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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares, 33
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500/833 = 500e leçon sur un total de 833 leçons et notes

 

 

• 2 février 2019
Leçon 731/1064. – Il n’a pas les mots d’un président

Emmanuel Macron était hier face à des journalistes :

"Le boxeur [Christophe Dettinger], la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan", déclare Emmanuel Macron, non sans préjugé*.

Question : Emmanuel Macron, lui, dans ses déclarations et dans ses discours a-t-il les mots d’un président (voir, entre autres, notre analyse en vingt-deux leçons du discours du 20 mars 2018 dans la leçon 588 et dans les suivantes) ? Sans préjuger aucunement, nous répondons non.

———
* https://www.lexpress.fr/actualite/politique/macron-le-boxeur-christophe-dettinger-etait-conseille-par-l-extreme-gauche-car-il-n-a-pas-les-mots-d-un-gitan_2060367.html

 

 

• 3 février 2019
Leçon 732. – « L’éditorialisation de la vie politique » (sic)

« L’éditorialisation de la vie politique », nouveau et obscur élément de langage macronien ? Concept d’autant plus obscur que cette « éditorialisation de la vie politique [aurait] changé ».
Emmanuel Macron critique la presse. Il s’explique : pour lui...

... c’est à partir d’avril ou mai 2018 que « l’éditorialisation de la vie politique a changé. [...] Les quotidiens, quels qu’ils soient, ne font plus l’actualité [...]. Ils suivent les chaînes d’information en continu qui, de plus en plus, suivent les réseaux sociaux. [...] De plus en plus, des chaînes d’information disent “ceci est important, ceci est légitime” parce qu’il y a du mouvement sur Internet. Ce mouvement est fabriqué par des groupes qui manipulent, et deux jours après, ça devient un sujet dans la presse quotidienne nationale et dans les hebdos. »

Bref, la presse est manipulée, paresseuse ; entendez qu’elle n’est pas suffisamment à la botte de Jupitron. Pauvre presse qui perd tous ses amis, prise entre le marteau Macron et l’enclume peuple, et pauvre Macron qui ne serait aimé ni de la presse ni du peuple ; incompris car trop cultivé, trop intelligent, trop beau, trop tout.

https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/macron-gilets-jaunes-eric-drouet-est-un-produit-mediatique-01-02-2019-2290611_1897.php.
Archive : http://archive.is/fIYlY.

 

 

• 3 février 2019
Leçon 733. – L’Education nationale à vau-l’eau

Bande dessinée à l’école et pédopornographie. Citons Huffingtonpost.fr* :

Dans l’un des passages du manga [la Montagne magique de Jirô Taniguchi, recommandée en 2016 aux élèves de CE2, CM1 et CM2 par le ministère], des répliques ont alerté une mère d’élève d’une école du Val-de-Marne qui en a dénoncé le "caractère pédopornographique". Dans ce passage, un personnage adulte raconte à deux enfants l’histoire d’une sorcière qui "aspire votre zizi", qui "le suce en disant ’Hmmm, c’est bon !’" et qui affirme que "le zizi des petits garçons, c’est ce qu’il y a de meilleur". Le tout avant d’ajouter que la sorcière "suce" les filles "là où tu sais".

La BD en question :

La Montagne magique, éditions Casterman, parue en 2007.
Copie d’écran de ce jour.
https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums/la-montagne-magique.
Archive : http://archive.is/CzVrK
.


Nous avons consulté la version 2007 de la bande dessinée en PDF que nous avons trouvée sur la Toile, elle contient bien les dialogues incriminés**, cependant un twitto déclare que la version de 2007 aurait été ad-usum-delphinisée, expurgée en 2009 : https://twitter.com/FlowLyon/status/1091668213207887872 ; archive : http://archive.is/CbTX6.
Le ministère de Jean-Michel Blanquer invoque quand même « une erreur » : on peut en effet supposer que des exemplaires de la version de 2007 existent encore dans les stocks de l’éditeur (voir la photo ci-dessus du site Casterman.com), sans parler des exemplaires d’occasion et anciens qu’on peut acheter sur la Toile (sur Amazon.fr, Shopping.rakuten.com, Gibert.com, Ebay.fr...).
Cette affaire d’« inflation »***, comme dirait Rachida Dati, nous en rappelle une autre : voyez notre note 277 du 11 mai 2008, « Le Monde des ados et la turlute ».

N. B. Et qui était à l’Education nationale de 2014 à 2017 ? Najat Vallaud-Belkacem. « Tant va Najat Vallaud qu’à la fin elle se Belkacem », écrivions-nous ici en 2016.

———
* https://www.huffingtonpost.fr/2019/02/02/leducation-nationale-plaide-lerreur-apres-avoir-conseille-un-manga-inapproprie_a_23659308/ (archive : http://archive.is/ORH5t).
— Voir aussi (à propos du titre équivoque, du plagiat de titre) : https://twitter.com/FlowLyon/status/1091668216047435777.
— Voir aussi http://www.leparisien.fr/societe/le-manga-inapproprie-desormais-indesirable-dans-toutes-les-ecoles-01-02-2019-8002254.php.
** Voir ici, « C’est ainsi que les adultes nous taquinaient ».
*** https://www.lexpress.fr/actualite/politique/rachida-dati-parle-un-peu-trop-vite-et-dit-fellation-au-lieu-d-inflation_922568.html ; archive : http://archive.is/AH3Pf

 

 

• 3 février 2019
Leçon 734. – Crise des gilets-jaunes. Trouvé sur la Toile*

DEMITION (cacographie).

 

LOUIS XIV (dyslexie + vandalisme).

 

1781 (dyslexie + vandalisme).

———
* https://twitter.com/Skandal_NOII.

 

• 5 février 2019
Leçon 735. – « Théorie du genre et écriture inclusive ont pris le pouvoir au CNRS »

Extrait :

Chercheur en biotechnologie au CNRS, Marcel Kuntz juge que la théorie du genre tient désormais le haut du pavé au sein du prestigieux établissement. Or quand une théorie aussi fragile impose une «ligne officielle» qu’il est prudent de respecter si l’on veut la paix, il y a de quoi être inquiet pour l’esprit critique, souligne le scientifique.

Soulignons : « une “ligne officielle” qu’il est prudent de respecter si l’on veut la paix ».

Nous avons beaucoup parlé dans ces pages de l’écriture inclusive. Cette mode, qui a presque tout contre elle, fait de l’écriture et de la lecture des pensums douloureux, indigestes, quasi illisibles et presque toujours risibles.
Noter que la Mairie de Paris utilise la graphie inclusive dans ses textes d’information à destination des Parisiens depuis plus de un an : voir entre autres la leçon 343 et la leçon 494, qui sont des ratages complets et, disons-le, pitoyables.
L’impression que dame Hidalgo nous prend pour des enfants : hochets, nouveautés, verroterie... Tout en toc.

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2019/02/04/31003-20190204ARTFIG00141-theorie-du-genre-et-ecriture-inclusive-ont-pris-le-pouvoir-au-cnrs-le-cri-d-alarme-d-un-chercheur.php

 

 

• 6 février 2019
Leçon 736. – Un nouveau concept chez Mediapart, le mensonge par ignorance, 1/2

[Titre] Madame la garde des Sceaux, vous mentez
[Chapô] Devant la représentation nationale, Nicole Belloubet a livré un grossier mensonge sur la tentative de perquisition de nos locaux par le parquet de Paris.
[Texte, conclusion de l’article] [...] Par conséquent, la ministre de la justice a soit menti par ignorance – et c’est grave – soit elle a menti sciemment – et c’est très grave.

Noter que ce texte commence par affirmer deux fois que la garde des Sceaux a menti, puis il édulcore son accusation par un absurde mensonge par ignorance.
Où est le dessein de cacher la vérité, de tromper s’il y a ignorance ?

Littré :

mensonge, s. m.
Discours contraire à la vérité, tenu avec dessein de tromper.

https://blogs.mediapart.fr/la-redaction-de-mediapart/blog/050219/madame-la-garde-des-sceaux-vous-mentez.
Archive : http://archive.is/TERin.

 

 

• 7 février 2019
Leçon 737. – Un nouveau concept chez Mediapart, le mensonge par ignorance, 2/2

Mentir par ignorance est un « outrage aux mots », comme dirait l’autre, Bernard Nöel.

Deux extraits de l’Outrage aux mots (1975) :

A toutes les conversations au coin du feu télévisées, chacun devrait répondre par un colis de merde expédiée au grand merdeux de l’Élysée.

(On pense à Sarkozy, à Hollande, à Macron, entre autres.)

Peut-être [...] faudrait-il créer le mot SENSURE, qui par rapport à l’autre [le mot censure] indiquerait la privation de sens et non la privation de parole. La privation de sens est la forme la plus subtile du lavage de cerveau, car elle s’opère à l’insu de sa victime. Et le culte de l’information raffine encore cette privation en ayant l’air de nous gaver de savoir.

L’Outrage aux mots n’est pas convaincant, car il manque d’exemples, mais il fait cultivé de citer le « poète » Bernard Nöel. L’Outrage aux mots ressemble assez à un défoulement logorrhéique ; pas surprenant que ce texte soit peu connu.

 

 

• 7 février 2019
Leçon 738. – « Sous-payés, précarisés, critiqués : quand des journalistes raccrochent les gants »*

Extraits.

[Les journalistes] sont de plus en plus nombreux à raccrocher. Une tendance qui se confirme depuis 2009 avec une baisse d’un peu plus de 6 % du nombre de cartes de presse délivrées. 

Et cet extrait pour souligner cette scie à la mode, « compliqué » :

Après quelques mois dans une rédaction nationale, Fabrice a été contraint de piger pour un média dont il n’apprécie ni la ligne éditoriale ni la façon de fonctionner. “A 29 ans, quand tu dois retourner chez tes parents, que t’as jamais fait plus de 800 euros par mois, c’est compliqué, se souvient celui qui a quitté la profession après cinq ans d’exercice. J’étais épuisé par cette instabilité.” 

Ces journalistes qui abandonnent leur métier se sentent méprisés et de leur public et de leurs employeurs, en tenaille. Même Macron ne les aime plus (voir ci-dessus la leçon 732). La division règne, le délitement est lent et nous tient en haleine comme un strip-tease. Il est certain que nous allons assister en 2019 à des choses très inédites (ça a commencé à la fin de 2018 avec les énucléations d’yeux et les amputations de mains) ; toutes ne seront pas funestes.

———
* https://www.lesinrocks.com/2019/02/04/actualite/medias-actualite/la-crise-de-foi-quand-les-journalistes-quittent-le-metier-111163897/

 

 

• 11 février 2019
Leçon 739. – Climat nauséabond et menaces fascistes qui puent

La non-imagination lexicale au pouvoir. Extrait de Leparisien.fr :

Très sévère, [Gabriel Attal, secrétaire d’Etat à l’Education] évoque « un climat nauséabond » et estime que ce mouvement a « libéré des actions, des paroles, des menaces fascistes, qui puent ». Selon lui, ces violences « insupportables » commises samedi après samedi servent « à faire parler » des Gilets jaunes car, dit-il, « on voit bien que le mouvement s’essouffle ».

Tel qui dit aujourd’hui « nauséabond » passe presque immanquablement pour un fieffé clown, et les politicards le savent bien ou le sentent très bien, mais ils sont à quia. « Le disque est rayé », disait-on naguère ; aujourd’hui on dira : « On est tombé sur un répondeur ! »
Les politicards sont devenus des répondeurs.
Noter que, parmi les réponses toutes faites et qui lassent, il y a non seulement « fasciste » et « nauséabond », mais aussi, ces derniers temps à propos des gilets-jaunes, l’auto-persuadant « le mouvement s’essouffle », répété presque chaque semaine depuis treize semaines.

N. B. 1. On trouvera quelques renseignements de première main sur Gabriel Attal dans un livre que nous avons aussi vivement critiqué pour sa langue que chaudement recommandé pour ses informations dans la leçon 690.
N. B. 2. Tel journaliste qui dit aujourd’hui « glaçant » passe presque immanquablement pour un fieffé clown. Cette mode lexicale est devenue rigoureusement insupportable. Thomas Mahler écrit aujourd’hui dans Lepoint.fr* :

Quarante-quatre pour cent des personnes se définissant comme Gilets jaunes valident aussi l’idée d’un « complot sioniste à l’échelle mondiale », soit le double de l’ensemble des Français. Un chiffre glaçant qui confirme statistiquement que, au sein du mouvement [des gilets-jaunes], les clichés antisémites ne concernent pas qu’une petite minorité issue de l’extrême droit [sic] ou de la sphère Dieudonné.

Modes des mots, modes des idées ; soumission aux modes des mots, soumission aux modes des idées. Défaut d’autonomie, moutonnerie et vacuité de la pensée et de l’expression journalistique et politicarde.

———
* https://www.lepoint.fr/societe/40-des-gilets-jaunes-sont-tres-complotistes-11-02-2019-2292441_23.php (archive : http://archive.is/YkOZC)


 

• 11 février 2019
Leçon 740. – Journasots contre journasots. LOL

Lemonde.fr* :

[Titre] Ligue du LOL : 5 journalistes écartés après des accusations de cyberharcèlement
[Chapô] Des journalistes de « Libération », des « Inrocks » et un publicitaire sont concernés après la révélation des campagnes de harcèlement auxquelles ils ont participé.

Le Mehdi Meklat de triste mémoire médiatique (voir la leçon 572) s’en mêle. Dans un article** un peu équivoque (l’ironie est un art difficile), il déclare :

Sur Facebook, leur groupe s’appelait "La ligne [sic] du LOL". [...] Quand ils disent que c’était juste pour « provoquer » ou « rigoler », nous les croyons forcément. S’ils s’excusent, nous les croiront [sic] aussi. Et puis, nous passerons à autre chose sans que leur carrière ou leurs privilèges ne [sic] soient mis en danger.

Noter que le Mehdi Meklat de triste mémoire se trompe, entre autres, sur le nom du groupe, puisqu’il écrit : « Leur groupe s’appelait "La ligne du LOL" » (au lieu de « La ligue du LOL »).

———
* https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/11/ligue-du-lol-un-journaliste-de-liberation-mis-a-pied-a-titre-conservatoire_5422027_4408996.html
** https://www.facebook.com/mehdi.meklat.9/posts/2335067996537486 (archive : http://archive.is/ticwN)

 

 

• 12 février 2019
Leçon 741. – Glossaire du papetier*, de Jean-Claude-Emile Perrin

Glossaire en ligne « des mots et des expressions usités par le papetier depuis l’invention du papier à ce jour, des termes employés par l’imprimeur à propos du papier, des principales sortes de papier, des noms des personnages et des lieux qui ont marqué l’histoire du papier ».
 
 Commentaire de l’auteur du Carlitablog à propos de la lecture du glossaire :

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’on apprend vraiment en s’amusant beaucoup. Par exemple, savez-vous ce que veulent dire les termes : andouille, bec de canard, crispage, épair, fil d’eau, gros bon, pétouillage, salleran, tuilage ?

———
* https://glossairedupapetier.fr/

 

 

• 12 février 2019
Leçon 742. – Mais pourquoi un tel bagout ?

Les antisèches de Macron.
Pourquoi le théâtreux Macron apparaît-il si à l’aise sur la scène de son grand « débat » national ? pourquoi un tel bagout ? une telle aisance de parole ? Parce que, en tout cas dans l’exemple ci-dessous, les questions lui seraient connues à l’avance et que les réponses pourraient ainsi être préparées.
De plus, selon d’autres témoignages, ces questions seraient sélectionnées par l’administration de l’établissement scolaire, et certaines ne seraient pas autorisées ; dans ce cas, rien de plus pertinent que ce commentaire d’un twitto sur le sujet : « Le grand débat, c’est de la pipe ! »
Ajoutons que, à pérorer et à voyager, Macron nous fait perdre un temps et un argent considérables et précieux.
Jusqu’à quand, « les enfants »* ?

N. B. Lisez « jeune chaudronnier ».

https://twitter.com/LPLdirect/status/1095061844216172545

« Les enfants » :

« La vraie réforme, elle va avec la contrainte, les enfants ! C’est pas open bar », déclare Emmanuel Macron lors du débat citoyen dans la Drôme.

https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/emmanuel-macron-la-vraie-reforme-elle-va-avec-la-contrainte-les-enfants-6195323

———
* Dans un article particulièrement intéressant et original, Michel Onfray écrit que « le président de la République parle tous les jours », et il se demande : « Quand travaille-t-il ? »
Voir https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/content-les-gilets-jaunes-votent-hitler.

 

 

• 12 février 2019
Leçon 743. – Faux-sens à trois mains

Dans un article de Lexpress.fr contre Juan Branco, trois journalistes, Benoist Fechner, Jérôme Dupuis et Ludwig Gallet, associent leurs talents pour écrire...

L’enfant terrible [Juan Branco] du VIe arrondissement a pourtant peu en commun avec ses nouveaux camarades [les gilets-jaunes]. Il faut dire que le jeune homme ne dénote pas parmi tous les "fils et fille de" avec lesquels il a partagé les bancs de la très chic Ecole alsacienne, l’un des établissements privés les plus prisés de la Rive gauche*. 

En plus du faux-sens (dénoter/détonner), il y a un contresens ou au moins une maladresse : il eût été préférable de dire qu’aujourd’hui Juan Branco détonne, plutôt que le contraire, car il se démarque — en tout cas dans certaines de ses déclarations très explicites — de ses pairs les « fils et fille de ». L’idée est malvenue.
N. B. Selon Juan Branco ce jour sur Twitter (archive : http://archive.is/Ao02A), « il y a une erreur ou un mensonge par ligne » dans l’article de Lexpress.fr (ce ne serait point surprenant).

———
* https://www.lexpress.fr/actualite/politique/juan-branco-le-radical-chic-qui-veut-la-peau-de-la-macronie_2061348.html
Archive : http://archive.is/jjjgD.

 

 

• 13 février 2019
Leçon 744. – Les leçons ratées de langue française de Lefigaro.fr

« Ces expressions qu’on ne sait jamais orthographier », article d’Alice Develey et de Claire Conruyt.
Cette fois-ci, elles s’y sont mises à deux pour perpétuer la tradition de bâclage de la rubrique « Langue française, actu des mots » de Lefigaro.fr : parmi les problèmes d’orthographe (sic) traités dans l’article, sabler le champagne/sabrer le champagne et je vous serais gré/je vous saurais gré.
Quel rapport avec l’orthographe ? Plutôt un problème de lexique et de paronymie.
Paronymie ou quasi homophonie, et non pas homophonie, comme le déclarent encore à tort les deux auteurs :

Là encore, l’homophonie nous induit en erreur. Faut-il dire je vous serais gré ou je vous saurais gré ? Pas simple.

« Pas simple » surtout quand on embrouille les choses en utilisant des termes inadéquats (orthographe et homophonie) dans une rubrique de bonne langue.

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2019/02/12/37002-20190212ARTFIG00011-ces-expressions-qu-on-ne-sait-jamais-orthographier.php

Mise à jour. Voir aussi, entre autres, la leçon 819.

 

 

• 13 février 2019
Leçon 745. – Nouveau visage du Dictionnaire de l’Académie française, 1/4

Nouvelle interface (grisâtre et un peu tristounâtre) du Dictionnaire de l’Académie française. On ne peut y consulter que deux éditions, la huitième et la neuvième (l’actuelle) : http://www.dictionnaire-academie.fr/.
On trouvera parfois des renvois utiles à la rubrique « Dire, ne pas dire » ou à France Terme (exemples à perpétuer et à démultiplier).
Les entrées sont en toutes capitales, comme dans la version précédente.
L’ancienne adresse est encore en service : https://academie.atilf.fr/9/, où trois éditions sont consultables (l’actuelle, la précédente [1935] et la quatrième [1762]), et non deux seulement.

Voir aussi l’article de Lefigaro.fr : http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2019/02/08/37002-20190208ARTFIG00120-l-academie-francaise-a-la-pointe-de-la-modernite-avec-son-dictionnaire-20.php.

 

 

• 13 février 2019
Leçon 746. – Nouveau visage du Dictionnaire de l’Académie française, 2/4

En cherchant dans la quatrième édition (1762) du site Academie.atilf.fr s. v. PERDRE :

On dit proverbialement, À laver la tête d’un âne, d’un more, on y perd sa lessive; & cela se dit d’Une personne qui est incapable de discipline & de correction.

Plaintes en perspective.
Noter « more », sans majuscule et que ce « more » est indirectement comparé à un âne, avec lequel il voisine ; il y a un parallèle.

Ici, toujours dans la quatrième édition s. v. MORE, risque de protestation de la Turquie :

MORE. s. m. Ce mot ne se met pas ici comme le nom d’une nation, mais parce qu’il entre en diverses phrases de la langue. On dit proverbialement, Traiter quelqu’un de Turc à More, pour dire, Le traiter avec toute sorte de dureté & sans aucun égard.

« Ce mot ne se met pas ici comme le nom d’une nation, mais parce qu’il entre en diverses phrases de la langue » : obscur, car il est bien écrit ici « de Turc à More », et non « de turc à more ».

A préciser, recherche à faire : il y a dix ou quinze ans, les éditions Garnier avaient mis au pilon une édition modernisée du Littré de Beaujean (le Littré de Beaujean est un Littré abrégé) ; en cause, des définitions qualifiées par certains lecteurs de racistes et reprises telles quelles de l’original, c’est-à-dire dans leur jus de l’époque ; par exemple — et de mémoire — où juif avait pour définition « cupide » et grec « tricheur » — entre autres — et ce sans qu’il fût précisé au lecteur que ces acceptions devaient être considérées comme racistes — et épinglées comme telles — ou offensantes, injurieuses, etc., eu égard à la sensibilité et aux lois de ce début de XXIe siècle. Etait-ce Le Nouveau Littré dans son édition 2004 (voir la note 58) ?
Exemples tirés du Littré non abrégé :

grec, ecque
[...] Un grec, un homme qui filoute au jeu.
“Histoire des grecs ou de ceux qui corrigent la fortune au jeu”, titre d’un ouvrage de P. ROUSSEAU, Londres, 1758.

juif, ive
[...] Fig. et familièrement. Celui qui prête à usure ou qui vend exorbitamment cher, et, en général, quiconque cherche à gagner de l’argent avec âpreté.

On constate que dans les définitions ci-dessus seule apparaît la mention « familièrement ».
Sujet délicat et embrouillé dans une société hystérisée, auto-contradictoire et à bout.


 

• 14 février 2019
Leçon 747. – Nouveau visage du Dictionnaire de l’Académie française, 3/4

  Suite de ces protestations de lecteurs, l’éditeur Garnier ajoute les mentions « expression raciste » et « terme raciste dans ce sens » dans l’entrée JUIF :

Le Nouveau Littré dans son édition de 2006.

Noter la majuscule : « Etre riche comme un Juif. »
Cela dit, on ne sait toujours pas bien comment une expression, une acception peut être qualifiée de « raciste », puisque les races n’existent pas, nous serine-t-on quasi quotidiennement (et le mot race a été effacé de la Constitution de 1958 ou pas ?), ni comment le métissage est une bonne chose et qu’il améliore le corps et l’âme puisque toutes ces races qui n’existent pas se valent, etc. (il y en aurait, des choses à dire, comme sur cette expression pléonastique, puisque le premier mot inclut le deuxième, et consacrée qu’est « racisme et antisémitisme » et qu’on entend dans toutes les bouches et qu’on lit dans tous les articles depuis vingt ou trente ans). Société aporétique, auto-contradictoire, à bout, à quia et, soit dit sans la moindre exagération, en fin de vie, incapable de se défendre sauf par des mensonges et des tours de passe-passe.
(N’y aurait-il pas dans les gilets-jaunes une force grandissante — et très saine par rapport à la corruption qui l’environne — qui pourrait précipiter l’écroulement et une heureuse reconstruction ? Cet espoir n’est pas fou du tout.)

  Pour le mot GREC, l’éditeur a ajouté la mention « expression diffamatoire » :

Le Nouveau Littré dans son édition de 2006.

Noter la minuscule : « un grec ».

  Sous l’entrée du substantif JUIF du Larousse en dix volumes de 1984, on trouve :

Péjor. Usurier, avare (vieilli).

Cette acception dite ici « péjorative » n’est pas éteinte, et on peut encore entendre : « Quel juif ! » signifiant « Quel radin ! ».
Au mot « raciste » nous préférons « généralisateur », voire « exorbitamment généralisateur » pour reprendre un adverbe rarissime utilisé par Littré dans une de ses définitions ci-dessus.

Bizarrerie : dans l’image ci-dessus, comment lit-on « Y grec, la pénultième des lettres de l’alphabet français » ? « i grec grec », etc. ?
Il aurait fallu écrire « Y, i grec, pénultième des lettres de l’alphabet français ».
Problème : il y a là du pléonasme comme dans « un A majuscule ». Mieux : « un A, majuscule » ou « un a majuscule », « un grand a ». Et « un petit A » pour désigner un a ?
Dire et écrire, entendre et regarder... L’instituteur dit à l’élève : « Ecrivez un grand a, puis un petit A. » L’élève lui décrit ce qu’il a écrit : « Ce A-ci est un grand a ; ce a-là est un petit A. » 

 

 

• 14 février 2019
Leçon 748. – Nouveau visage du Dictionnaire de l’Académie française, 4/4

Dans notre Petit Robert de l’édition 1988, les races existaient encore :

• créole, n. et adj.
[...] Personne de race blanche, née dans les colonies intertropicales (Antilles).

On imagine les éditeurs de dictionnaires faisant la chasse aux mots race et racial pour les éradiquer de leurs définitions...
Ni sur Legifrance.gouv.fr ni sur Conseil-constitutionnel.fr le mot race n’a été supprimé de l’article premier de la Constitution de 1958 et il n’a pas été remplacé par le mot sexe :

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

On en a tant parlé, on a tant parlé d’unanimité pour cette suppression qu’on a cru que c’était fait.
Définition du mot race dans le Dictionnaire de l’Académie française :

[...] Chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l’espèce humaine d’après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus chez les uns et les autres, du fait de leur isolement géographique pendant des périodes prolongées. Un homme de race noire, de race blanche, de race jaune. Le mélange, le métissage des races.
▪ S’emploie, abusivement, dans le sens d’Ethnie.

Noter le mot « superficiellement », que nous avons mis en gras et que, au demeurant, nous avons quelque difficulté à interpréter. Il y aurait peut-être avantage à supprimer cet adverbe, car « d’après les caractères physiques distinctifs » suffit. L’impression que le politiquement correct, la culpabilité, la crainte sont passés par là, raisons pour lesquelles l’Académie en fait trop.

En revanche, il paraît que le mot race a été supprimé des lois françaises en mai 2013 :
https://www.huffingtonpost.fr/eric-deschavanne/pourquoi-supprimer-le-mot-race-de-la-constitution-est-une-grave-bourde-philosophique_a_23478654/.

Enfin, on lit dans cet article de désinfoxication* de Checknews que, si le mot race a été supprimé de la Constitution, en revanche il est maintenu « dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, qui fait partie intégrante des textes constitutionnels en vigueur en France »...

Va comprendre, Alexandre.

———
* infox > infoxiquer > infoxication > désinfoxication...

 

 

• 17 février 2019
Leçon 749. – Du Mondrian en beaucoup mieux

Astucieux et joli, le changement de couleur pallie l’absence d’espace inter-mots.

Place de l’Etoile, Paris, manifestation de gilets-jaunes, 2019.

 

 

• 18 février 2019
Leçon 750. – street medics

Les street medics sont des secouristes qui lors des manifestations des gilets-jaunes prodiguent bénévolement les premiers soins aux blessés (bobos et blessures graves) ; nous tenons à les saluer bas, à les remercier, mais, par pitié, qu’ils changent d’appellation !
Noter qu’eux aussi prennent des coups et qu’ils sont exposés aux mêmes dangers (tonfas, balles de LBD, grenades lacrymogènes, mutilantes ou mortelles...) que les manifestants, les journalistes et les badauds, comme les brancardiers et les civils pendant les guerres.
Ils n’ont pas de gilet jaune sur le dos, mais on peut supposer raisonnablement qu’ils l’ont dans le cœur.
Allez, les gilets-jaunes, un petit effort de francophonie et vous serez parfaits ou presque : auriez-vous déjà oublié le mot secouriste ?

Street Medics Nantes sur Facebook.

Autre chose, arrêtez de nous bassiner cent fois par jour avec vos lives, vos en live, vos en direct live ; faites des directs et des en direct.
Merci d’éviter aussi les replays.
Mise à jour. « En immersion avec les street medics [à Bordeaux] », intéressante vidéo de 13 minutes :
https://www.facebook.com/loeilmediatique/videos/391661978084845/.

 

 

• 18 février 2019
Leçon 751. – Journasot, surveille tes mots

Sur la chaîne LCI ce jour, la journaliste Audrey Crespo-Mara s’adresse au gilet-jaune Jérôme Rodrigues à propos de l’agression verbale envers Alain Finkielkraut lors de la manifestation d’hier :

Donc vous tenez [...] à vous désolidariser de ce type de violence.

Nous lui aurions répondu sèchement que, pour se désolidariser de quelque chose, il faut d’abord en avoir été solidaire.
A 1 min 32 s à https://twitter.com/LCI/status/1097432526300299264.

Ce jour également, sur Lci.fr* la journaliste Mélanie Faure rapporte des propos de manifestants venus rendre hommage à Ilan Halimi mort de tortures :

« On est inquiets avoir tout ce qu’il se passe actuellement. Il y a une haine gratuite. On est conscient que la situation a changé. »
[...]
« Vu qu’il n’y a pas encore de réactions massives du gouvernement et de mobilisations pour interdite cette parole haineuse, et bien cela va continuer.
 »

On est inquiets/on est conscient : pluriel ou singulier, il faut choisir.
Etonnez-vous, journasots, et plaignez-vous d’être pris pour des charlots**.

———
* https://www.lci.fr/police/video-a-paris-un-rassemblement-en-hommage-a-ilan-halimi-et-contre-l-antisemitisme-2113218.html (archive : http://archive.is/MRNeg).
** Facebook PayeToiUnJournaliste : https://www.facebook.com/groups/1086797134832096/.

 

 

• 20 février 2019
Leçon 752. – La mort des mots. Aujourd’hui graffiti

Nous confirmons : le mot connu de tous et courant graffiti a quasi disparu de la langue des journasots, remplacé par le mot tag.

https://www.lepoint.fr/societe/des-tags-antisemites-decouverts-dans-le-cimetiere-d-un-village-pres-de-lyon-20-02-2019-2294836_23.php

Il en sera peut-être ainsi demain du mot également connu de tous et courant secouriste (voir la leçon 750 ci-dessus).
A signaler : il existe un singulier, graffito.
Noter que Littré écrivait grafitto, grafitti :

 

 

• 22 février 2019
Leçon 753. – week-end, le plus insupportable de tous les anglicismes

Le plus dérisoire, le plus ridicule, le plus insupportable, le plus douloureux anglicisme utilisé en français est à coup sûr week-end. Le mot semble indéracinable et en un demi-siècle il a colonisé toutes les conversations et tous les écrits ; chaque occurrence parlée ou écrite de ce mot est pour nous une humiliation, et les occurrences sont myriade.
Entendre ce mot prononcé à la tribune de l’Assemblée nationale est pour nous une torture.
Personne, il faut en convenir, n’a à ce jour proposé un mot de remplacement convaincant.
Nous proposerions à l’écrit le mot-valise samedim, mais, peut-être convaincant à l’écrit, il ne l’est pas à l’oral.
Et pourquoi pas samedi-dimanche (pluriel : samedis-dimanches) ? En effet, mais pour faire une concurrence efficace au mot week-end auprès des paresseux locuteurs du français un mot court serait préférable ; samedim, lui, est court, mais samedi-dimanche est long, en revanche samedi-dimanche est aussi peu équivoque à l’oral qu’à l’écrit.
Pour notre part nous optons pour un « bon samedi-dimanche ! », qui est tellement simple que personne n’y a pensé.
Fin de semaine est un mauvais remplaçant, car imprécis : quand commence la fin ? le vendredi, le samedi ou le dimanche matin ? Fin de semaine pourrait ne désigner que le dimanche, mais il pourrait aussi désigner les trois derniers jours.
Ne parlons pas de ouiquende ni de ouiquennde, qui ne peuvent avoir d’autre ambition que de faire sourire et de nous moquer de nous-même et de notre consternante incapacité à trouver un mot de remplacement. (Au demeurant, plutôt une absence de volonté de chercher un remplaçant qu’une incapacité à trouver.)

Noter que France Terme, « dispositif d’enrichissement de la langue française », a renoncé à chercher un remplaçant à week-end : « Aucun résultat ne correspond à cette recherche » ; même résultat pour la graphie weekend.
On peut supposer que, pour France Terme, la signification du mot étant connue de tous et bien implantée, il n’y a pas lieu de lui trouver un équivalent français.
Mise à jour. Voir aussi cette note 172 de 2007 et la leçon 789.

 

 

• 22 février 2019
Leçon 754. – Marlène Schiappa autre adepte du mot remplace-tout porter

Marlène Schiappa porte de nombreux sujets au gouvernement :

https://pbs.twimg.com/media/D0A1QzNWsAIZYDJ.jpg:large

Porter, verbe macronien remplace-tout (il fait tout en même temps), branchouille et faussement élégant, voir la leçon 618.

 


Mise à jour du 23 février 2019. La leçon 720.

 

 

• 24 février 2019
Leçon 755. – Le troupeau journalistique entre mépris et mépris

Article de Béatrice Gurrey sur le Salon de l’agriculture du 23 février 2019* :

La presse, elle, prenait son tour, une heure par « pool », à condition d’avoir réussi à franchir un triple barrage composé de jeunes policiers à peine polis, de fonctionnaires (courtois) de la préfecture de police et du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), sur les dents. Il fallait y ajouter un cercle de conseillers de l’Elysée, parmi lesquels Sibeth Ndiaye**, qui s’adressait aux journalistes sur un mode fait d’injonctions et de menaces : « Vous devez obéir », « Si vous n’êtes pas contente, je vous sors du pool ».

Quel dédain pour ceux qui servent si bien le pouvoir...

———
* https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/23/bravo-ne-lachez-rien-au-salon-de-l-agriculture-macron-s-offre-un-bain-de-foule-sans-chahut-ni-insultes_5427438_823448.html
**
« Conseillère presse et communication » à l’Elysée, Sibeth Ndiaye est selon le Canard enchaîné l’auteur du fameux « Yes, la meuf est dead » à propos de la mort de Simone Veil.



• 26 février 2019
Leçon 756. – Journal particulier, 1933, de Paul Léautaud. A propos de point-virgule

Journal particulier, 1933, de Paul Léautaud publié chez Mercure de France en 1986.
Avertissement d’Edith Silve, qui a établi, présenté et annoté cette édition :

La place, la justification de telle ou telle ponctuation relèvent de celui qui l’emploie ; aussi l’avons-nous conservée même là où nous n’en voyons pas toujours l’utilité, voire où elle est fautive. La ponctuation, on le remarquera, fait l’économie du point-virgule[,] que Léautaud n’aimait pas et tenait pour un signe bâtard de la ponctuation.

Noter à propos de ponctuation fautive : la virgule absente après « point-virgule » est indispensable, la proposition relative introduite par « que » étant une explicative (et non une déterminative). Voir la leçon 556.

 

 

• 28 février 2019
Leçon 757. – « La guerre du propre contre le commun » selon l’académicien Michel Serres, 1/2

Dans un article du 8 février 2019 intitulé « La guerre du propre contre le commun »*, Michel Serres de l’Académie française écrit sur le site de l’Académie dans la rubrique « Dire, ne pas dire » (sic !) :

Sauf que, feuilletant un vieux grimoire de l’époque hellénistique, je découvris que les putains d’Alexandrie sculptaient en négatif leur nom et leur adresse sous les semelles de leurs sandales et les imprimaient ainsi en marchant sur le sable de la plage. Marchant, elles marquaient.

Cette phrase est une illustration involontaire non pas de « la guerre du propre contre le commun », mais de « la guerre du grossier contre le neutre ».

———
* http://www.academie-francaise.fr/la-guerre-du-propre-contre-le-commun (archive : http://archive.is/q4LM3)

 

 

• 28 février 2019
Leçon 758. – « La guerre du propre contre le commun » selon l’académicien Michel Serres, 2/2

Pourquoi dire putain quand on peut et doit écrire prostituée ? A moins de vouloir choquer le lecteur de la rubrique mal nommée « Dire, ne pas dire » du site de l’Académie française ou à moins de vouloir jouer au vieux qui pose au jeune et à l’affranchi, voire à la racaille.

Citons la définition du Dictionnaire de l’Académie française* :

PUTAIN, nom féminin et interjection. XIIe siècle. Cas régime, en ancien français, de pute.

• Pop.

1. N. f. Prostituée. En 1946, Jean-Paul Sartre fit représenter « La P... respectueuse », pièce aujourd’hui connue sous le titre de « La Putain respectueuse ».
Loc. Faire la putain, se prostituer et, fig., se montrer servile à l’égard de quelqu’un. Par manière d’injure. Enfant de putain !
Titre célèbre : Dommage qu’elle soit une putain, pièce de John Ford (1626).
2. Interj. Marque l’étonnement, l’admiration, le dépit ou même l’irritation, le mécontentement. Suivi d’un complément, pour maudire quelqu’un ou quelque chose. Putain d’époque !

« Putain » est  populaire (« pop. ») selon le Dictionnaire de l’Académie française, mais populaire et péjoratif, voire grossier et injurieux n’auraient-ils pas été plus adéquats ?
A propos du goût moderne, de la mode de s’encanailler, de s’encrapuler jusqu’au pire ridicule, voir la note 21 et la leçon 639.

———
* http://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P5123

 

 

• 28 février 2019
Leçon 759. – Une infox démasquée pour finir le mois

Titre de l’article : « Non, le boxeur Christophe Dettinger n’avait pas de “gants plombés” comme l’ont affirmé plusieurs médias ». Extrait :

CheckNews a aussi contacté Christophe Rouget, secrétaire général adjoint du syndicat des Cadres de la Sécurité intérieure (SCSI), qui a relayé l’information [erronée]. Il explique l’avoir « vue sur France Inter, un média sérieux » et l’avoir répétée.

En revanche, nous notons que personne n’a osé comparer la témérité du boxeur Dettinger sur la passerelle de Solferino à celle du général Bonaparte sur le pont d’Arcole.

Photo-montage
trouvé sur la Toile

https://www.liberation.fr/checknews/2019/02/28/non-le-boxeur-christophe-dettinger-n-avait-pas-de-gants-plombes_1711746

 

 

• 28 février 2019
Leçon 760. – Réponse à la devinette littéraire de la leçon 727

Qui a écrit ces deux textes ? demandions-nous dans la leçon 727. Nous donnions un indice : l’auteur est docteur de l’Ecole normale supérieure... La réponse est Juan Branco.

• Source du premier extrait, Contre Macron pour une critique idéelle : http://docplayer.fr/81965565-Contre-macron-pour-une-critique-ideelle-par-juan-branco-i-l-apparent.html. Archive : http://archive.is/aw2Zo.
• Source du deuxième extrait, « Sur un parcours personnel » : http://branco.blog.lemonde.fr/2019/01/02/sur-un-parcours-personnel/. Archive : http://archive.is/UWEbS.

Voir aussi les leçons 690-693, dans lesquelles nous faisons un compte rendu mi-figue mi-raisin de son livre Crépuscule* (http://branco.blog.lemonde.fr/files/2018/12/Macron-et-son-Crepuscule.pdf [IV-2019, lien mort], version actualisée en décembre 2018 du texte d’octobre 2018, 111 pages. Archive : http://archive.is/p85Q2 [IV-2019, lien valide]).

 

 

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