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Notes jetées ici sans preuve, 9
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[...] Le titre Notes jetées ici sans preuve (NSP) est peut-être provisoire ; ce qui est définitif, c’est le changement de ton (plus offensif et plus familier) et de méthode (allégée). Présentation complète ici.
• 15 juillet 2020
NSP 81. – C’est gratuit, c’est le petit peuple qui paie, 1/2
• À propos des meurtres récents et prétendument gratuits du chauffeur de bus Philippe Monguillot et du gendarme Mélanie Lemée (voir ici entre autres) : c’est gratuit, c’est le petit peuple qui paie.
Quand les puissants souffriront autant que les faibles, alors sociologues, journasots et politicards oublieront le mot gratuit.
• Frédéric Saint Clair, sur Valeursactuelles.com, à juste titre reproche à Macron son silence durant son entretien du 14 juillet 2020 sur le sujet de la violence quotidienne grandissante, mais il écrit non sans maladresse : « La violence gratuite exercée à l’encontre des honnêtes citoyens » et « Dans la France d’Emmanuel Macron, une agression gratuite a lieu toutes les deux minutes maximum ». La grande presse, de droite comme de gauche, est désespérément suiviste, intellectuellement paresseuse, endormie et ramollo de la plume*.
« Toutes les deux minutes maximum » ? Déroutant, ce mot maximum. Le rédacteur aurait eu avantage à le supprimer ou à le remplacer par environ. Ce chiffre est connu et il donne une idée de la jungle française (Nantes**, Toulouse, Grenoble, Montpellier, Dijon, Lyon...) — jungle invasive, prolifique ignorée par Macron comme par les deux journasots qui l’interrogeaient. Eclatant exemple d’abandon précisément en ce jour de fête nationale — qui ne signifie plus rien.
Et en route pour la guerre civile.
Autonote_Saint_Clair
Mise à jour du 18 juillet. Voir la NSP 88, « Les suicidaires », ci-dessous.
Mises à jour du 20 juillet
— Et les malheureux usagers des médias de reprendre les termes de « violence gratuite ». Ici l’épouse d’une victime morte sous les coups :
"C’est de la violence gratuite", insiste Cathy Quilès.
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/les-proches-du-policier-catalan-tue-a-toulouse-il-y-a-un-attendent-toujours-un-proces-1595176660
Si les médias veulent minimiser un crime en utilisant cette expression, les usagers me semblent, eux, vouloir l’aggraver. Me trompé-je ?
— Voir aussi la suite dans la NSP 90 ci-dessous.
————
* « Ramollo de la plume ». Voyez cet article de Nicolas Clément (« “Ordre républicain”, Philippe Monguillot, violences urbaines : les angles morts du discours de Macron du 14-Juillet ») de Valeursactuelles.com également qui conclut sur cette affligeante, désespérante ritournelle qu’on lit à gauche comme à droite sur tout sujet :
Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, sauront-ils enfin répondre à ce problème crucial ? Les deux prochaines années le diront.
Pas facile de faire plus ramollo et plus plat.
** Mise à jour, 18 juillet. Et, ce 18 juillet, incendie (volontaire, semble-t-il, mais peut-être dû à un circuit électrique déséquilibré) de la cathédrale de Nantes (au moins le deuxième incendie depuis 1972). Mise à jour, 26 juillet. Incendie volontaire de la cathédrale avoué par un immigré rwandais qui aurait dû être expulsé en novembre 2019 (https://amp.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/cathedrale-de-nantes-le-suspect-faisait-l-objet-d-une-obligation-de-quitter-le-territoire-6918719).
Mise à jour, 6 août. NSP 120, « Rapprochement random attack (anglais) et violence gratuite (français) ».
• 15 juillet 2020
NSP 82. – Qu’est-ce qu’un lieu public clos ? On ne sait pas, 1/2
Masque obligatoire en lieu public clos à partir du 1er août, serine la presse depuis quelques jours.
Leparisien.fr, intéressant article :
Mais que recouvre exactement ce terme [« lieu public clos »] ? Contactée à ce sujet mardi, la Direction générale de la Santé n’était pas encore en mesure de définir pour l’instant ce que signifiait un « lieu public clos », mais assurait que cela serait précisé très prochainement.
Cafés et restaurants vont-ils devoir de nouveau se contenter de terrasses (quand ils ont la possibilité d’en avoir une, sur le trottoir ou sur la chaussée) ?
Certains cafés que je connais ont la possibilité de garder deux portes opposées ouvertes en permanence, l’une sur le trottoir, l’autre sur l’arrière-cour, créant un courant d’air. Les sachants, les têtes d’œuf administratives y penseront-elles lorsqu’elles rédigeront la définition ? Rien n’est moins sûr quand on a vu comment étaient rédigées les récentes auto-autorisations de sortie de la période du confinement.
Suite dans la NSP 100.
Voir aussi la NSP 104.
• 16 juillet 2020
NSP 83. – Changer de chemin sans changer de cap ?
Selon RTL.fr :
"Le projet n’est pas de changer de cap c’est de changer de chemin", a déclaré Emmanuel Macron.
Citation inexacte et résultat absurde, car changer de chemin implique de changer de cap. Il faut remplacer cap par destination ou par but : Le projet n’est pas de changer de destination, c’est de changer de chemin.
Et toute la presse reprend en chœur : Macron ne veut pas changer de cap, il veut changer de chemin.
La citation exacte est la suivante :
[Mon] projet pour le pays, ce n’est pas changer de cap, de destination finale qui est d’avoir une France forte [...], c’est de changer de chemin pour y arriver.
On voit que Macron a lui-même rectifié (vidéo et texte de l’entretien : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/07/14/14-juillet-2020-interview-president-de-la-republique).
• 17 juillet 2020
NSP 84. – Scrabble, interdictions de mots racistes ou sexistes
Extrait :
La Fédération française de Scrabble (FFSc) réédite son dictionnaire tous les quatre ans. « L’idée est de coller aux évolutions de la société », explique au Monde Marie-Odile Panau, présidente de la FFSc. [...] Les mots racistes comme « négro » ou « chinetoque » [...] ont été supprimés [...] récemment, dans la huitième édition de L’Officiel du Scrabble (ODS) publiée par Larousse en juin 2020.
https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2020/07/09/le-monde-du-scrabble-s-interroge-sur-l-interdiction-des-insultes-racistes-et-sexistes-en-competition_6045737_4832693.html
Poser ses lettres en s’exclamant « CONNASSE, mot compte triple, j’ai gagné » reste possible jusqu’à la prochaine crise de pudibonderie déplacée.
On notera que l’adjectif CROUILLE est valide au Scrabble. En Suisse, il signifie, selon les dictionnaires, « de mauvaise qualité », « petit », « chétif », « rusé »,... ; selon le Larousse en ligne, helvétisme familier d’origine gauloise signifiant « taquin », « indiscipliné », il se place avant le nom qu’il qualifie : Une crouille gamine. Il semble plutôt affectueux.
Mise à jour du 18 juillet. Voir la NSP 88, « Les suicidaires », ci-dessous.
• 17 juillet 2020
NSP 85. – Prosternations démagogiques ratées
• René Chiche
"L’année scolaire qui va rs’achève [s’achever] n’a ressemblé à aucune autre, et nous laisse toutes et tous tourmenté.es, incertain.es et plus que tout sans doute, épuisé.es."
Qu’est-ce ?
Le début d’un courriel écrit par un inspecteur pédagogique.
Eh oui...
https://twitter.com/rene_chiche/status/1280409759733121025 (archive : http://archive.vn/wip/j2eGa)
Un inspecteur incapable qui plus est d’écrire correctement en inclusif. Corrections : tou·tes·s, tourmenté·e·s, incertain·e·s, épuisé·e·s. Risible bâclage, prosternation inutile et ratée où l’auteur montre à la fois sa soumission et sa connaissance très approximative de l’écriture inclusive. Hypocrite, quoi !
Mise à jour, 18 juillet. Voir la NSP 88, « Les suicidaires », ci-dessous.
Mise à jour, 25 juillet. Comme le dit et le montre René Chiche, « la langue française est naturellement inclusive », https://twitter.com/rene_chiche/status/1286922371761352704.
• 18 juillet 2020
NSP 86. – Les surprises de la prononciation
Crise de glottophobie de ma part. Entendu ces derniers jours plusieurs personnes prononcer [zink] le mot zinc (à propos du traitement du CoViD-19) et — je n’en croyais pas mes oreilles — [feutuss] le mot fœtus. (Rappel : on dit [zingue] et [fétuss].)
Le comédien Denis Podalydès, en général irréprochable, prononcer [ankwagnur] le mot encoignure.
• 18 juillet 2020
NSP 87. – Les suicidaires
Une chose me frappe très douloureusement en relisant cette page, le caractère suicidaire des protagonistes des NSP 81 (agressions dites gratuites), 84 (interdictions de mots), 85 (prosternations dangereuses). Je dois donc envisager de créer une catégorie « Les suicidaires » au risque de compromettre la clarté, la fluidité de mon site.
(Nous n’en sommes plus aux auto-flagellations françaises dont on a beaucoup parlé et ri il y a quelques années, désormais les Français se jettent dans le feu. Nos ennemis ont compris ou senti que nous étions mûrs, d’où le regain d’agressions dont le but est de tuer [voir la NSP 81 ci-dessus] ; c’est ça, la vraie « deuxième vague ». Si je me laissais aller au pessimisme, je dirais que nous sommes finis.)
• 18 juillet 2020
NSP 88. – À propos du verbe se suicider
Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition, 1935 :
• SUICIDER (SE). conjugaison v. pron.
Se tuer. Ce verbe est incorrectement formé, mais il est d’un usage courant.
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A8S1828
En plus du côté pléonastique de « il se suicide » (équivalant à « il tue soi soi »), remarquer que « je me suicide » signifie à peu près « je tue moi soi ».
Certes, quand on prend une décision aussi grave, on se soucie peu des incohérences.
• 20 juillet 2020
NSP 89. – Le néologisme vitrinification et sa sauce au charabia
La vitrinification est l’action de mettre en vitrine (musées, lieux privés,...). Ici, https://core.ac.uk/download/pdf/39038277.pdf :
Nous avions appelé un autre espace, la « vitrinification ». Le fait de mettre ou non un objet dans une vitrine change son sens. Nous avons fait des erreurs de ce genre : des objets rares qu’on jugeait rares et précieux, on les mettait dans des vitrines, et ceux qu’on tenait pour un peu moins précieux, on les disposait de manière qu’ils pussent être touchés.
(« Nous avions appelé un autre espace, la « “vitrinification” » : demi-charabia. « Des objets rares qu’on jugeait rares »... )
Ou ici (un style quasi insupportable), http://icofom.mini.icom.museum/wp-content/uploads/sites/18/2018/12/ISS_2014_01.pdf :
De la communication dont la prépondérance demeure les expositions au sein desquelles les mises en forme n’ont eu de cesse d’évoluer depuis les cabinets de curiosités qui se traduisaient dans l’exhaustivité des objets, la vitrinification qui accordait aux objets un pouvoir de presque vénération, la monstration de 40 savoirs favorisant l’explication des thématiques mises en scène et puis l’entrée en force de la notion d’expérience muséale au cœur de laquelle l’exposition vise à surprendre et retenir les multiples publics [...].
Remarquer que la vitrinification peut concerner aussi les gens, et on sera fondé à dire, par exemple, que le m’as-tu-vu Macron aime particulièrement à se vitrinifier, dans ses allocutions, dans ses conférences de presse et dans ses bains dits exagérément « de foule ». (La vidéo remplace assez bien la vitrine et le sous-verre.)
• 20 juillet 2020
NSP 90. – C’est gratuit, c’est le petit peuple qui paie, 2/2
Suite des leçons 608 et 612 et de la NSP 81 ci-dessus.
Nous écrivions dans la leçon 612 :
Ce qui est sûr, c’est qu’une agression ne peut être qualifiée de gratuite si nous en devinons bien la raison : ici [...] la vengeance d’une blessure d’ego machiste, la misogynie crasse (et peut-être, en plus, le racisme anti-Blanc ou la haine anti-Gaulois).
Nous précisions :
Ici il y a une double agression : agression verbale (« Deux gosses [...] les ont accostés de façon agressive en s’adressant à la seule fille du groupe »), puis physique (« quatre blessés à déplorer »).
Voici une formulation qui dans certains cas serait adéquate : « agression démesurée par rapport aux causes apparentes » ; mais qui va vouloir s’interroger sur la cause vraie de cette démesure ? c’est tout le problème de cette formulation, qui a donc de grandes chances d’être rejetée.
Le mot ensauvagement, qui émerge actuellement dans des médias, est trop faible — et trop peu explicite — pour qualifier ce type d’agressions.
Quoi qu’il en soit le mot gratuit accolé aux mots agression ou meurtre choque, et pas seulement parce qu’étymologiquement il renvoie au mot gratus, qui signifie « agréable », « bienvenu », mais aussi parce que gratuit est un mot essentiellement mélioratif, ce que n’ignorent pas journatocs et communicants.
Une folle démesure en tout, une inarrêtable démesure, en particulier dans le mensonge public (dans le mensonge, j’inclus la minimisation et le bonneteau verbal), est ce qui a caractérisé la première partie du quinquennat actuel, une fête permanente et sans précédent du mensonge désinhibé ; la voie avait été largement explorée et ouverte par l’agité Sarkozy (« le lapin Duracell ») et par le mollusque Hollande (« Flamby » alias « Fraise des bois »). Mais s’il n’y avait que des mensonges, et rien de cette persévérante volonté de nuire*...
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* Dans le seul domaine de la santé publique (un domaine d’importance majeure parmi bien d’autres), penser à l’hydroxychloroquine officiellement interdite, à l’azithromycine officiellement déconseillée, à ces nombreux ratés qui semblent bien volontaires : l’affaire des cliniques privées, l’étude Recovery, les masques détruits et non remplacés,...
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Dossiers
• Le style c’est l’homme, analyse de l’expression macronienne ici
• Lesdites « Rectifications de l’orthographe » de 1990, analyse d’un cafouillage ici
• Le style déplorable des historiens ici
• Le piège de la locution « sauf à » ici
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