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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares, 38
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500/833 = 500e leçon sur un total de 833 leçons et notes
• 1er juillet 2019
► Interclasse*. Pour bien commencer le mois
La toute meilleure chanson sur Jojo le gilet-jaune : https://www.facebook.com/giletjauneJOJO/videos/2343569959220904/ ; un régal de trouvailles (« On flashe bien ! »*, « On flashe plus pour gagner plus ! » mis dans la bouche des forces de l’ordre).
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* « On flashe bien ! » fait allusion au Flash-Ball et fait pendant au « On lâche rien ! » des gilets-jaunes.
• 2 juillet 2019
Leçon 870/1203. – Nivellement par le bac*, 1/3
Article de René Chiche** :
[Titre] 90% de réussite au bac, 60% d’illettrisme : comment mettre fin à l’un des plus gros mensonges français ?
[Texte] Lorsqu’un système est parvenu à un tel degré d’hypocrisie et que la désinstruction a atteint un tel niveau, on est davantage coupable de continuer à entretenir l’omerta et garder étroitement closes les portes sur un désastre dont on prive ainsi le public de la possibilité de mesurer l’ampleur.
Comment dans ces conditions assurer la conservation de notre société et son progrès ?
L’auteur cite une copie ainsi rédigée :
Aujourd’hui, 65% des hommes agés entre 18 ans ou plus vont travailler, dont la moitié de ces hommes sont heureux au travaille, d’aller travailler mais l’autre moitié pas du tout au contraire ils se sentent éloigner du monde et se sentent malheureux d’après la source travail – bonheur.
« 65% des hommes agés entre 18 ans ou plus », on dirait du Macron.
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* Nous empruntons ce jeu de mots à un commentateur de Lefigaro.fr.
** https://www.atlantico.fr/decryptage/3575397/90-de-reussite-au-bac-60-d-illetrisme--comment-mettre-fin-a-l-un-des-plus-gros-mensonges-francais--rene-chiche
• 5 juillet 2019
Leçon 871. – Nivellement par le bac, 2/3
Interview très éclairant de René Chiche sur Lefigaro.fr*, où il déclare :
Il est à vrai dire quasiment impossible de noter de telles copies car, pour être en mesure de les évaluer, il faut non seulement relire plusieurs fois chaque phrase afin d’en comprendre le sens mais, faute d’y parvenir dans la plupart des cas, on doit finalement deviner l’intention de l’auteur, de sorte qu’on en vient à évaluer le plus souvent une copie que l’on a soi-même entièrement reconstruite...
... ce qui incitera le correcteur à surnoter la copie.
Il précise :
[Chaque correcteur] doit effectuer une telle gymnastique sur non pas cinq ni dix mais une bonne centaine de copies.
Il conclut :
On ne peut pas traiter un mal qu’on refuse d’admettre, un mal que toutes les mesures prises jusqu’à présent n’ont eu pour effet que d’aggraver.
Peignons de notre malheur un tableau plus large : des cancres, des correcteurs encouragés ou sommés de distribuer les bonnes notes par poignées, des fraudes et chaque année des fuites de sujets...
Le nivellement par le bac : tout le monde il a son bac, tout le monde il est content, enfants comme parents.
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* http://www.lefigaro.fr/vox/societe/baccalaureat-quand-l-illettrisme-s-invite-dans-les-copies-20190704 (archive : http://archive.is/h8S1D)
• 6 juillet 2019
Leçon 872. – À propos de la ponctuation de « etc. » sujet*, 1/4
Si on considère que « etc. » (ainsi que sa formulation développée « et cetera ») signifie « et les autres choses » ou « et d’autres choses », la logique serait de ne pas faire précéder d’une virgule un « etc. » sujet (on pourra en revanche dans certaine circonstance encadrer cet « etc. » de deux virgules).
Exemple :
Les couteaux à viande, à poisson, les fourchettes, les cuillers, les verres etc. étaient disposés harmonieusement sur la table
équivaut en effet à...
Les couteaux à viande, à poisson, les fourchettes, les cuillers, les verres et les autres choses/et d’autres choses/et cetera étaient disposés harmonieusement sur la table.
N. B. Idem, bien sûr, pour un « etc. » complément d’objet :
Il disposa harmonieusement sur la table les couteaux à viande, à poisson, les fourchettes, les cuillers etc.
ou
Il disposa harmonieusement sur la table les couteaux à viande, à poisson, les fourchettes, les cuillers et cetera.
Faire revivre cet « et cetera » malmené et transformé en bonsaï.
On remarquera aussi que le procédé d’abréviation est curieux et singulier, puisque outre l’abréviation de cetera il y a une agglutination des deux mots de la locution en un seul.
À suivre
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* Voir https://blog.mondediplo.net/aux-armes-et-caetera (archive : http://archive.is/F9527).
• 6 juillet 2019
Leçon 873. – orque
L’orque qui est un cétacé est un nom féminin, mais apparemment chez Tolkien, entre autres, l’orque qui est un humanoïde est un nom masculin.
• 6 juillet 2019
Leçon 874. – Des gilets-jaunes très fâchés avec la langue
Parmi les banderoles de ce samedi : « Amnestie pour les gilets jaunes condamnés » ou « Stop au bavure ».
• 9 juillet 2019
Leçon 875. – Grand Remplacement, un terme qui fait son chemin
Créée par Renaud Camus, la locution Grand Remplacement, avec deux majuscules, est ici reprise par des identitaires :
Nous sommes en train d’assister à une tentative de Grand Remplacement : celui d’imposer « l’écologie » de gauche comme nouvelle idéologie globale pour la jeunesse, au lieu des thématiques identitaires, soigneusement mises à l’écart*.
Cependant, Grand Remplacement n’est pas du tout utilisé ci-dessus au sens camusien, c’est-à-dire au sens de « grand remplacement de population », il ne devrait donc pas prendre les deux majuscules.
En revanche ci-après, remplacer est bien utilisé dans un sens camusien :
... leurs anciens protégés qui ne rêvent que de les remplacer*...
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* Article du 8 juillet 2019 : https://www.les-identitaires.com/2019/07/08/analyse-du-raz-de-maree-ecologiste-dun-point-de-vue-identitaire/ (archive : http://archive.is/2KUWB).
• 10 juillet 2019
Leçon 876. – À propos de la ponctuation de « etc. » sujet*, 2/4
Dans les deux exemples de la note 6 du paragraphe 2757 (page 1414 ) sur etc. du Bon Usage de Grevisse de 1980, un etc. est précédé d’une virgule et l’autre est encadré de deux virgules.
(Noter que Grevisse déclare ne pas voir d’inconvénient à l’utilisation de etc. avec des noms de personnes même si le sens littéral de etc. est « et les autres choses ».)
— Remarqué dans cette note un intéressant et grave problème de typographie ; nous en parlerons plus tard.
Au paragraphe 125 (page 130) de l’édition de 2008 du Bon Usage :
On met ordinairement une virgule devant etc. (et cetera) : Il a visité l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre, etc.
C’est en effet l’usage général.
À suivre
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* Voir https://blog.mondediplo.net/aux-armes-et-caetera (archive : http://archive.is/F9527).
• 10 juillet 2019
Leçon 877. – félir
En cherchant « et cætera » dans ce magnifique, remarquable et attachant dictionnaire qu’est le Nouveau Larousse illustré en sept volumes de 1897-1903, sommes tombé sur :
félir [verbe intransitif].
Faire ce sifflement et ce crachement particulier [sic] que font les chats quand ils sont en colère.
Ce mot rare — et probablement inconnu de la plupart des heureux propriétaires d’un chat — n’est pas recensé dans la liste des cris d’animaux du TOP de 1986 (la fameuse liste où l’on trouve le verbe ancouler*), le chat se contentant d’y miauler et d’y ronronner.
Si parmi nos centaines de dictionnaires nous devions n’en garder qu’un, ce qu’à Dieu ne plaise ! c’est ce Nouveau Larousse illustré de 1897-1903 que nous garderions ; c’est aussi parmi tous les livres celui que nous emporterions sur une île déserte. Son poids approximatif, dix kilos.
Nous aurions préféré « ce sifflement et ce crachement particuliers » plutôt qu’un accord avec le dernier substantif. Nous y reviendrons quand nous aborderons — quand ? — certains problèmes d’accord dans les définitions des dictionnaires.
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* Voir la note 33.
• 10 juillet 2019
Leçon 878. – À propos de la ponctuation de « etc. » sujet*, 3/4
Le grave problème de typographie auquel nous faisions allusion dans la note 876 ci-dessus est celui-ci, et il peut être facilement reproduit par le lecteur :
— « et cætera » en romain ; en italique : et cætera
— « et cœtera » en romain ; en italique : et cœtera
Quelle différence entre les deux locutions en italique de la police times ? Presque aucune, microscopique.
En revanche, en capitales romaines ou italiques dans la même police, plus besoin du microscope :
— ET CÆTERA, ET CÆTERA
— ET CŒTERA, ET CŒTERA
En police verdana, la différence est bien visible en bas de casse (et également en capitales) :
— « et cætera » en romain ; en italique : et cætera
— « et cœtera » en romain ; en italique : et cœtera
Nous avons de très nombreuses fois rencontré ce problème dans les noms latins des animaux ou des plantes dans le Nouveau Larousse illustré en sept volumes dont nous disons beaucoup de bien plus haut. Un comble pour un dictionnaire, comme pour une grammaire — cela dit, ce Nouveau Larousse illustré reste remarquable.
Noter que les graphies « et cætera » et
« et cœtera » sont déconseillées, elles ne sont là que comme outils de notre démonstration.
N. B. Fait une recherche dans le Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse en dix volumes de 1982-1985, consulté l’article « cœlacanthe », où « œ » se distingue bien de « æ » dans l’italique :
cœlacanthe... Latimeria chalumnæ
À suivre
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* Voir https://blog.mondediplo.net/aux-armes-et-caetera (archive : http://archive.is/F9527).
• 11 juillet 2019
Leçon 879. – À propos de la ponctuation de « etc. » sujet*, 4/4
Voici le problème typographique auquel nous faisons allusion dans la leçon 876 ci-dessus :
Il faut lire et cœtera dans la dernière ligne, mais et cætera dans les lignes précédentes :
L’Académie écrit et cœtera, mais cela n’est pas conforme à l’orthographe latine.
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* Voir https://blog.mondediplo.net/aux-armes-et-caetera (archive : http://archive.is/F9527).
• 11 juillet 2019
Leçon 880. Nivellement par le bac, 3/3
C’est ça, le populisme, tant critiqué et moqué par certains, donner le bac à tout le monde.
• 12 juillet 2019
Leçon 881. – Irrésistible
Pas grand-chose à voir avec la langue de Macron* : alors que nous faisions une relecture partielle du site, sommes tombé sur ces deux propos de Macron. Difficile de résister aujourd’hui à les citer quand on sait ce que les gilets-jaunes, entre autres Français, ont subi et subissent de la part du président**.
• Février 2017, leçon 220 :
« Donc je le dis aujourd’hui, à chacun et chacune dans vos conditions, dans vos histoires, dans vos traumatismes, parce que je veux être président, je vous ai compris et je vous aime. Parce que la République, elle doit aimer chacun ! », a lancé le candidat d’En marche! à la fin de son meeting à Toulon, où il a tenté de clore la polémique.
http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Polemique-sur-la-colonisation-Emmanuel-Macron-cite-le-general-de-Gaulle-1191959 (archive : https://archive.is/pxRU3)
• Octobre 2018, leçon 579 :
«Ce qui fait que je me suis battu pour être élu face à Marine Le Pen et que je suis là aujourd’hui, c’est parce que j’aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire», s’est justifié dimanche le chef de l’État, très applaudi, lors du point presse.
« Quelles que soient ses bêtises » : on notera aussi tout ce que cette formule représente d’infantilisation du peuple gouverné et de minimisation des fautes, délits ou crimes (car c’est bien le sens contemporain qu’a « bêtises » sous la plume des journasots et dans la bouche de certains avocats).
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/09/30/25001-20180930ARTFIG00200-saint-martin-emmanuel-macron-tente-de-dedramatiser-une-photo-controversee.php (archive : http://archive.fo/9dxKv)
Aucun président français de la Ve République n’a été, à notre connaissance et de mémoire, aussi injustement violent envers ses gouvernés, mais aucun président non plus n’a trouvé nécessaire de leur faire pareilles déclarations d’amour, si outrées. Là où il y a outrance, il y a bien souvent un loup caché derrière.
N. B. Pour faire pendant à ses « celles et ceux » (leçon 823), pourquoi pas un « chacune et chacun » au lieu d’un machiste « chacun et chacune » ?
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* Dans d’autres leçons, nous avons analysé du point de vue de la langue et de celui de la logique les deux citations ici présentées.
** Pas toujours directement, certes ; mais rien ne se fait sans l’accord de Macron. Quand il est inactif dans certains domaines très importants et d’urgence, c’est alors son inactivité qu’on doit lui reprocher (convenons que reprocher est un terme faible).
• 12 juillet 2019
Leçon 882. – Macron pas dans les temps
Poursuite de la relecture partielle du site.
Macron a aussi un problème avec les temps du verbe, problème de logique une fois de plus.
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette et je peux vous dire tout de la chaleur des soirs de Provence parce que j’avais lu Giono.
Correction : ... je pouvais vous dire tout de la chaleur des soirs de Provence parce que j’avais lu... ou je peux vous dire tout de la chaleur des soirs de Provence parce que j’ai lu...
A l’instant, je me souvenais avec émotion de ce que Madame de Staël disait parfois.
Correction : A l’instant, je me souviens... ou Il y a un instant, je me souvenais...
Homme qui louvoie n’est pas si décidé que ça.
Suite ci-dessous.
• 16 juillet 2019
► Interclasse*. – Mozart est ridicule
Nous écoutons en ce moment Mozart, ridicule au milieu de notre pandémonium de vulgarité ; il nous fait pitié avec sa flûte, sa harpe...
Avant cela, le Concerto pour piano numéro 1 de Chopin, partiellement déglingué, mais d’une déglingure qui n’a rien à voir avec le relâchement, la désinhibition, la déglingure macronienne dont nous parlons beaucoup ici.
` Suite ci-dessous.
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* Les interclasses ne traitent pas de la langue, ils ne sont pas des leçons, ils sont hors sujet et ne sont pas numérotés.
• 17 juillet 2019
Leçon 883. – L’automne de Macron, 1/8
Nous poursuivons la relecture partielle de notre site et nous revenons sur le désastreux discours « pour [sic] la stratégie sur [sic] la langue française » prononcé par Macron le 20 mars 2018* à l’Institut devant, entre autres, un parterre d’académiciens.
Revoyons la transcription officielle du site Elysee.fr* de la conclusion de ce discours de 1 h 4 min 6 s jusqu’à la fin :
Au fond, du plus loin que je me souvienne, j’ai éprouvé des sentiments en les lisant peut-être avant de les vivre. Je suis convaincu d’avoir connu la Creuse avant d’y être aller [orthographe sic], à cause de Pierre MICHON [c’est plutôt grâce à que à cause de]. J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette et je peux vous dire tout de la chaleur des soirs de Provence parce que j’avais lu GIONO. C’est ça le français et ça, ça exige en effet beaucoup d’heures d’apprentissage, ça exige de se tromper, de traduire et retraduire, ça exige tout ce que je viens de vous dire, mais ça n’enlève rien de la part intime que chacune et chacun d’entre vous a avec le français, et qui est irréductible. Et au fond, c’est ça le trésor de notre langue, c’est ça la richesse de votre Académie et c’est ça la beauté du combat que nous continuerons à mener ; c’est que le français ne sera jamais une langue hégémonique, parce que c’est une langue de combat et d’intranquilité [orthographe sic], parce qu’il continuera à être une langue de traduction et d’étymologie et parce qu’on aura beau écrire des dictionnaires, il faudra continuer à les refaire. Je vous remercie.
« C’est plutôt grâce à que à cause de » : encore la haine de la répétition, ou quand l’élégance prime le sens (v. plus loin « grâce à Colette »).
1. — D’abord, soulignons deux des différences entre ce que dit Macron (écouter la vidéo*) et la transcription d’Elysee.fr ci-dessus.
Oral (ce qu’il dit)/transcription (ce qui est écrit) :
— Je suis convaincu d’avoir connu la Creuse avant d’y être/... avant d’y être aller [orthographe sic]
— ... parce que c’est une langue de combat et d’intranquilles/... d’intranquilité [orthographe sic]
Macron s’écoute parler : en oublie-t-il, hypnotisé par son propre ramage, le sens de ce qu’il dit ?
2. — La voix
Petite voix émue, douce, triste, confidentielle, mourante, lente, hésitante parfois (oui, l’orateur contient son émotion... oui, l’orateur recherche enfouies dans son âme des vérités qui vont certainement nous intéresser... oui, il recherche la formulation exacte et difficile de ces vérités, de ces vérités sincères, non feintes, parfaitement réelles... il ahane, enfin il accouche, et se livre ; il livre des secrets à son auditoire... pour nous, devant nous il rappelle à la vie de vieilles sensations... oh, l’être sensible, humain et émouvant... finalement l’orateur et l’auditoire communient...).
« Finalement l’orateur et l’auditoire communient » : Macron conclut par un « Je vous remercie ». Mais non ! avons-nous envie de lui dire, c’est nous qui vous remercions, c’était beau, c’était vrai.
3. — Analyse partielle
Passons sur ces deux « au fond » suspects de n’avoir rien de profond ni de pesé, sur le « Je suis convaincu » et sur le « J’ai très sincèrement cru », qui participent à donner de la crédibilité au texte (oui, c’est du vécu, et rien n’est inventé par Macron) et sur plusieurs obscurités ou maladresses du texte (comme ce « j’ai éprouvé des sentiments en les lisant peut-être avant de les vivre » : lit-on des sentiments ou lit-on leur description ?), obscurités ou maladresses que nous avons en partie analysées dans les leçons 620, 621 et 882 ci-dessus, passons également sur les carences de la ponctuation de la transcription ; passons donc sur tout ça pour analyser cette seule phrase :
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette.
Extrait audio de vingt-sept secondes de « Au fond, du plus loin que je me souvienne » à « grâce à Colette » : ici.
N. B. Nous appelons transcription ce qui n’est peut-être que le texte du discours qu’était censé lire le président, d’où les différences entre l’écrit et l’oral ; cependant l’incident du « miguet » (en quatre leçons à partir de la leçon 822) nous fait penser le contraire et « transcription » est bien le terme utilisé par Elysee.fr. Une certitude, si c’est une transcription, elle n’est pas exacte et rigoureuse.
Suite ci-dessous.
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* Discours complet, vidéo et transcription, à http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 17 juillet 2019
Leçon 884. – L’automne de Macron, 2/8
Reprenons :
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette.
Mille diables ! mais que peut bien signifier pareille phrase ?
D’abord précisons ce qui suit. « J’ai très sincèrement cru » : il s’agit ici pour Macron de clamer sa sincérité envers soi-même, et non envers son auditoire (Macron est préoccupé par les deux formes de la sincérité, envers les autres et envers soi, car il a un grand besoin qu’il se croie pour qu’on le croie, mais sent-il que de moins en moins d’auditeurs sont dupes de son petit théâtre bancal au plancher inégal partout grinçant et prêt à fuir sous lui ?).
Toutefois, sachant Macron peu fin dans l’expression, nous pouvons le soupçonner d’avoir plus probablement voulu dire : « Je vous le dis très sincèrement, j’ai cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette » – nuance, mais l’affirmation n’en reste pas moins farfelue, comme nous le montrerons tout à l’heure.
Suite ci-dessous.
————
Discours complet, vidéo et transcription, à http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 17 juillet 2019
Leçon 885. – L’automne de Macron, 3/8
Reprenons :
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette.
Rappelons que Macron parle de ses jeunes années.
Force est de conclure que, à l’âge où Macron était capable de lire Colette, à l’âge de dix ou onze automnes, il n’était pas capable de décrire la saison qui suit l’été et précède l’hiver. Incroyable, non ?
Il n’y aurait donc pas d’automne à Amiens, dans ses rues, dans ses parcs, dans ses jardins ni dans ses environs de campagne ?
Certes il l’aurait moins bien décrit que ne l’aurait fait Colette, mais il aurait pu le décrire. Donc pure invention, propos creux, et le « très sincèrement » était supposé donner de la crédibilité à cette fable grossière.
Mais, mille diables et mille tonnerres ! il y a pire dans cette phrase, c’est son « j’ai cru [...] pouvoir ».
Suite ci-dessous.
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Discours complet, vidéo et transcription, à http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 17 juillet 2019
Leçon 886. – L’automne de Macron, 4/8
Cette voix fluette qui mendie nous fait penser que ce discours est un exercice d’aplatissement devant les académiciens visant à gagner leur approbation ou leur neutralité — plus probablement leur neutralité, bien plus facile à obtenir.
Suite ci-dessous.
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Discours complet, vidéo et transcription, à http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 17 juillet 2019
Leçon 887. – L’automne de Macron, 5/8
Revenons à nos moutons.
Macron déclare sur un ton confidentiel et pénétré :
J’ai très sincèrement cru pouvoir décrire l’automne grâce à Colette.
Du consternant « j’ai [...] cru pouvoir décrire l’automne » il découle que, après avoir lu Colette, Macron n’en était toujours pas capable ou, au mieux, qu’il n’était pas sûr d’en être capable.
On croit rêver, non ?
Cette question parmi d’autres nous brûle les lèvres : y a-t-il une nécessité quelconque d’être capable de décrire l’automne ? est-ce un prérequis à quelque chose, un passage obligé pour accéder à quelque chose d’important ?
Un Macron plus crédible se serait contenté de dire : « J’ai compris l’âme de l’automne grâce aux descriptions de Colette », « Je suis tombé amoureux de l’automne grâce aux descriptions qu’en fait Colette »... ; il aurait même pu ajouter un « Je vous jure que » au début de ces deux phrases sans que cela ressemblât à du remplissage.
Homme artificiel et superficiel, lancinante crécelle à fadaises, frimeur toujours satisfait, naïf au fond, on dirait un gamin qui s’essaie à égaler quelque poète ou quelque grand écrivain et nous dirons de ses discours comme de ceux de Hollande : que de temps passé à débiter des balourdises, que de temps perdu pour notre pays si malade !
Il faut peut-être aujourd’hui reconnaître une qualité à Hollande, il ne faisait pas le beau sur une scène à cent millions de spectateurs potentiels à travers le monde, il ne s’écoutait pas parler en se régalant, il ne se faisait pas graver ses discours dans le marbre pour les distribuer à ses amis (ce n’est peut-être pas la réalité, mais nous imaginons sans peine cette scène : Macron comme Benito Mussolini offrant chaque année à son épouse pour son anniversaire une photo dédicacée de lui-même*).
Quand nous avons commencé dans la leçon 588 l’étude du discours de Macron à l’Institut de France, étude que nous avons poursuivie sur vingt-deux leçons sans parvenir à épuiser la matière (elle est quasiment inépuisable), nous avons déclaré à la huitième leçon : « Chaque phrase est un désastre » ; le lecteur voudra bien reconnaître que nous en avons donné cent preuves et que nous n’exagérions pas. Nous pourrions en donner d’autres si l’exercice en valait la peine.
Cependant nous n’en avons pas fini avec l’analyse de ces dix lignes d’extrait.
Suite ci-dessous.
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* Selon Rachele Guidi elle-même, épouse de Mussolini.
• 17 juillet 2019
Leçon 888. – L’automne de Macron, 6/8
La toute fin de la conclusion décourage les commentaires, comme en général toute prose macronienne :
C’est ça le français et ça, ça exige en effet beaucoup d’heures d’apprentissage, ça exige de se tromper, de traduire et retraduire, ça exige tout ce que je viens de vous dire, mais ça n’enlève rien de la part intime que chacune et chacun d’entre vous a avec le français, et qui est irréductible. Et au fond, c’est ça le trésor de notre langue, c’est ça la richesse de votre Académie et c’est ça la beauté du combat que nous continuerons à mener ; c’est que le français ne sera jamais une langue hégémonique, parce que c’est une langue de combat et d’intranquilité [orthographe sic], parce qu’il continuera à être une langue de traduction et d’étymologie et parce qu’on aura beau écrire des dictionnaires, il faudra continuer à les refaire. Je vous remercie.
Ce qui est particulièrement incompréhensible :
mais ça n’enlève rien de la part intime que chacune et chacun d’entre vous a avec le français, et qui est irréductible
Ici un contresens :
ça exige de se tromper
Contresens en effet, puisqu’il fallait dire « ça implique de se tromper ».
Ici deux faux-sens :
on aura beau écrire des dictionnaires, il faudra continuer à les refaire
« À refaire », non, pesant et vilain faux-sens ; à actualiser ou à mettre à jour, oui.
Et que vient faire ici cet « on aura beau » ? Rien ! ce n’est pas du tout la locution adéquate. Il fallait simplement rappeler que les dictionnaires ne sont pas écrits une fois pour toutes, qu’il faut sans cesse les actualiser (nouveaux mots, nouvelles acceptions...) et prendre opportunément comme exemple le travail d’actualisation en cours du Dictionnaire de l’Académie. Cette phrase est probablement une allusion ratée avec des mot ratés.
Par l’obscure formule le français langue d’étymologie, il faut probablement comprendre que le français a été et restera l’objet de nombreux emprunts, vision optimiste puisque les langues étrangères n’empruntent plus qu’à l’anglais, la France et sa langue n’étant plus qu’un cadavre sur lequel financiers et politicards s’affairent à arracher les dernières dents en or.
Et cetera.
En résumé : la fin déglinguée d’un déglingué discours.
Suite ci-dessous.
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Discours complet, vidéo et transcription, à http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-a-l-institut-de-france-pour-la-strategie-sur-la-langue-francaise/Archive : http://archive.is/2eyok (2018) [ou https://archive.ph/ZZA2n (2022)].
• 17 juillet 2019
Leçon 889. – L’automne de Macron, 7/8
J’ai éprouvé des sentiments en les lisant peut-être avant de les vivre.
Connaître la Creuse, pouvoir décrire l’automne, pouvoir dire tout de la chaleur des soirs de Provence : quel rapport avec des « sentiments » ?
Une formulation comme celle-ci eût été plus logique : « J’ai connu par la littérature certaines réalités avant de les voir » — ce qui n’a absolument rien d’extraordinaire, à part, bien sûr, la phrase sur l’automne, qui reste une grosse farce.
Rappelons ce lire des sentiments, expression inadéquate épinglée plus haut (leçon 883).
Le mot sensation eût été bien préférable au mot sentiment, mais lit-on des sensations ? non plus !
Enfin, et c’est pour nous une occasion de le dire, rien ne nous semble plus étranger à l’apprenti séducteur Macron que les sentiments (malgré ses déclarations d’amour ardentes et pittoresques ; v. les leçons 579 et 806 : « parce que j’aime chaque enfant de la République », « parce que je veux être président, je vous ai compris et je vous aime »).
Fatras d’élucubrations, collisions sans fin d’illogismes et d’approximations, complet désastre inaperçu.
Suite et fin ci-dessous.
• 18 juillet 2019
Leçon 890. – L’automne de Macron, 8/8
Les discours de Macron heurtent douloureusement le sens commun, jettent le trouble, l’incompréhension dans l’esprit de l’auditeur, qui, à tort, doute de son propre bon sens.
Combien de gens humbles ou modestes préfèrent souscrire à la théorie du fin lettré à la pensée complexe et renoncent à douter des capacités d’expression du président !
Combien de gens n’osent pas dire que le roi Macron est nu, et qu’il est, comme nous le disions dans la leçon 623 et le réitérions dans la 632, un canular ?
— Abrutir le peuple en l’habituant à entendre et à accepter des discours incohérents dont aucun intellectuel ne récuse ni même ne met en doute la rationalité, par conséquent faire douter le peuple de sa capacité à analyser.
— Dominer le peuple en usant du petit prestige qu’a encore la fonction de gouvernant, domination d’autant plus facile que l’école éduque de moins en moins les gens à la raison, ne leur donne plus suffisamment d’outils pour penser, pour s’exprimer et pour acquérir une autonomie intellectuelle.
• 18 juillet 2019
Leçon 891. – Le double lapsus de Sibeth Ndiaye
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye ne fait pas un simple lapsus comme le dit la presse, mais un double :
Il ne saurait être question de présager de l’innocence... euh, pardon, de la culpabilité de François de Rugy.
Présager pour préjuger et innocence pour culpabilité.
Rappelons son « yes, la meuf est dead » et son « vous n’êtes pas sans ignorer que je ne suis plus conseillère » (leçon 801).
Sibeth Ndiaye porte-lapsus du gouvernement.
Mise à jour, juin 2020. Sur le charabia de Ndiaye, voir aussi la NSP 60.
• 18 juillet 2019
Leçon 892. – De Ribéry en Van Damme
Rappel de ce commentaire assez juste d’Anny Bvr à propos d’une certaine déclaration de Macron : « Y a du [Jean-Claude] Van Damme en lui ! » (v. la leçon 598).
Oui, charabia, désinhibition et stupéfiante tranquille assurance.
Hollande, lui, faisait du Ribéry (v. la leçon 4).
N. B. Dans la leçon 598, on trouvera aussi le commentaire interloqué d’un Paul-Marie Coûteaux.
• 21 juillet 2019
Leçon 893. – Manifestants en marge et journasots dans les choux
Depuis des années les médias, pourtant très proches du pouvoir et ronronnant dans son giron, parlent d’incidents « en marge » des manifestations (voitures brûlées, vitrines brisées, magasins pillés, policiers blessés...), comme s’ils voulaient dédouaner les manifestants.
Curieux de leur part ; la seule explication est qu’ils ne savent pas ce que signifie « en marge ».
• 22 juillet 2019
Leçon 894. – Guillemets de citation, machinisation de l’homme, syntaxe, 1/3
Ingrid Riocreux* :
[Dans l’affaire Vincent Lambert,] on [l’ensemble des médias] posait la question de savoir s’il fallait « débrancher Vincent Lambert », qui n’était pourtant relié à aucune machine. Les guillemets dans ce titre sont très hypocrites, puisqu’ils empêchent d’affirmer que le journaliste assume pleinement le mot qui, de fait, est inadéquat :
REIMS : LES MÉDECINS VEULENT «DÉBRANCHER» VINCENT, SES PARENTS S’Y OPPOSENT**
« Très hypocrites » ? « Très hypocrites » ou, au contraire, critiques, ces guillemets ?
Ici l’auteur de l’article de Leparisien.fr cite, c’est-à-dire qu’il utilise le mot qu’utilisent en général ses confrères de la presse.
Peut-être ces guillemets sont-ils une manière de dire : j’utilise ce mot par paresse ou par commodité (je n’en vois pas d’autre aussi adéquat ni aussi parlant ni aussi court ; j’ai conscience que le mot est un peu humiliant pour l’humain Vincent Lambert, qui semble assimilé à une machine, à une machine branchée).
« Très hypocrites » est donc exagéré.
Rappelons cependant que les guillemets servent à citer, et non à indiquer ni à suggérer que le mot n’est pas exactement adéquat, et qu’on en préférerait un autre.
N. B. On remarquera l’utilisation du seul prénom (« “débrancher” Vincent ») par le journaliste de Leparisien.fr : nous sommes donc en pleine journasotise — du même niveau que les mères appelées « mamans » par la généralité des journasots. Il s’agit de suggérer que l’auteur est empathique et compassionnel, donc sympa — suggestion qui vise aussi peut-être à compenser la machinisation de Vincent Lambert.
À suivre
————
* Source :
https://blog.causeur.fr/lavoixdenosmaitres/vincent-lambert-affaire-emblematique-du-progressisme-mou-de-nos-medias-00970 (archive : http://archive.fo/fIUdj).
** C’est le titre d’un article de Leparisien.fr : http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/les-medecins-veulent-debrancher-vincent-lambert-ses-parents-s-y-opposent-13-01-2014-3489563.php (archive : http://archive.fo/usEaE).
• 22 juillet 2019
Leçon 895. – Guillemets de citation, machinisation de l’homme, syntaxe, 2/3
D’autre part, toujours selon Ingrid Riocreux :
[Dans l’affaire Vincent Lambert,] on [l’ensemble des médias] posait la question de savoir s’il fallait « débrancher Vincent Lambert », qui n’était pourtant relié à aucune machine.
Elle conclut que, outre le guillemétage très hypocrite, le mot débrancher est, « de fait, inadéquat ».
Vincent Lambert n’était peut-être pas relié à une machine, mais selon le même article de Leparisien.fr* :
La sonde gastrique devrait donc lui être enlevée et l’hydratation arrêtée. Seuls des soins de confort et de sédation lui seront apportés.
La sonde avec sa poche d’alimentation externe et l’hydratation probablement par perfusion du contenu d’une poche d’eau externe ne peuvent-elles pas être assimilées à des branchements sur le patient ? Si.
On remarquera que ce n’est pas le patient qu’on débranche, mais les outils de soin qui le servent.
À suivre
————
* http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/les-medecins-veulent-debrancher-vincent-lambert-ses-parents-s-y-opposent-13-01-2014-3489563.php (archive : http://archive.fo/usEaE)
• 22 juillet 2019
Leçon 896. – Guillemets de citation, machinisation de l’homme, syntaxe, 3/3
Poursuivons :
[Dans l’affaire Vincent Lambert,] on [l’ensemble des médias] posait la question de savoir s’il fallait « débrancher Vincent Lambert ».
La formule si souvent lue et entendue « poser la question de savoir si » est-elle correcte ? Nous en doutons, le « de savoir » ne serait-il pas tout simplement de trop ? Très certainement.
Reformulations correctes :
On posait la question suivante : faut-il « débrancher Vincent Lambert » ?
On posait la question « Faut-il “débrancher Vincent Lambert” ? ».
On posait la question cruciale, à savoir : « Faut-il “débrancher Vincent Lambert” ? »
On demandait s’il fallait « débrancher Vincent Lambert ».
Nous n’avons pas épuisé le sujet des guillemets et on lira d’intéressantes considérations dans le Bon Usage de Grevisse.
Nous avons écrit un grand nombre de leçons sur l’utilisation des guillemets et le lecteur pourra les retrouver toutes en copiant puis en collant dans le champ de recherche de Google, de Yahoo ou de Duckduckgo la séquence exacte suivante :
guillemets site:http://lesmediasmerendentmalade.fr
Ingrid Riocreux tient la rubrique bien nommée « La voix de nos maîtres, décryptons les décrypteurs ! » (formule qui nous fait penser avec bonheur au slogan « Sortons les sortants ! ») sur un blogue de Causeur.fr : https://blog.causeur.fr/lavoixdenosmaitres.
• 27 juillet 2019
Leçon 897. – À propos des mots qui mentent, nous insultent ou nous assassinent, 1/n
Citons un site officiel* :
Les prélèvements obligatoires sont une notion de comptabilité nationale et non juridique : elle repose sur des conventions conduisant à exclure certains flux.
Les finances publiques distinguent les différents types de prélèvements obligatoires selon la nature de leur contrepartie : [...].
Cette classification est indépendante de la dénomination retenue. Par exemple, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) n’est pas une taxe mais un impôt.
• 27 juillet 2019
Leçon 898. – À propos des mots qui mentent, nous insultent ou nous assassinent, 2/n
Vingt ans après, ça n’a toujours pas sauté aux yeux ni à l’esprit : comment traduire cette expression, qu’on n’entend presque plus certes, mais qui a toujours la faveur médiatique et presque populaire et qui a toujours cours dans l’esprit et surtout dans la pratique des crétins et des malhonnêtes : discrimination positive ?
Discrimination positive est le synonyme exact et absolument indiscutable de racisme positif.
C’est peut-être le meilleur exemple au monde de l’adage Plus c’est gros, plus ça passe.
Voilà pourquoi nous mourrons (veuillez bien remarquer les deux r).
L’irrationnel de la propagande politique, très soigneusement, très précisément et très fidèlement relayée depuis tant d’années par les médias, a pris pleine et totale possession du cerveau d’une grande majorité de Français, qui n’ont plus la moindre autonomie intellectuelle : on en a fait des enfants, des incapables intellectuellement.
• 27 juillet 2019
Leçon 899. – Déliquescence des médias, accélération, généralisation, 1/3
Encore un coup de Leparisien.fr et de l’AFP : probablement le plus mauvais et le plus inutile article* que nous ayons jamais lu. Il y est dit trois fois que les cigarettes électroniques sont incontestablement nocives (deux fois « Les cigarettes électroniques sont “incontestablement nocives” », et une fois les « SEAN (systèmes électroniques d’administration de nicotine) [...] sont incontestablement nocifs »), mais aucun argument, aucune précision sur le type de nocivité, sur les causes (la nicotine, le propylène, la glycérine, les aromatisants... ?).
Du vide, de l’esbroufe, de la vapeur.
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* http://www.leparisien.fr/societe/les-cigarettes-electroniques-sont-incontestablement-nocives-avertit-l-oms-26-07-2019-8124504.php (archive : https://web.archive.org/save/http://www.leparisien.fr/societe/les-cigarettes-electroniques-sont-incontestablement-nocives-avertit-l-oms-26-07-2019-8124504.php)
• 27 juillet 2019
Leçon 900. – Déliquescence des médias, accélération, généralisation, 2/3
Fin du sens (v. la leçon précédente) et fin de toute liberté.
Emmanuelle Ménard a été privée de compte Twitter pour avoir simplement écrit :
Greta Thunberg. Dommage que la fessée soit interdite, elle en mériterait une bonne*.
On peut dire qu’avec Twitter, Facebook et YouTube Macron a de puissants alliés, sans compter la loi Avia contre la « haine » en ligne, outil sur mesure pour une dictature macronienne déjà bien avancée et très violente (répression des gilets-jaunes). La loi Avia va jusqu’à vouloir faire pression sur les moteurs de recherche pour qu’ils déréférencent des propos incriminés.
En projet également, un « observatoire [!] de la haine en ligne »**.
Les sanctions, mais aussi la crainte des sanctions, va appauvrir des débats déjà autocensurés, pauvres, fades, timides ou apeurés.
Suite dans la leçon 904 ci-dessous.
————
* https://www.midilibre.fr/2019/07/26/beziers-emmanuelle-menard-privee-de-compte-twitter,8332485.php (archive : http://archive.is/PZzkQ)
** https://www.liberation.fr/france/2019/07/10/loi-avia-une-large-majorite-mais-de-vives-inquietudes_1739053
• 27 juillet 2019
Leçon 901. – Charabia d’apothicaire : ticket de promis, 1/3
Hier nous avons commandé deux médicaments dans une pharmacie du Ier arrondissement de Paris. Voici le reçu qu’on nous a remis...
Outre le foutraque ticket de promis (traduction de l’anglais promise ticket ?) au lieu du simple reçu ou ticket de retrait (sous-entendu « de la marchandise commandée et payée »), on remarquera, entre autres, la faute d’orthographe dûs.
On rappellera qu’un promis est un fiancé, une promise une fiancée.
Pas connu un seul pharmacien qui ne soit pas avant tout un épicier de luxe, peu apte à dispenser les conseils qu’on peut raisonnablement attendre de lui, même simples, alors la langue française...
• 29 juillet 2019
Leçon 902. – Charabia d’apothicaire : ticket de promis, 2/3
Suite du charabia d’apothicaire. Ici sur le site d’EvoluPharm* :
• Laboratoire EvoluPharm, qui sommes-nous ?
Créé en 1986, EvoluPharm se positionne tout d’abord comme une centrale d’achats auprès des grands laboratoires pour les pharmaciens d’officine et développe ses 1ers produits à la [sic] marque.
• Quelques dates clés
– 1986. Création d’EvoluPharm et lancement des premiers produits "à la marque du Pharmacien"
[...]
– 2016. Sébastien CHABAL, nouvelle égérie d’EvoluPharm
Oui, il s’agit bien du Sébastien Chabal joueur de rugby, et le lien renvoie à la page Facebook du joueur.
« À la marque » = à sa marque ?
Rappel
égérie, nom féminin. [...] Inspiratrice d’un homme politique, d’un écrivain, d’un artiste et, par extension, d’un mouvement politique ou artistique**.
Sébastien Chabal serait donc une femme et elle inspirerait l’entreprise EvoluPharm. Les dangers de l’automédication...
Mise à jour, septembre 2020. « Egérie » : on trouve la même erreur dans cette vidéo de TVLibertés à https://www.youtube.com/watch?v=Ou4kEFpewKM à 4 min 28 s. Et ici sous la plume de Bérénice Rocfort-Giovanni : « On a rencontré le couple [constitué d’un homme et d’une femme] égérie des anti-masques », https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200907.OBS32987/je-prefere-courir-un-risque-que-de-ne-plus-vivre-on-a-rencontre-le-couple-egerie-des-anti-masques.html.
————
* https://www.evolupharm.fr/qui-sommes-nous (archive : http://archive.is/wrPpF)
** Dictionnaire de l’Académie.
• 29 juillet 2019
Leçon 903. – Charabia d’apothicaire : ticket de promis, 3/3
Si le Dictionnaire de l’Académie indique indirectement — par des exemples, que tout le monde ne lira pas — que le participe passé dû perd son circonflexe au masculin pluriel, il ne l’indique ni directement ni indirectement pour le substantif.
Rien n’empêche ni n’interdit d’utiliser le substantif dû au pluriel ni d’avoir plusieurs dus : Ils réclament leur dû/leurs dus. Ils s’acquittent de leur dû/leurs dus. Je réclamerai/paierai tous mes dus.
Mauvais service, minimal et paresseux : il aurait suffi de préciser sous chaque entrée que dû participe passé, adjectif ou substantif ne conserve son circonflexe qu’au masculin singulier.
• dû, n. m., dans le Dictionnaire de l’Académie.
• 31 juillet 2019
Leçon 904. – Déliquescence des médias, accélération, généralisation, 3/3
Sur l’autocensure, tribune (payante) du sociologue Philippe d’Iribarne, qui vient de publier chez Albin Michel un ouvrage intitulé Islamophobie. Intoxication idéologique : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/islam-pourquoi-beaucoup-en-france-s-interdisent-de-nommer-les-faits-qui-genent-20190730 (archive : https://archive.is/MVp4S).
Extrait du livre donné par Books.google.fr ; sur le terme islamophobie :
Dans l’article de Lefigaro.fr, on trouvera les termes adéquats de « pression sociale », « ostracisme », « crainte d’être mal jugé », « chantage affectif » ; il faudrait ajouter entre autres pression judiciaire et menaces de mort (v., par exemple pour la France, Zineb El Rhazoui).
Autonote. Voir Iribarne-article-Figaro.rtf.
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Dossiers
• Le style c’est l’homme, analyse de l’expression macronienne ici
• Lesdites « Rectifications de l’orthographe » de 1990, analyse d’un cafouillage ici
• Le style déplorable des historiens ici
• Le piège de la locution « sauf à » ici
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