles des propos de la même personne (voir la leçon 261 : « désespoir du peintre »).
En attendant, saluons la longanimité des auditeurs des premiers rangs qui victorieusement luttent pour ne pas s’endormir ou pour masquer leur ennui, voire un vif mécontentement : un discours de soixante minutes, de près de 55 000 signes.
Ci-dessus, une photo à quinze minutes de la fin : certains auditeurs sont parvenus à conserver un air inspiré ou intéressé jusqu’au bout. Bravo.
À droite au troisième rang, on reconnaît la Franco-Marocaine Leïla Slimani, représentante personnelle du président Emmanuel Macron pour la francophonie (Leïla Slimani : lire ici les leçons 388, 389, 392, 394, 395, 397, 398 et 400-404, qui comprennent une recension de son ouvrage Chanson douce, calamité littéraire – le scénario est acceptable, mais le style est un naufrage – primée en 2016 par les Goncourt).
À droite au premier rang, le rappeur franco-rwandais Gaël Faye, que le président appelle par erreur « Gabriel Faye » et dont il dit : « lui qui a montré à plusieurs reprises [c’est nous qui soulignons] qu’il sait parler et écrire le français »...
Une continuation du naufrage donc, même une tradition du naufrage.
===> À suivre.
http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 13 octobre 2018
Leçon 589. – « ruer » verbe transitif
C’est quand il est à l’étranger et nous tourne le dos qu’Emmanuel Macron gueule d’ange et voix de velours rue ses meilleurs coups : Algérie, crime contre l’humanité, par exemple.
Littré :
ruer, v. a.
• 1. Jeter avec impétuosité (sens qui a vieilli). « Elle sauva le ciel et rua le tonnerre Dont Briare mourut », Malherbe, II, 12. « Ah ! je devais du moins lui jeter son chapeau/Lui ruer quelque pierre, ou crotter son manteau », Molière, Sgan. 16.
• 2. Ruer de grands coups, frapper de grands coups (locution qui a vieilli).
Macroneries, rappel
— Algérie, « crime contre l’humanité » :
https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/15/macron-qualifie-la-colonisation-de-crime-contre-l-humanite-tolle-a-droite-et-au-front-national_5080331_4854003.html
— Londres, « art français » :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/02/24/31001-20170224ARTFIG00217-berenice-levet-emmanuel-macron-ne-voit-ni-l-art-ni-la-culture-ni-la-france.php
• 14 octobre 2018
Leçon 590. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 2/n
Extrait :
On a torturé en français, on a fait des choses merveilleuses en français et on continue à faire des choses merveilleuses et terribles en français.
Un patient et sournois travail de sape et de dénigrement de la France qui se poursuit ; une critique suivie d’un éloge censé la minimiser, la faire oublier ou l’effacer ; stupéfiant et effroyable.
« Une critique suivie d’un éloge censé la minimiser, la faire oublier, l’effacer », écrivions-nous, mais c’est cette grotesque et extravagante formule, cette formule « de tous les excès », particulièrement prégnante, à l’emporte-pièce, propre au libelle qui reste et restera en mémoire : « On a torturé en français. »
On remarquera dans le petit extrait photographique ci-dessus GREGOIRE au lieu de GRÉGOIRE, STETIE au lieu de STÉTIÉ ou, mieux, sans capitales inutiles qui font ressembler la transcription à un document de notaire, au lieu de Grégoire et de Stétié.
On remarquera aussi l’absence de ponctuations, comme ici :
... quitus[,] mais toujours au creux du français il y a eu[,] je crois[,] cette volonté de liberté[,] sans doute toujours inaccomplie...
===> À suivre.
————
* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
Mot clé : macronerie
• 14 octobre 2018
Leçon 591. – Oncle Hô nous parle des prénoms donnés en France
Extrait :
... Et les variantes orthographiques aussi. Ah parce que chacun a toujours sa petite originalité à ramener. C’est ça les Français, y’a pas plus moutons pour tout, mais en même temps, faut toujours faire un peu son malin par rapport au voisin. Tiens Mathis par exemple : 57 manières de l’écrire ! Au moins ! Matthiys, Mathisse, Mathys, Mathiss, Maathis, Matis. Faut voir le carnaval !
https://www.breizh-info.com/2018/10/14/103753/prenom-beauf-enfant
• 14 octobre 2018
Leçon 592. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 3/n
« Cette volonté de liberté[,] sans doute toujours inaccomplie », a dit, a lâché le président (voir la leçon 590 ci-dessus).
Voilà qui, dans cet océan de formules creuses, de formules faussement paternes et de caresses griffues, de platitudes et de maladresses de langue et de logique, voilà qui, disons-nous, est très pertinent, et très cynique : il n’y a aucun doute, ce n’est pas sous Emmanuel Macron que cette volonté de liberté des Français pourra s’accomplir, puisque la liberté leur est rognée chaque jour par mille et un moyens, par mille et un stratagèmes grossiers et plus ou moins scélérats — de plus en plus scélérats et de plus en plus nombreux.
Emmanuel Macron, un sabot de fer dans un chausson de velours.
===> À suivre.
————
* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 14 octobre 2018
Leçon 593. – Un eunarque
Lu ce jour (de gens qui ne veulent pas d’un « eunarque » comme ministre de l’Intérieur) cet astucieux mot-valise, un « eunarque » : « eunuque » + « énarque ».
• 14 octobre 2018
Leçon 594. – « Fake news se dira infox en français », 2/2
Ava Djamshidi et Nathalie Schuck le 13 octobre :
Ces jours-ci, une fake news a enflammé Facebook : elle [Brigitte Macron] mentirait sur sa date de naissance…
Où l’on constate que l’utile et récent néologisme « infox » n’est pas encore parvenu au cerveau du journassot de base.
(Cet article ressemble bougrement à une commande de l’Elysée visant à déminer partiellement la situation : affaire Alexandre Benalla, démission de Gérard Collomb, toujours pas remplacé après son départ il y a onze jours, photo antillaise avec « doigt d’honneur », etc. Brigitte Macron y est présentée comme une personne sage et modératrice des excès de son grand fou de mari.)
• 15 octobre 2018
Leçon 595. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 4/n
Extrait :
[La langue française] est aussi la langue des journalistes, des opposants, des blogueurs, des poètes, de tant et tant de pays où on se bat en français pour la liberté.
Truisme (« vérité banale et qui ne mérite pas d’être répétée », Littré).
===> À suivre.
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* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 15 octobre 2018
Leçon 596. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 5/n
L’oral, 1/2. (Ecouter la vidéo du discours.)
Prononciation idiosyncratique
— français, prononcé comme francé
— anglais, prononcé comme anglé
— Du Bellay, prononcé comme Du Bellé
— interpellé (graphie de la transcription sur Elysee.fr), prononcé comme interpelé (voir la leçon 597 ci-dessous)
— intimement, prononcé comme intimément (barbarisme)
— rehausser, prononcé comme réhausser (barbarisme)
— tâche, prononcé comme tache (voir aussi « mâle blanc » prononcé comme « mal blanc » dans la leçon 496)
Lapsus
— Abdou Diouf est appelé Abou Diouf
— Gaël Faye est appelé Gabriel Faye
===> À suivre.
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* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 15 octobre 2018
Leçon 597. – « interpeller »/« interpeler »
Dictionnaire de l’Académie française en ligne :
Interpeler n’est plus à l’essai, l’Académie l’a adopté, il devient donc impératif de bien prononcer l’un interpèlé et l’autre interpelé.
La graphie interpeler était une des propositions de 1990, discutable, pour adapter la graphie à la prononciation : http://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rectifications_1990.pdf.
En revanche dans ce même dictionnaire, oignon reste oignon et n’est pas graphié ognon. L’honneur est sauf (nous le disons sérieusement) ou presque.
Mise à jour, 2019. Où on voit que la prononciation interpeuler est probablement récente.
Littré :
interpeller
(d’après l’Académie, les deux ll se prononcent ; mais l’usage le plus ordinaire est de n’en prononcer qu’une seule : in-tèr-pé-lé) v. a.
Pour notre part, nous prononçons interpèler, et non interpéler.
« Les deux ll » : redondance très fautive. Mieux : « les deux l », car le mot ne contient qu’une fois ll, et non deux.
• 16 octobre 2018
Leçon 598. – « Le Président de la République française est un cerveau malade »
Heureux d’apprendre enfin ! que nous ne sommes pas le seul au monde à trouver certains propos d’Emmanuel Macron sans logique et incohérents.
A propos de cette vidéo, ce tweet du 15 octobre 2018 de Paul-Marie Coûteaux, qui semble se réveiller avec plus de un an de retard. Paul-Marie Coûteaux est un homme pondéré, il a donc pesé ses mots :
Morceau hallucinant tant il est vide et creux. Le Président de la République française est un cerveau malade perdu dans la plus obscure logorrhée philosophico-choucrouto-délirante. Que faire ?
Un commentaire assez juste d’Anny Bvr : « Y a du [Jean-Claude] Van Damme en lui ! »
Dans notre leçon 254 du 3 juillet 2017, nous avons souligné cette incohérence des propos qu’on entend dans la vidéo. Nous faisions ce commentaire :
Consternant ! On se demande bien ce qu’a voulu dire Emmanuel Macron et, réflexion faite, on se demande même s’il n’a pas dit tout le contraire de ce qu’il voulait dire. Consternant.
François Hollande était très résolument « nul » (nul est le terme que nous employâmes), mais jamais il ne fut délirant dans ses propos (voir sur ce site nos nombreuses analyses des discours de l’ex-président : se reporter entre autres aux leçons 72 et 117), et donc jamais nous ne fûmes tenté de le qualifier d’extravagant ni de fou ; concernant « Jupiter », il en est bien autrement.
P.-S. Voyez simplement la leçon 579 ci-dessus : « Parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né. » Où est la logique là-dedans ?
• 17 octobre 2018
Leçon 599. – Non, Christophe Castaner n’est pas ministre de la Langue française, ou le djihad expliqué par le climat
Tweet de Christophe Castaner de juillet 2017 :
A 6000€ la conf l’option vision globale du monde n’est pas inclue. Qui doute que le réchauffement climatique pèse ds la dynamique du djihad?
https://twitter.com/CCastaner/status/884033348024360960
Merci à S.
• 17 octobre 2018
Leçon 600. – Le président de la France en son ramage
« Adresse du président de la République Emmanuel Macron aux Français. Publié le 16 Octobre [sic] 2018. »
Voix d’émotion*, caressante, ton de confidence, constant appel à partager une émotion.
Quatre extraits.
D’abord, je voulais ici adresser l’émotion et la solidarité de la nation tout entière aux victimes des inondations dans l’Aude.
Que signifie « adresser l’émotion »** ? Mieux : « faire part de »...
« Je voulais » : pourquoi un temps du passé et pourquoi pas « je veux » ?
... ceux qui ont contribué [...] à aider nos compatriotes...
« Contribuer à aider » : maladresse, quasi-pléonasme ; l’expression ressemble à « aider à aider ». Mieux : « ceux qui ont aidé » (ou, plus précis, « ceux qui ont contribué à sauver », « ceux qui ont contribué au sauvetage », etc.).
... parfois nous l’avons bousculé...
Sens de la phrase ci-dessus : « parfois nous avons bousculé le temps ». Au figuré, « bousculer » est un terme à la mode et souvent utilisé par le président***.
... les blessures de notre vieux pays...
Allusion auto-valorisante (les journassots disaient il y a peu « gratifiante », mais le mot est passé de mode) et transparente au grand modèle Charles de Gaulle : « Mon cher et vieux pays ». Le culot macronien — le culot macronien est sans limite.
• Littré :
ramage, s. m.
[...] Par extension, il se dit du chant de tout oiseau. [...]
“L’oiseau [le cygne], prêt à mourir, se plaint en son ramage”, La Fontaine, ib. III, 12. [...]
Fig. Discours dénué de sens.
Source vidéo : http://www.elysee.fr/videos/new-video-404/
————
* Emotion feinte, insincère, de théâtre, voire surjouée selon nous (gueule d’ange et voix de velours).
** Voir dans la leçon 410 un autre exemple du français déglingué et sans contrainte (irons-nous jusqu’à dire « désinhibé » ?) d’Emmanuel Macron :
Et donc je sais bien ce qui est parfois poussé [sic] par la Suisse. C’est de dire [sic] : « Nous on en voudrait plus là, mais on n’est pas prêts à prendre [sic] ces contraintes. »
***
Trois fois dans son discours du 20 mars 2018 : « le monde tel qu’il nous bouscule », « la langue française est souvent bousculée », « une ville qui [...] a été bousculée » et une fois dans le court discours de Leïla Slimani du même jour au même endroit. Mot très bien coté donc, à valeur sûre. (C’est aussi Leïla Slimani qui dit ce 20 mars : « Si la volonté des peuples et des dirigeants sont à l’œuvre, cette communauté de langue peut devenir une communauté de destin. »)
Mise à jour du 1er novembre 2018. E. Macron : « L’Europe est face à un risque, celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d’être bousculée par des puissances extérieures. »
http://www.leparisien.fr/politique/macron-face-a-la-lepre-nationaliste-l-europe-risque-un-retour-aux-annees-1930-01-11-2018-7932792.php
Mise à jour du 11 décembre 2018. Voir aussi la leçon 683.
• 18 octobre 2018
Leçon 601. – « Ça fait une trotte ! »
Surpris d’entendre de la bouche d’un Parisien cette expression qu’utilisait notre grand-mère née en 1892 et que nous n’avions pas entendue depuis, disons, quarante ans, « Ça fait une trotte », qui signifie « C’est loin ».
Littré:
trotte, s. f.
Terme populaire. Espace de chemin, distance.
Il y a une bonne trotte jusque chez vous. « Il avait à faire, disait-il, une fameuse trotte », Genlis, Parvenus, t. II, p. 33.
Salut à toi, si tu nous lis là-haut, Mamette !
• 18 octobre 2018
Leçon 602. – « Quelqu’un a-t-il une question [...] à peu près compréhensible ? », 1/2
Jean-Luc Mélenchon à la journaliste Véronique Gaurel, de France 3 : « Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est quoi, votre question, Madame ? » ; puis, se tournant vers les autres journalistes : « Quelqu’un a-t-il une question formulée en français et à peu près compréhensible ? »
Et toc ! Malaimable, comme à son habitude, voire désagréable, certes, mais sur ce coup, sur ce point précis, Jean-Luc Mélenchon semble avoir raison, la question de la journaliste est peu compréhensible.
Question peu compréhensible de la journaliste, mais cela n’empêche pas l’ensemble de la presse ainsi que le Syndicat national des journalistes de crier haro sur le baudet Mélenchon et de faire semblant de croire que le cœur du problème est une question dérangeante posée à Mélenchon et l’accent méridional dont il se moque en le singeant ; en résumé, la presse solidaire veut nous imposer sa mono-vision et détourne le coup principal : l’attaque contre la bouillie journassotière, le charabia.
Pour une fois que le plus célèbre atrabilaire de France n’avait pas entièrement tort.
• 18 octobre 2018
Leçon 603. – « Quelqu’un a-t-il une question [...] à peu près compréhensible ? », 2/2
La question de la journaliste Véronique Gaurel...
— Selon 20min.ch :
«Est-ce que vous disiez, il y a quelques mois, quand vous pointiez les déboires de Fillon et Le Pen, que c’était une décadence de la République?», a demandé Véronique Gaurel, grand reporter à France 3.
https://www.20min.ch/ro/news/insolite/story/-Qu-esseuh-que--a-veut-direuh---12251601
— Selon Ozap.com :
"Monsieur Mélenchon, quand vous disiez sur la Trois, il y a quelques mois, quand vous pointiez les déboires judiciaires de Fillon et de Le Pen, que c’était une décadence de la République", a débuté Véronique Gaurel, journaliste politique de France 3.
C’était dans les deux cas assez mal parti pour une question brève et claire. Pour notre part, nous entendons ceci à la fin de la question de la journaliste : « décadence de la République, hein, passque... ». C’est là que l’acariâtre insoumis s’énerve et l’interrompt : « Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est quoi, votre question, Madame ? »
Comme quoi les journassots devraient préparer des questions courtes et claires, ne pas bafouiller et ne pas improviser.
Noter que, comme d’habitude, les journassots sont incapables de nous fournir des citations exactes : qu’ils ne viennent pas se plaindre d’être moqués et maltraités.
Noter aussi que le roublard Mélenchon ne fuit pas vraiment les questions, puisqu’il demande ensuite à la cantonade qu’on l’interroge clairement : « Quelqu’un a-t-il une question formulée en français et à peu près compréhensible ? »
N. B. Si la journaliste avait eu une peau colorée, la presse aurait titré comme un seul homme : « Mélenchon est-il raciste ? » Alors allez vous faire bien voir, les journasseux, les parasites, les nuisibles. Allez vous faire bien voir et si possible bien loin.
• 20 octobre 2018
Leçon 604. – La langue française squattée par le contresens et le faux-sens
Article sur Figaro.fr de Guillaume Errard sur le squat, extrait :
Nul n’est tenu de se faire justice soi-même, comme le stipule l’article 122-5 du Code pénal. Si le propriétaire expulse lui-même le squatteur, ce dernier, aussi étrange que celui [sic !] puisse paraître, peut porter plainte contre lui pour... violation de domicile.
Gros contresens : « nul n’est tenu de » au lieu de « nul n’est autorisé à », « nul n’est habilité à ».
« Comme le stipule l’article 122-5 du Code pénal » : non, diront les juristes à l’auteur, une loi ne stipule pas, mais elle dispose, énonce, dit, interdit, autorise, oblige, impose, etc. En revanche le contrat, lui, stipule.
Littré :
tenu, nue, p. p.
Qui est obligé à quelque chose.
Je ne suis pas tenu de cela, à cela.
[...] “Le tribunal indiquera la maison dans laquelle la femme sera tenue de résider”, Code civ. art. 268.
https://immobilier.lefigaro.fr/article/ce-que-vous-devez-savoir-si-votre-logement-est-squatte_70f4422e-d36c-11e8-a48c-c6d2c6cff49b/
Archive : http://archive.is/qTELm
• 20 octobre 2018
Leçon 605. – Tutoiement. « Macron, réponds ! »
C’est avec une familiarité certaine que l’Italien Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil, interpelle ce jour notre Jupiter à nous : « Macron, réponds ! »
• Matteo Salvini
++ Video incredibile! Condividi il più possibile! ++
Girato questa mattina a Claviere, sul confine Italia-Francia. Anche questa auto della polizia francese aveva sbagliato strada???
Macron, rispondi!
https://twitter.com/matteosalvinimi/status/1053328138619510784
Une des formes plus polies pour demander une réponse est risponda, « répondez ».
Ici l’origine de l’affaire : https://fr.news.yahoo.com/italie-matteo-salvini-envoie-policiers-151737024.html
Il faut croire que la personnalité du président Macron invite à une familiarité certaine (voir sa photo avec un délinquant qui fait aussi sournoisement qu’ostensiblement un doigt d’« honneur » au public).
• 21 octobre 2018
Leçon 606. – La « glottophobie », nouveau démon qui empêche le vivre-ensemble, 1/2
Aïe, aïe, aïe ! le nouveau grain de sable dans le vivre-ensemble, la glottophobie.
Court extrait d’un article de Figaro.fr — le sujet, selon nous, ne méritant pas plus :
La députée LREM Laetitia Avia[*] a annoncé jeudi soir le dépôt d’une proposition de loi contre les discriminations linguistiques ou "glottophobie", au lendemain de moqueries de l’accent du sud d’une journaliste par Jean-Luc Mélenchon.
La phobophobie, ou chasse aux nouvelles sorcières dites phobies, prétend lutter contre divers maux d’une société européenne désarticulée, en grande crise.
Affolement général des politicards face à leurs échecs — ces mêmes politicards qui, par sottise, précipitation, lâcheté ou vice, quotidiennement les aggravent : en effet, pas une de leurs décisions qui n’augmente la violence du maelström.
————
* Laetitia Avia, c’est aussi le député LREM qui mord les chauffeurs de taxi : https://www.bfmtv.com/politique/la-deputee-en-marche-mord-un-chauffeur-de-taxi-1206241.html
Archive : http://archive.is/kakos
• 21 octobre 2018
Leçon 607. – Proscription définitive des menaces au pistolet dans les écoles
L’affaire : un professeur menacé par un élève avec un pistolet, donc menacé de mort.
Ci-dessous le tweet du président :
• Emmanuel Macron
Menacer un professeur est inacceptable. J’ai demandé au ministre de l’Éducation nationale et au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles.
13:44 - 20 oct. 2018 depuis Paris, France
https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1053748923104460800
Les deux ministres cités ci-dessus vont donc proscrire définitivement ce genre d’actes ? Parce que leur proscription jusqu’à hier n’était que provisoire, molle ou hésitante ? Parce qu’il y avait une tolérance ?
Ou bien le président veut-il parler de toute menace de violence, qu’elle soit de mort ou non ?
Autre question : comment les deux ministres vont-ils s’y prendre pour proscrire définitivement ? à coups d’heures de colle ou de travaux d’intérêt général ?
(Entendu hier la reprise de justice** Nabilla Benattia, condamnée à nettoyer les toilettes d’une bibliothèque, qui déclarait qu’elle faisait « des travaux d’intérêt généraux ».)
————
* https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/ce-que-l-on-sait-de-l-affaire-de-l-arme-factice-brandie-contre-une-professeure-de-creteil_2995715.html
** Le Dictionnaire de l’Académie ignore le féminin reprise de justice, ce qui est normal — on ne l’entend jamais ; voilà cependant un exemple de féminisation logique, propre, légitime et sans problème.
• 22 octobre 2018
Leçon 608. – « Un groupe d’étudiants, dont un handicapé, agressé gratuitement »
Article de Vanessa Laime du 19 octobre sur Ledauphine.com.
« Agressé gratuitement », écrit le journassot, pourtant absolument rien de gratuit dans cette agression : l’article montre bien que c’est une vengeance.
Le mot « gratuit » employé trop souvent en faux-sens, et trop souvent pour minimiser la gravité d’un acte de délinquance ou d’un crime (idem pour le terme « déséquilibré ») ou pour cacher une vérité politiquement incorrecte — c’est-à-dire dérangeante pour la longévité politique de nos gouvernants et pour la réalisation de leurs sombres plans —, comme le racisme anti-Blanc ou la haine envers le « Gaulois ». Aveuglement (imposé, feint ou réel) pernicieux et suicidaire.
Vous faites pitié, les journassots. Votre soumission, votre aveuglement, votre perversité font pitié : la France est devenue une jungle commentée par des lâches, des imbéciles et des pervers. Enfin voyez l’histoire de la France : les têtes des gardiens de la Bastille ont été promenées au bout d’une pique pour moins que ça.
https://www.ledauphine.com/isere-sud/2018/10/19/un-groupe-d-etudiants-dont-un-handicape-agresse-gratuitement
Archive : http://archive.is/Umide
Mise à jour. Voir ici une très remarquable tentative journalistique de minimisation, de désamorçage, d’extinction (mot croisillon #PasDeVague) sur la chaîne de service public France 2 (deuxième chaîne de France en terme d’audience) de l’affaire du pistolet (v. leçon 607). Vidéo : https://twitter.com/mormach/status/1054274447941791744.
Etre attentif aux mots, mais aussi à la diction, au ton, aux mimiques (corps et visage)...
Copie d’écran de la vidéo
Si nous nous fions au bandeau rouge, cette élégante — et souriante — journaliste est Christelle Méral. On peut se risquer à affirmer que le désamorçage de mauvaise nouvelle est plus efficace si le journaliste est séduisant. Noter aussi la tenue, du rose et du blanc, qui évoquent et annoncent douceur et pureté (des intentions). Aujourd’hui les démineurs sont habillés en rose.
La plus puissante arme d’imbécilisation massive n’est-elle pas la télévision, avant la presse écrite ? Certainement, mais il y a aussi l’école, qui prépare à la sanctification de la télévision, du « vu à la télé » plus fort que le « lu dans le journal ».
• 22 octobre 2018
Leçon 609. – Prononciation, hypercorrection*, « glottophobie »
Bruno Garcin (Lucien de Rubempré) à Gisèle Grimm (marquise d’Espard) : « N’ai-je pas été trop Phardi ? » (Splendeurs et Misères des courtisanes, 1975, film de Maurice Cazeneuve, scène du bal de l’Opéra).
Voir entre autres la leçon 249, « il hocha » prononcé [ilocha] au lieu de [il ocha], etc.
A noter aussi : Bruno Garcin prononce lâche comme s’il n’avait pas de circonflexe : lache.
————
* Définition du web de hypercorrection : « le fait de produire des formes linguistiques anormales ou fautives par souci de manifester une maîtrise du discours signalant un statut social valorisé ». Où le mieux est l’ennemi du bien.
• 22 octobre 2018
Leçon 610. – Journaliste : les premiers pas du mot croisillon #JeSuisUnAbruti
Intéressante déclaration de Jean-Luc Mélenchon :
Ils [les journalistes de France Info] ont l’air de ce qu’ils sont, c’est-à-dire des abrutis. Je demande à ceux qui nous suivent de relayer nos arguments, de montrer pourquoi France Info ment et de discréditer les journalistes qui s’y trouvent (...) Relayez, relayez sans arrêt. Pourrissez-les partout où vous pouvez.
Un trop grand nombre d’abrutis, d’abrutisseurs et de menteurs dans cette profession, donc soutien à JLM. Un trop grand nombre : circa 90 %.
• 22 octobre 2018
Leçon 611. – La « glottophobie », nouveau démon qui empêche le vivre-ensemble, 2/2
Rétropédalage peu crédible :
• franceinfo
Accent moqué par Mélenchon : la proposition de loi contre la "glottophobie" était un "trait d’humour" d’une députée LREM.
https://twitter.com/franceinfo/status/1053912035765948416
Ce clown, c’est le député LREM Laetitia Avia. Madame France Info, pourquoi ne pas le nommer ?
Ce genre de canular (puisqu’il y aurait canular) ne décrédibilise-t-il pas un peu plus la fonction de député ?
• 23 octobre 2018
Leçon 612. – Sens du mot « gratuit »
• Dictionnaire de l’Académie française :
gratuit, ite, adj.
[...] 2. Qui n’a aucun fondement sérieux.
Ce n’est qu’une accusation gratuite. Hypothèse, supposition gratuite.
Méchanceté gratuite, faite dans la seule intention de blesser.
Spécialt. Acte gratuit, acte arbitraire, parfois provocant et délibérément absurde. Le personnage de Gide, Lafcadio, prône l’acte gratuit. Crime gratuit.
• Dictionnaire de Littré :
gratuit, ite, adj.
[...] 2. Fig. Qui n’a pas de raison suffisante.
“Y a-t-il rien de plus gratuit que cette admiration pour les mouches et que ces vues morales qu’on voudrait leur prêter, que cet amour du bien commun qu’on leur suppose ?” Buffon, Disc. nat. anim. Œuv. t. V, p. 368.
“C’est par l’extension gratuite d’une analogie mal fondée que l’on a supposé…”, Buffon, Ois. t. XV, p. 229.
Supposition gratuite, supposition sans aucun fondement.
Méchanceté gratuite, insulte gratuite, méchanceté, insulte qui n’a été provoquée par rien, qui est faite sans motif ou sans intérêt.
Certaines absurdités sautent aux yeux.
• Académie :
Méchanceté gratuite, faite dans la seule intention de blesser.
• Littré :
Méchanceté gratuite, insulte gratuite, méchanceté, insulte qui n’a été provoquée par rien, qui est faite sans motif ou sans intérêt.
Nous développerons.
Ce qui est sûr, c’est qu’une agression ne peut être qualifiée de gratuite si nous en devinons bien la raison : ici (voir la leçon 608 ci-dessus, première partie) la vengeance d’une blessure d’ego machiste, la misogynie crasse (et peut-être, en plus, le racisme anti-Blanc ou la haine anti-Gaulois).
Remarquons aussi qu’ici il y a une double agression : agression verbale (« Deux gosses [...] les ont accostés de façon agressive en s’adressant à la seule fille du groupe »), puis physique (« quatre blessés à déplorer »).
Mises à jour
— Leçon 665.
— « Le concept de “violences gratuites”, une construction politique »,
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/18/le-concept-de-violences-gratuites-une-construction-politique_5477656_3232.html (archive : http://archive.ph/wip/rsAXn).
— Voir les NSP 81 et 90 (juillet 2020).
• 24 octobre 2018
Leçon 613. – Cet illégitime, cet absurde « y »
Et voilà t’y pas qu’il me fait des reproches/des r’ proches.
Y faut surtout pas l’dire.
C’est-y donc que vous y croyez, vous, à ces blagues ?
Ces trois phrases seraient mieux orthographiées ainsi (observer également les espaces*) :
Et voilà-t-i’ pas qu’il me fait des reproches/des r’proches.
I’ faut pas l’ dire.
C’est-i’ donc que vous y croyez, vous, à ces blagues ?
Ce « y » relève de la prononciation relâchée, mais aussi de la graphie relâchée.
On pourrait simplifier, et remplacer « i’ » par « i » — en tout cas, tout plutôt que « y ».
————
*
Transcription d’une prononciation relâchée :
— « reproches », un mot, donne « r’proches », transcrit sans espace après l’apostrophe ;
— « le dire », deux mots, donne « l’ dire », transcrits avec une espace après l’apostrophe.
En revanche, on écrira bien « Je t’écoute » (sans espace après l’apostrophe), qui n’est pas une prononciation relâchée d’un originel et conforme « Je te écoute ».
• 24 octobre 2018
Leçon 614. – Enfantillages de langage de « Députée Obono »*
• Députée Obono
@SoChik75 sur #19hRuthElkrief : elle leur a mis le feu, la misère ! #badass[**] #boss #tetedure #merci #LesrageuxenPLS
11:07 - 23 oct. 2018
https://twitter.com/Deputee_Obono/status/1054796467733491712
————
* Danièle Obono alias Députée Obono est une Franco-Gabonaise député de la France insoumise.
** badass, anglicisme, « dur à cuire » ; mettre la misère à quelqu’un, argot d’agresseur ou de harceleur, « faire souffrir quelqu’un ».
La frontière parfois semble très mince entre la politicaille et la racaille.
• 27 octobre 2018
Leçon 615. – « Eh puis », un cas d’hypercorrection
Vincent Mongaillard sur Leparisien.fr :
« On est là pour s’entraider. Eh puis, c’est juste une question d’organisation », poursuit Farida qui est aussi douée pour dépanner en couscous.
Des « et bien », on en compte par charrettes mais, pour « eh puis », c’est une première.
(Hypercorrection, voir la leçon 609 ci-dessus.)
On remarquera que le journaliste Vincent Mongaillard appelle Mme Farida Medjkoune par son prénom.
La raison d’être ou le but de cette familiarité ?
Et le risque n’est-il pas de dévoiler, de suggérer que l’auteur manque d’objectivité ? A trop vouloir bien faire... : nous avons là une des définitions de l’hypercorrection, hypercorrection langagière et hypercorrection politique.
http://www.leparisien.fr/societe/la-meilleure-nounou-de-france-c-est-farida-27-10-2018-7929312.php
• 27 octobre 2018
Leçon 616. – Argot. Les tantes de Balzac
Extrait de Splendeurs et Misères des courtisanes, d’Honoré de Balzac :
Le directeur, après avoir montré toute la prison, les préaux, les ateliers, les cachots, etc., désigna du doigt un local, en faisant un geste de dégoût.
— Je ne mène pas là Votre Seigneurie, dit-il, car c’est le quartier des tantes...
— Hao ! fit lord Durham, et qu’est-ce ?
— C’est le troisième sexe, milord.
Dans ce roman, le faux abbé Carlos Herrera (alias Vautrin, entre autres pseudonymes) est interprété par certains exégètes comme un homosexuel platoniquement amoureux de Lucien de Rubempré.
PDF du roman à la Bibliothèque électronique du Québec : https://beq.ebooksgratuits.com/balzac/Balzac-50.pdf
• 28 octobre 2018
Leçon 617 – « malaisant »
Depuis quelques mois, nous entendons et surtout lisons cet adjectif, « malaisant ».
D’autres ont remarqué le mot avant nous, comme ici : https://www.20minutes.fr/insolite/2033003-20170317-mot-malaisant-ca-passe-ca-casse
Un mot utilisé essentiellement par des adolescents, semble-t-il.
On trouve malaisance, s. f., déjà vieilli chez Littré :
Terme vieilli. Défaut d’aisance.
HISTORIQUE, XVIe s. “À cause de la malaisance du lieu, on ne pouvoit ni fouir ni chasser gueres loing, tant la place estoit contraincte”, Amyot, Rom. 27.
Dans d’autres vieux dictionnaires, on trouvera malaisible (adj.) et malaisier (v. t.). Très possible que malaisant soit en usage dans certains pays d’Afrique noire francophone, mais nous ne nous souvenons pas l’y avoir entendu dans les années soixante-dix.
L’apparition de ce vieux malaisant est surprenante comme l’est celle, dans l’argot dit des banlieues, du vieux maille au sens de sous (faire de la maille, etc.), qui n’avait cours que dans l’expression n’avoir ni sous ni maille. Comme si la banlieue était un réservoir de la vieille langue...
• 28 octobre 2018
Leçon 618. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 6/n
« Porter », le mot remplace-tout (donc paresseux et imprécis) et branchouille. Neuf fois :
— [la France est consciente de] ne pas porter seule le destin du français
— cette interprétation du monde que nous voulons et pouvons porter
— notre capacité à porter le français y compris dans des terres où notre langue a reculé
— c’est ce que dès la rentrée dernière le ministre de l’Education et la ministre de la Culture ont ensemble porté et que nous poursuivrons
— [un combat] porté par les élus
— cette exigence que nous portons sur notre territoire national, je veux la porter hors de nos frontières
— j’ai voulu que la France, dans l’action qu’elle mène à l’international, et nous l’avons constamment porté [sic ; mieux : portée] avec le ministre
— la ministre de la Culture aura à porter un texte important
Il reste beaucoup à dire sur ce discours, l’analyse et la présentation de l’analyse en sont fastidieuses et lentes ; certains problèmes en contiennent d’autres comme ces poupées russes (exemple : un problème de logique + un de syntaxe + un d’orthographe + un de ponctuation...). Gageure et corvée, mais citoyenne — comme disent les bonnes gens.
===> À suivre.
————
* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
Mise à jour de janvier 2019
• René Chiche :
Entendu à l’instant dans la bouche de @GabrielAttal : "le service universel que je porte avec @jmblanquer...". Messieurs, contentez-vous de porter votre costume, votre saccoche [sic] et votre masque. Cet abus du verbe porter est insupportable !
https://twitter.com/rene_chiche/status/1090255044874620930
• 29 octobre 2018
Leçon 619. – Piège orthographique grossier
Corbeil-Essonnes est une ville de l’Essonne (département 91).
http://www.corbeil-essonnes.com/
• 29 octobre 2018
Leçon 620. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 7/n
L’oral, 2/2. (Ecouter la vidéo du discours.)
Diction
Nous avons parlé de la prononciation et des lapsus d’Emmanuel Macron dans la leçon 596 ci-dessus. Voici ci-après une description générale de la diction.
En alternance avec un ton normal : ton patelin, fortement paterne (paterne, donc sans le moindre rapport avec le sujet), confidentiel, voix de velours, le président nous parle comme à l’oreille ; pauses dues à l’émotion, il reprend ses esprits, se récollige (peut-être pour étouffer un sanglot) ; pauses de théâtre pour créer un effet de suspense ; petite voix faible (est-il au bord des larmes ?) ; ralentissement du débit (pour élever ou réveiller l’intérêt par un effet de contraste) ; puis quasi-trémolos finals (il se contient, il se retient, il tente de modérer une émotion qui le submerge) et protestations particulièrement outrancières de sa sincérité quand il parle de Colette et de Giono, moins de deux minutes avant la fin :
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette et je peux vous dire tout de la chaleur des soirs de Provence parce que j’avais lu Giono.
Ecouter la citation (15 secondes).
Les trémolos c’était très bien chez André Malraux, mais le texte avait de la puissance, il était adapté et adéquat à ces effets de voix.
D’autres mots nous viennent à l’esprit pour décrire cette diction : Sinatra de la politique... crooner... voix flexible et soyeuse... il ne parle pas, il caresse... il tente d’hypnotiser...
A propos de diction, voir aussi notre remarque de la leçon 496 :
[Macron est] dans la frimerie et la séduction (changement brusque, inattendu d’intonation pour se faire charmeur et confidentiel : c’est du théâtre, pas du tout rare chez Macron, la voix se fait plus grave et le débit est ralenti — exemple à 42 secondes : « elle nous conduit à changer de méthode »).
A signaler un problème de temps grammatical dans la citation, donc de logique : je peux/j’avais. (Peut-être l’émotion.)
Il nous faudrait parler aussi des mouvements du visage, de ceux de la tête, des bras et des jambes (invisibles, mais certains devinables), nous le ferons peut-être — nous avons peu de matière.
===> À suivre.
————
* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 30 octobre 2018
Leçon 621. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 8/n
Chaque phrase est un désastre
Continuons : chaque phrase est un désastre. Difficile, par exemple, de ne pas être interpellé par la dernière phrase que nous avons citée ci-dessus en 620. Depuis hier, il persiste chez nous auditeur ou lecteur un sentiment de malaise et d’incompréhension, sentiment que nous allons ici expliquer. Revoici la phrase :
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette et je peux vous dire tout de la chaleur des soirs de Provence parce que j’avais lu Giono.
« Je peux vous dire tout de la chaleur »... « Tout de la chaleur » ? mais il y a peu à dire ; grosso modo trois possibilités : soirs tièdes, chauds ou très chauds. Ensuite ?
Se vanter de pouvoir dire tout de très peu relève de la supercherie, de la fausse annonce, qui crée de la déception et un sentiment de profond ridicule.
Le président aurait pu déclarer : « Je peux vous dire tout des soirs de Provence » ; là il y a de quoi parler, de quoi dire : parfums (lavande, pins, iode...), échos (cigales, drisses claquant dans le port endormi...), couleurs, lumière...
Il aurait pu dire aussi : « Je peux vous dire tout de l’ambiance des soirs de Provence. »
Enfin problème dans le problème : la contradiction je peux/j’avais qui bancalise la phrase et détruit la pensée ; le coup de grâce donné à une phrase malade.
===> À suivre.
————
* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 31 octobre 2018
Leçon 622. – Ingrid Riocreux analyse l’expression journalistique « épisode neigeux »
https://blog.causeur.fr/lavoixdenosmaitres/quest-ce-quun-episode-neigeux-00708.html
• 31 octobre 2018
Leçon 623. – Discours d’Emmanuel Macron à l’Institut de France*, compte rendu critique approfondi, 9/n
Phrases jetées, idées à développer, à préciser
— Emmanuel Macron est juste un banquier (et encore, ce n’est pas sûr, c’est plutôt un commercial), et il se croit un peu orateur, et même un peu poète, et même un peu éloquent.
— Il est probablement un canular** qui n’a pas encore été repéré ni dénoncé.
— Chacune de ses phrases est un nid de guêpes.
— Le pire dans tout ça, c’est qu’il aime parler, se montrer, philosopher, lantiponner devant un public nombreux : c’est avec un grand plaisir qu’il débite longuement (ici soixante minutes) toutes ces niaiseries, cette fausse littérature, ces maladresses d’idées, ces incohérences solennelles et qu’il s’écoute les dire et se les dire. Emmanuel Napperon napperonne, narcissique, sans lever les yeux sur le monde.
===> Suite en page 29.
————
* Discours « pour la [sic] stratégie sur [sic] la langue française » prononcé le 20 mars 2018 : http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/
Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
** « Canulars sociologiques » (v. l’affaire Alan Sokal entre autres) : https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/canulars-sociologiques
• 31 octobre 2018
Leçon 624. – « lantiponner » et accessoirement « franquette »
Voir la leçon 623.
Littré :
lantiponner, v. n.
Terme populaire. Tenir des discours frivoles, inutiles et importuns.
“Hé ! tétigué ! ne lantiponnez pas davantage, et confessez à la franquette que vous êtes médecin”, Molière, Méd. m. l. I, 6.franquette, s. f.
Usité seulement dans cette locution familière : à la franquette, à la bonne franquette, c’est-à-dire tout uniment, franchement, loyalement.
— à la franquette, à la bonne franquette : le bon journaliste préférera les expressions de sens comparables et voisins comme « tout de go » ou « bille en tête », voire le cumulatif et sans virgule « tout de go bille en tête », comme une rafale.
• 31 octobre 2018
Leçon 625. – Octobre, un résumé
Mois terrible, nette accélération du chaos, qui devient visible même pour les myopes.
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Dossiers
• Le style c’est l’homme, analyse de l’expression macronienne ici
• Lesdites « Rectifications de l’orthographe » de 1990, analyse d’un cafouillage ici
• Le style déplorable des historiens ici
• Le piège de la locution « sauf à » ici
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LMMRM — Je dédie ce site à Mamette, à Claudine et à mes amis Mondo Huygelen, Jack Bonamy et Tadeusz Matynia