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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares
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• 1er décembre 2017
Leçon 324. – Notre B.A. de Noël, réclame pour langue-francaise.org

Ni purisme ni laxisme.
Pour conserver à la langue française toute sa qualité, pour la promouvoir auprès des jeunes générations, pour maintenir son rang dans le monde, pour résister à l’invasion des vocables étrangers, la langue, c’est l’affaire de tous. Groupons-nous pour agir !

http://www.langue-francaise.org/
Son forum : http://www.achyra.org/francais/index.php

 

• 2 décembre 2017
Leçon 325. – Léon Bloy, Je m’accuse...

Je m’accuse..., 1900, de Léon Bloy. Que voilà un titre excellent ! Ouvrage rempli — comme beaucoup d’autres ouvrages du même auteur — de méchancetés pittoresques, truculentes ; ce qui nous change un peu des platitudes, courbettes et à-plat-ventrissements du critique journassot de base, du mercelot, du camelot en nouveautés littéraires qui chaque semaine émerveillé nous découvre, nous invente, nous vend un chef-d’œuvre.
Trois extraits.

 

Zola le grand Albuquerque du lieu commun :

 

Ici Bloy cite Barbey d’Aurevilly parlant de l’Assommoir de Zola :

— On peut télécharger le PDF de Je m’accuse... à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1057562j?rk=21459;2
— De l’enragé et souvent magistral Léon Bloy on pourra aussi télécharger le livre audio gratuit de la Femme pauvre (11 h 40 min) correctement lu par Ricou à http://bit.ly/2zG7G12
(Le lecteur amateur Ricou a, au demeurant, une voix particulière, mais agréable ; sa diction est claire. Il n’est pas pressé, à la différence de trop nombreux professionnels ; pas pressé ni même désireux de nous prouver qu’il peut lire au galop un roman de trois cents pages sans que sa langue fourche ni sans reprendre sa respiration. Il avance modestement, il n’en fait pas trop, il n’en rajoute pas comme certains mauvais comédiens du monde du livre audio professionnel. Il ne nous fatigue ni ne nous lasse ni ne nous crispe durant ces presque douze heures d’écoute ; qu’il en soit remercié.)

 

• 2 décembre 2017
Leçon 326. – « Jean-Luc Mélencon »/« Bouillon Kub. Exiger le K »

Où l’on reparle du tempestatif stentoré (v. leçon 318) : « Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélencon a profité de la séance de lundi »*...

 

« Bouillon Kub. Exiger le K », réclame pour le bouillon Kub.


——
* http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/en-pleine-seance-a-l-assemblee-jean-luc-melenchon-dedicace-son-livre-967291.html
Archive : https://archive.is/o1VXA


• 3 décembre 2017
Leçon 327. – L’AFP et le Dauphiné presse poubelle

[Citation]
Les soldats maliens tués fin octobre lors d’un raid de la force française Barkhane contre un groupe djihadiste dans le nord du pays étaient ’bien des otages’, insiste le président malien, dans le magazine Jeune Afrique. En effet, la France estime qu’il s’agissait sans doute de djihadistes.
[...]
Malgré le ton assez sec du président malien, il semble près à [au lieu de prêt à] tourner la page: ’C’est un fait regrettable, qui peut hélas survenir dans ce type d’opération. On doit l’admettre et ne pas chercher d’autres raisons [il manque ici une virgule indispensable] qui n’existent pas’, assure-t-il. 
Par AFP | Publié le 02/12/2017 à 18:17
[Fin de citation]*

Pas un pour relever l’autre, pour corriger l’autre. L’AFP véritable pépinière de prix Nobel, disions-nous dans la leçon 317.
En soupes, bains de pieds, bains de siège, cataplasmes et inhalations, cure de bouillon Kub pendant six mois pour l’AFP et le Dauphiné avec interdiction formelle de toucher à un clavier.

Plaque émaillée de réclame à visser.

(La presse nationale est médiocre, mais la régionale, dont nous lisons environ deux articles par semaine, est une catastrophe.)

——
* http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/12/02/raid-francais-meurtrier-la-mise-au-point-du-president-malien
Archive : https://archive.is/vJvVe

 

• 3 décembre 2017
Leçon 328. – Un journassot à l’Intérieur

Samedi 2 décembre, le ministère de l’Intérieur annonce avoir recruté le journaliste Frédéric de Lanouvelle, journaliste à BFMTV et à TF1, comme porte-parole.

 

• 3 décembre 2017
Leçon 329. – Test. Poser une question aux bibliothécaires du service Eurêkoi*, 1

Réponse dans les soixante-douze heures, nous dit le site.
Extrait de notre question :

A propos du texte de la «Marseillaise», faut-il écrire «Vos projets parricides/Vont enfin recevoir LEURS prix» ou «LEUR prix»?
Sur le site de l’Elysée on trouve «LEURS prix»; sur le site de l’Assemblée nationale on trouve «LEUR prix».
Comme il ne s’agit pas d’une distribution des prix, mais du prix à payer, de la facture, du châtiment, on peut supposer que la bonne version est «LEUR prix», mais comment le prouver? telle est ma question.

N. B. Un autre service de questions gratuit, le Guichet du savoir de la bibliothèque municipale de Lyon : http://www.guichetdusavoir.org/

——
* http://www.eurekoi.org/

 

• 4 décembre 2017
Leçon 330. – Test. Poser une question aux bibliothécaires du service Eurêkoi, 2

Réponse reçue ce jour. Selon le manuscrit de l’auteur, apparemment c’est « leur » :

(Test positif donc, mais nous aurions pu trouver par nous-même si nous avions pris la peine d’ouvrir les miniatures de la page de l’Assemblée nationale consacrée à l’hymne. Au temps pour nous.)

http://www2.assemblee-nationale.fr/var/ezflow_site/storage/images/media/histoire/objets/rouget-de-lisle-manuscrit-de-la-marseillaise-page-2/323023-1-fre-FR/rouget-de-lisle-manuscrit-de-la-marseillaise-page-2.jpg

5 décembre 2017. Guichet du savoir ce jour, même réponse qu’Eurêkoi.

 

• 4 décembre 2017
Leçon 331. – « Pouf »

Un mot aujourd’hui inusité qui, comme la pustule au crapaud, va bien à la presse et à la politique.

pouf, n. m. Fam. Annonce emphatique et trompeuse. Les poufs de la réclame.

(Nouveau Larousse illustré, 7 vol., 1897-1903.)

Réclame était un mot qui ne cachait pas son jeu ni ses intentions, à la différence de publicité. Insensiblement (dans les années 1960 ?), chacun s’est mis à dire publicité au lieu de réclame, et, pour finir, réclame a complètement disparu. Nous locuteurs avons été dociles, bien aidés par les journalistes, qui à l’époque étaient encore pour nous des modèles. On nous a mis au bon format sans douleur et sans même qu’on s’en rende compte et on nous a si bien dressés qu’on aurait presque peur aujourd’hui de dire réclame. Excellent exemple de manipulation langagière massive totalement réussie, les suiveurs cucul-la-pralinistes (c’est-à-dire tout le monde) ne disent plus que publicité. La partie a été gagnée.
Il faut bien sûr relancer l’usage de réclame et bannir de tout acte de parole et d’écriture les prétentiards publicité et annonce publicitaire (sans parler des ronflants, des répugnants publi-information et publicité rédactionnelle), mots qui sont déjà en eux-mêmes des demi-mensonges, entre autres raisons parce que ce sont des euphémismes. Le but des vendeurs de réclame était et est aujourd’hui d’effacer progressivement dans nos esprits la frontière entre réclame et information, grosso modo entre mensonge et vérité.
Des médias suicidaires participent à la manœuvre qui acceptent dans leurs pages des annonces dites de publi-information et de publicité rédactionnelle qui leur font ostensiblement la nique.
On voit que les faiseurs de réclame ne manquent pas d’imagination ni de sournoiserie, et pour se cacher ils ont inventé des paravents, derrière lesquels ils rigolent en se tapant sur les cuisses : publicité, publi-information et publicité rédactionnelle
! — entre autres.

 

• 4 décembre 2017
Leçon 332. – « Le réclame »

Le mot réclame au masculin, même étymologie que le réclame féminin, définition de Littré :

réclame, s. m.
— 1. Terme de fauconnerie. Cri, signe pour faire revenir un oiseau au leurre ou sur le poing. Oiseau qui revient au réclame.
Par analogie. « Leur voix [des grues] éclatante avertit de leur marche  ; dans ce vol de nuit, le chef fait entendre fréquemment une voix de réclame, pour avertir de la route qu’il tient » [Buffon, Ois. t. XIII, p. 426].

— 2. Sorte de pipeau pour attirer des oiseaux dans les piéges [l’accent aigu de piége n’est pas fautif au temps de Littré].

 

• 5 décembre 2017
Leçon 333. – Bonneteau lexical. L’euphémisme publicité

Définition d’euphémisme par l’Académie française :

Figure de pensée et de style par laquelle on atténue l’expression de faits ou d’idées considérés comme désagréables, tristes, effrayants ou choquants. On dit par euphémisme : « l’exécuteur des hautes œuvres » pour « le bourreau » [...].

Le mot réclame était désagréable, car trop vrai, trop exact, trop cru aux yeux et aux oreilles des faiseurs de réclame, ils nous ont donc inventé publicité, adopté par tous, aussi bien par les maîtres que par les esclaves, par les trompeurs que par les trompés.
Le mot publicité est un mot vague, imprécis, de portée large, qui peut s’appliquer à une multitude de choses différentes (il y a une multitude de choses qui sont publiques ou rendues publiques et qui pourraient si une vaine envie nous en prenait être appelées des publicités avec autant de légitimité que les réclames : les lois publiées, les livres et les journaux publiés, tout objet mis sur le marché et proposé à la vente au public, tout ce qui est sorti momentanément ou définitivement de la sphère privée ou d’un milieu restreint pour être offert aux yeux ou aux oreilles du public...) ; publicité est également un mot de saine tournure ou de tournure plutôt neutre et qui ne dit rien de l’essentiel, qui est : faire arbitrairement l’éloge de produits, et nous les faire acheter.
Un mot précis, réclame, a donc été remplacé par un mot imprécis, publicité, et euphémique par rapport à réclame, et, qui pis est, le mot précis a disparu de l’usage, frappé d’indignité, de honte et presque d’interdit.
Bonneteau lexical, crime contre la langue entériné par presque tous les locuteurs, moutonnerie banale et peu glorieuse.

Mon dictionnaire fictif :
publicité, n. f. Terme mélioratif pour réclame. Voir réclame.

 

• 5 décembre 2017
Leçon 334. – Espagnol reclamo/publicidad

Nous ne serions nullement surpris que l’espagnol reclamo ait subi le même sort que le français réclame :

reclamo
7. m. Propaganda de una mercancía, espectáculo, doctrina, etc.
http://dle.rae.es/?id=VS94MJP

publicidad
3. f. Divulgación de noticias o anuncios de carácter comercial para atraer a posibles compradores, espectadores, usuarios, etc.
http://dle.rae.es/?id=UYYKIUK

 

• 10 décembre 2017
Leçon 335. – Johnny Hallyday et la langue française

— Johnny Hallyday est mort, paraît-il, et la langue française ne lui devra rien (surtout en considération du choix de son nom de honteuse contrefaçon, « Johnny Hallyday », 100 % Formica d’époque). On retiendra toutefois la sympathique expression « Faut remettre les pendules à leur place », dont il semble être l’inventeur et dont nous ne nous lassons pas.

— Nous avons mille fois plus de sympathie ou cent mille fois moins de rejet pour Johnny Hallyday que pour l’académicien Jean d’Ormesson, mort quelques jours plus tôt, grand bobo, iréniste bêlant, boulet considérable, complaisant, narcissique et surtout, malgré certaines déclarations qui pouvaient laisser penser le contraire, complètement aveugle et sourd aux réalités et aux souffrances de la France. On résumera l’homme ainsi : Jean d’Ormesson, ou mourir idiot.
Si la mort de Johnny Hallyday nous indiffère, celle de Jean d’Ormesson nous est un soulagement, l’académicien coqueluche des médias ne dira plus de bêtises.
Johnny Hallyday est mort parce que ce jour-là il a oublié de vivre, Jean d’Ormesson mourra dans nos mémoires parce qu’à la fin il a oublié de réfléchir.

— Rappel. Un des disques de Johnny Hallyday s’appelle Rock’n’Roll Attitude, avec deux fautes d’espaces. Il massacrait même l’anglais.

(Il faut écrire rock ’n’ roll, avec deux espaces.)

— Johnny Hallyday qualifié de héros par Emmanuel Macron : non-sens complet. Emmanuel Macron veut flatter les fans, mais il les prend pour des cruches. Ses fans eux-mêmes n’auraient pas osé employer un mot aussi inadéquat.
Johnny Hallyday est crédible comme un type riche et adulé qui à 35 ans chante sur un ton pleurnichard ou de rebelle en colère qu’il a « oublié de vivre » ou qui à 45 ans demande, hurle, implore* qu’on lui « donne l’envie d’avoir envie » et qui dix ans, vingt ans et trente ans plus tard chante ces mêmes chansons avec la même conviction. Gamineries, cinquante ans de gamineries d’un grand gaillard modèle de virilité qu’on aurait bien aimé trouver sympa.
Fin du hors-sujet.

——
* Paroles et musique : https://www.paroles.net/johnny-hallyday/paroles-l-envie et https://youtu.be/5KmBe0Ux6G4

 

• 12 décembre 2017
Leçon 336. – Michael Edwards : « La langue inclusive est un bégaiement cérébral » (1/2)

https://philitt.fr/2017/12/06/michael-edwards-la-langue-inclusive-est-un-begaiement-cerebral-1-2/

(Michael Edwards est membre de l’Académie française.)

 

• 12 décembre 2017
Leçon 337. – Michael Edwards : « Voir un peuple défendre sa langue me réjouit » (2/2)

https://philitt.fr/2017/12/11/michael-edwards-voir-un-peuple-defendre-sa-langue-me-rejouit-2-2/

 

• 12 décembre 2017
Leçon 338. – On ne dit plus multiplier, on dit démultiplier,
3

Résumé en deux mots de l’affaire.
Si l’Académie française n’a pas signalé l’acception « multiplier » du verbe « démultiplier», c’est qu’elle devait la considérer, comme nous le faisons nous-même, comme très fautive ou pas du tout recommandable.
Cela dit :
— pourquoi a-t-elle utilisé cette acception dans son communiqué ? par erreur ?
— quid de son exemple bizarre et douteux ?

Toujours pas de réponse de l’Académie. Nous relancerons demain le service du dictionnaire.

 

• 12 décembre 2017
Leçon 339. – On ne dit plus multiplier, on dit démultiplier,
4

Très surpris nous sommes alors que depuis quinze jours nous attendions une réponse du service du dictionnaire de l’Académie française.
Nous n’imaginions pas que la Coupole (nous ne parlons pas du fameux restaurant du boulevard du Montparnasse à Paris) ferait la correction tout en ignorant royalement ou cardinalement pendant près de deux semaines notre question — ou plutôt nos questions, car il reste le problème de l’exemple dans la définition.

Comme nous le signale le forum de langue-francaise.org, dont nous faisions à juste titre la réclame ci-dessus, l’Académie vient donc de modifier sans prévenir, sans le souligner, sans le mentionner, sans se justifier moindrement le texte de son communiqué, et...

La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie.

Voir l’ancienne version à https://archive.is/PUKQr

... a été remplacé par...

La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie.

Voir le texte actuel et modifié à http://www.academie-francaise.fr/actualites/declaration-de-lacademie-francaise-sur-lecriture-dite-inclusive

Archive de la nouvelle version : https://archive.is/m2fY4

 

• 13 décembre 2017
Leçon 340. – Requête à l’Académie française

Après la mort de Jean d’Ormesson et celle de Johnny Hallyday, la France n’attend-elle pas de vous qu’on lui parle d’une voix sûre et rassurante ?
Sur quelle rampe ferme peut-elle encore aujourd’hui poser sa main ?
Un mot dans « Questions de langue » ou dans « Dire, ne pas dire », précieuses rubriques, sur démultiplier ne serait-il pas le bienvenu ?

 

• 13 décembre 2017
Leçon 341. – « Forensique », 1

Tout petit aperçu des méthodes de l’Académie française. Reproduction (à l’identique hormis le gras) de deux lettres* : un simple usager s’adresse à l’Académie, qui répond.
 Bonjour,
Archéologue et anthropologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), je suis impliqué (enseignements, interventions sur le terrain, recherches etc.) dans les problématiques de recherche de cadavre au profit de la gendarmerie et de la police. Cette discipline est appelée chez nos collègues anglo-saxons « Forensic archaeology ». Est-il possible de le traduire par « Archéologie forensique » ? Il apparaît en effet que le terme « archéologie médico-légale », pourtant utilisé, n’est pas adapté dans la mesure où je ne suis pas docteur en médecine ni ne donne un avis sur les causes de la mort, prérogative du médecin légiste, dans les expertises sur les ossements humains.
Pourriez-vous me donner votre avis sur la question ou me communiquer le service ou les personnes à contacter ?
Dans l’attente de vous lire, je vous prie de croire en l’expression de ma profonde considération.
Patrice G. (France)

Cher Monsieur,
Le terme anglais forensic vient directement du latin forensis : « de la place publique, du forum, judiciaire ». Si forum servit à forger de nombreux termes français tels fer, forêt ou forfait, ce ne fut pas le cas de forensis.
Médicolégal est attesté dans notre langue depuis le xviiie siècle. Pour des raisons historiques, l’accent est mis, comme vous le soulignez très justement, sur la médecine. De nos jours, de nombreuses spécialités scientifiques contribuent à la résolution de procédures civiles et pénales.
La Commission d’enrichissement de la langue française, aux travaux de laquelle l’Académie française participe, a proposé des noms de spécialités forgés à partir du terme historique, bien attesté dans l’usage et clair, plutôt que d’adopter un mot dont la morphologie, en français, parait obscure. Une extension du sens classique de médicolégal lui semblait plus naturelle. Ainsi, sur le site France Terme vous trouverez une fiche terminologique pour la chimie médicolégale, qui n’est pas toujours pratiquée par des médecins.
Cela dit, le Petit Robert, dans son édition de 2017, a enregistré forensique, ce qui montre que l’usage évolue. Reste à savoir si ce mot s’implantera durablement.
Cordialement.

——
* http://www.academie-francaise.fr/dire-ne-pas-dire
Archive : http://archive.is/bU0hq

 

• 13 décembre 2017
Leçon 342. – « Forensique », 2

Nous lisons ci-dessus avec surprise que :

Le terme anglais forensic vient directement du latin forensis : « de la place publique, du forum, judiciaire ». Si forum servit à forger de nombreux termes français tels fer, forêt ou forfait, ce ne fut pas le cas de forensis.

(C’est nous qui soulignons en italique et en gras.)
Que fer ait pour étymologie forum nous semble être une erreur.
Confusions forum/ferrum et for/fer ?
Il serait prudent de vérifier ou de préciser par la même occasion l’étymologie de forfait.

Ce qui est assuré, c’est qu’il manque au site web de l’Académie française un personnel de relecture — ou un personnel de relecture compétent. Problème d’organisation, d’argent ou de recrutement.

(A propos de recrutement, nous nous souvenons sans nostalgie qu’il y a quatre ans nous proposions à François Hollande de nous embaucher comme correcteur du site elysee.fr, truffé de coquilles énormissimes, mais, pour des raisons de confort, ce ne sera pas le cas pour le site de l’Académie. Voir ici mon premier courriel à François Hollande, du 12 mars 2014. Il faut croire que pour François Hollande bons vins, bons mets et bon coiffeur étaient prioritaires ou en tout cas primaient — primaient sur — la langue française.)

N. B. « Primaient sur la langue française » ou « primaient la langue française », avec exactement la même signification les deux se disent et se redisent.

——
http://www.academie-francaise.fr/dire-ne-pas-dire
Archive : http://archive.is/bU0hq

 

• 14 décembre 2017
Leçon 343. – Quand la Mairie de Paris veut faire son intéressante et son inclusive : archi-nulle

Nous citons :

Dans la peau d’une-e Conseiller-e de Paris.

Pourquoi deux fois le féminin : une-e ?
Il est passé où, l’accent de conseillère ?

Ce qui prouve bien que cette écriture artificielle est une complication à bannir.

Sans parler de « élu-e-s parisiens » au lieu de « élu-e-s parisien-ne-s » (v. copie d’écran ci-dessous).
Ridicule. Complet ratage citoyen des pros de l’inclusif.

Nous avons la même question.

Source : https://www.paris.fr/actualites/decouvrez-le-nouveau-programme-de-la-carte-citoyenne-citoyen-de-paris-3518
Archive : http://archive.is/1t4ms

 

• 14 décembre 2017
Leçon 344. – De la ponctuation

Trouvé sur la page Facebook du CCML, Comité contre la médiocrité linguistique, page en sommeil depuis la fin de 2013 :

https://fr-fr.facebook.com/comiteclm/

 

 

• 14 décembre 2017
Leçon 345. – « Primer », ou « primer sur »

Exemples tirés du Littré et du Larousse : « Il prime tous ses rivaux » (Littré), « J’entendais quelquefois sa voix primer sur celles des autres » (Littré), « Chez lui l’intelligence prime la sensibilité » (Larousse).

 

• 14 décembre 2017
Leçon 346. – « Forensique », 3

Nous constatons ci-dessous avec surprise, mais avec plaisir que le service du dictionnaire nous lit et qu’il est même très réactif, puisqu’il vient de se corriger :

Si forum servit à forger de nombreux termes français tels for, forêt ou forfait, ce ne fut pas le cas de forensis.

(Nous avons ajouté italique et gras, sans italique la phrase est un peu obscure.)

Très possible, voire certain au demeurant, que nous ne soyons pas, et ce depuis lurette, en odeur de sainteté à l’Académie française ; cela peut facilement se comprendre, et nous pensons, entre autres, à tout le mal — la plupart du temps pourpensé* et argumenté — que nous avons dit sur notre site (et ailleurs) sans interruption et avec constance de février 2016 à juin 2016, des très cafouilleuses « Rectifications de l’orthographe »** de 1990 et à la très forte antipathie que nous avons exprimée pour Jean d’Ormesson, mais il y a peut-être aussi des raisons politiques (par exemple, nous n’avons pas ménagé François Hollande ni Emmanuel Macron).
Si notre but est de défendre et d’illustrer la langue de notre pays la France, nos moyens, nos pratiques, notre caractère sont très différents de ceux de l’Académie ; nous n’avons pas son entregent et, même si nous le considérons pas comme complètement inutile, nous ne cherchons pas à l’avoir.

http://www.academie-francaise.fr/dire-ne-pas-dire
Archive : http://archive.is/N3YKT

——
* « Pourpensé », comme on ne dit plus, soit « pesé et médité ». Paradoxal et exceptionnel destin de ce mot qui, aujourd’hui vieilli et quasi inusité, est absent de la huitième édition du Dictionnaire de l’Académie française et a été introduit dans la neuvième, soit l’actuelle. Simple caprice d’un membre de l’Académie ? Certes le mot n’est pas inutile, mais il n’est pas dans la politique des auteurs du dictionnaire de l’Académie de ressusciter des mots. Ressusciter des mots était, en revanche, le désir de Charles Pougens, v. leçon 318.
(M. à j. Nous nous y sommes essayé aussi, voir ci-dessous la leçon 349.)
Surpris de voir que « pourpenser » n’est pas non plus dans la sixième édition (1835) du Dictionnaire de l’Académie française. Il est chez Littré (1872).
** http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-11.html
Mise à jour du 18 décembre 2017. Reçu ce jour un mel du service du dictionnaire nous remerciant de lui avoir signalé la coquille fer.

 

• 14 décembre 2017
Leçon 347. – L’entregent de l’Académie française

Nous avons constaté qu’en certaines occasions l’Académie hausse le ton, comme dans le texte de Michel Serres « Le deuxième Trafalgar » du 07 (sic) décembre 2017*.
Ledit texte cependant gagnerait beaucoup, gagnerait énormément à être plus clair, et, entre autres choses, à nommer ceux que l’auteur appelle les « dominants » qui veulent faire de nous des « collabos » et où il conclut qu’aujourd’hui « l’armée ennemie est composée de nos concitoyens ». L’auteur utilise même le mot lèche-cul entre guillemets.

Ce texte ressemble à un demi-coup de gueule (pour reprendre une expression prisée des journassots depuis quelques années). Nous sentons bien qu’il y manque quelque chose.
Il manque d’abord, inexplicablement et très surprenamment, la phrase en anglais dont l’auteur nous parle et qui n’est rien de moins que le sujet du billet. Bref, le travail de l’auteur n’est même pas à moitié fait. Sacré drôle de billet.

Il mérite bien le monocle, que nous nous sommes promis d’utiliser avec grande circonspection pour ne pas le démonétiser.

En revanche, le billet « Bonjour ! Bonne journée ! » du 05 (sic) octobre 2017 d’un autre académicien, Dominique Fernandez, s’il n’est pas incendiaire non plus, fait plaisir à lire (surtout après la prose incertaine de Michel Serres) et ce qu’il dit est très exact, et la pratique d’urbanité répandue et récente qu’il dénonce mériterait d’être examinée en profondeur :
http://www.academie-francaise.fr/bonjour-bonne-journee

——
* A lire ici : http://www.academie-francaise.fr/le-deuxieme-trafalgar-0
Archive : https://archive.is/gpwZp

 

• 14 décembre 2017
Leçon 348. – Dernier mot sur les Immortels

Le plus célèbre des académiciens, Alain Finkielkraut, qui, s’il est souvent impossible à suivre dans toutes ses arabesques, circonlocutions et circonvolutions orales médiatiques (pour notre part, nous décrochons toujours à un moment ou à un autre — environ toutes les minutes), est d’une bien autre trempe qu’un Jean d’Ormesson, qui fait petit garçon et amateur.
Nous aimerions bien savoir ce que ses collègues pensent secrètement ou ouvertement de Finkielkraut, contre lequel une pétition est en ligne qui appelle à son exclusion de l’Académie (et ce n’est pas un d’Ormesson qui plaît à tout le monde qui aurait suscité une pétition).
Noter que, en réaction à cette pétition, une autre est maintenant en ligne, qui appelle à soutenir Finkielkraut.

 

• 15 décembre 2017
Leçon 349. – Ressusciter des mots utiles
, difficile. Regardure et bardococullé

regardure comme synonyme de look

Inspiré de notre note 121 du 25 février 2007 :

regardure. N. f. [...] Aspect extérieur. Mot usuel au XVIe siècle [...]. « Mon magot* était de laide regardure » (La Fontaine, Ragotin, ou le Roman comique, V, 16) [in Dictionnaire de la langue française classique, de Dubois et Lagane, éditions Belin].
Regardure signifie aussi yeux, regard, vue, vision, appréciation, estimation, jugement. D’autres sources écrivent regardeure ou regardeüre**. Un vieux mot français qui pourrait remplacer look — ou qui aurait pu remplacer look en 2007, car aujourd’hui en 2017 look n’est presque plus utilisé.

Et de là des néologismes plaisants possibles :

— regardurer, v. t. Donner un certain aspect à quelque chose. « Ils ont regarduré la façade du ministère de la Culture de la rue Saint-Honoré, un massacre, un gâchis esthétique et financier. »

— et reregardurer pour relooker ? Un peu lourd.

En anglais to look, c’est bien regarder.


La Fontaine, Ragotin, ou le roman comique, V.

bardococullé comme synonyme plaisant de qui porte une capuche

En 2007 également, dans nos notes 195 et 204, nous proposâmes bardococullé comme synonyme de « qui porte une capuche », mais nous-même n’avons utilisé le mot qu’une fois : « Dans le vocabulaire des agités de hall d’immeuble et autres zivas bardococullés »... Dieu sait pourtant si la capuche est de mode :

bardococullé. Adj. Encapuchonné. « Monagaux [moines] que voyez là bardococullez [bardococullés] d’une chausse d’Hippocras, comme une alouette sauvaige [sauvage] », Rabelais (in Dictionnaire historique de l’ancien langage françois, ou Glossaire de la langue françoise depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV, de Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, 1875).

Chausse d’Hippocrate, « sac conique, ou espece de long capuchon fait d’un bon drap serré, dont les Apoticaires se servent pour filtrer ou passer certaines liqueurs » (Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers).

Gaffiot :

——
* Un personnage appelle « magot » son fils nouveau-né qui est laid.
** V. le Dictionnaire de l’ancien français d’A. J. Greimas, le Petit Dictionnaire de l’ancien français de Hilaire Van Daele,...

 

• 16 décembre 2017
Leçon 350. – C’est à partir de Mitterrand que la France est devenue folle

Après le bannissement officiel, la culpabilisation, la diabolisation du mot nègre, remplacé par prête-plume (voir la leçon 314), par le ministre de la Culture, bannissement qui sera à coup sûr relayé par tous les médias, nous pouvons nous attendre, entre autres, à une interdiction du mot urbain au sens de poli, car urbain laisse entendre que les paysans sont des rustres ou des sauvages, bref des péquenauds. CQFD.
Le bannissement du mot nègre n’est pas assorti d’une amende, mais ça ne saurait trop tarder.
C’est à partir de la présidence de François Mitterrand que la France a commencé à folloyer.
On dirait que la chasse est ouverte.

 

• 16 décembre 2017
Leçon 351. – Langue-francaise.org

La regardure du site est certes hétéroclite, bancaloïde, surchargée, donc peu attractive, mais les informations qu’il relaie sont souvent très intéressantes et elles sont bien actualisées.

http://langue-francaise.org/

 

• 16 décembre 2017
Leçon 352. – Retour officiel du circonflexe en France

— Le retour du circonflexe dans le « Rapport au Parlement sur l’emploi de la langue française » de 2017 : apparaître, connaître, maître, maîtrise, naître,...

http://bit.ly/2BB2XBQ

— A comparer avec le très pittoresque « Rapport au Parlement sur l’emploi de la langue française » de 2006 : aout, chaine, connaitre, entraineur, maitriser, surcroit,...

Extrait :

http://bit.ly/2Cs0eHF

Voir ici la note 81 d’octobre 2006 qui en rend compte.

 

• 17 décembre 2017
Leçon 353. – PEICA peccamineux
, demain le français langue morte ?

Extrait du même « Rapport au Parlement sur l’emploi de la langue française » de 2017 :

[Selon] l’enquête menée dans le cadre du Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) [...], plus de 21 % des Français de 16 à 65 ans se trouveraient [...] en grande ou très grande difficulté pour lire et utiliser l’écrit.

http://bit.ly/2BB2XBQ

On l’avait remarqué. Exemple, un gestionnaire professionnel de copropriétés nous écrivant il y a quelques jours :

C’est un modèle qu’on vous a communiquer, et je trouve sa alarmant…

Correction : C’est un modèle, qu’on vous a communiqué, et je trouve ça alarmant…
Le trois-points est d’origine.
On se serait cru sur Facebook.

N. B. Si journaux et éditeurs ont de moins en moins recours aux correcteurs, c’est en partie parce qu’il y a de moins en moins de lecteurs et de moins en moins de lecteurs exigeants. Ce sont deux paramètres qu’il ne faut pas oublier, et la lésine des journaux et des éditeurs n’est pas la seule responsable du naufrage de la profession de correcteur. En tout cas, ce n’est pas dû aux logiciels de correction, contrairement à ce que croient certaines personnes très mal informées qui surestiment singulièrement les capacités de ces outils, utiles mais ridiculement insuffisants.
En gros et en résumé, plus de lecteur, plus de correcteur. Et, comme la France se désalphabétise et se délettrise, l’avenir est noir car le présent est sombre.
Qu’on nous pardonne de nous répéter, mais qu’on voie dans quel état déplorable était le site de l’Elysée sous François Hollande — qu’on se reporte à notre premier courriel au président et aux dizaines de leçons qui ont suivi sur le même sujet sans la moindre amélioration. Au bout de trois ans, nous avons jeté l’éponge aux orties, comme aurait pu le dire le grand Johnny. Aujourd’hui sous Emmanuel Macron, le site est-il moins barbouillé de coquilles (je dirai même embrené de coquilles) ? Nous en serions surpris, et ça ne nous intéresse plus.
Voir les Correcteurs précaires.

 

• 17 décembre 2017
Leçon 354. – Deux adresses
où jeter un œil

— Abrégé de la marche typographique du Monde diplomatique :
http://typo.mondediplo.net/tag/code_typo

— « La France met à jour son dictionnaire diplomatique » :
http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/12/17/37002-20171217ARTFIG00004-la-france-met-a-jour-son-dictionnaire-diplomatique.php

 

• 18 décembre 2017
Leçon 355. – On ne dit plus multiplier, on dit démultiplier,
5

diplomatie démultipliée
Domaine : RELATIONS INTERNATIONALES
Équivalent étranger : multi-track diplomacy (en)
Journal officiel du 07/05/2016
Définition : Forme de diplomatie caractérisée par la multiplicité des acteurs reconnus de la vie publique qui participent à sa mise en œuvre et peuvent être des collectivités locales, des assemblées parlementaires, des autorités religieuses, des organisations non gouvernementales ou encore des entreprises.

La langue à hue et à dia (nous ne parlons pas de l’épicerie maxidiscompte) : regrettable que l’officiel France Terme ne s’éclaire pas des lumières de l’Académie française.

Source : FranceTerme, site du ministère de la Culture.
==> http://bit.ly/2ySk2Sr

 

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