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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares, 22
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• 2 février 2018
Leçon 409. – Stupéfiant exercice de brossage à reluire : Macron prince du verbe, 1
Article intitulé « Do you speak Macron ? » (sic).
Selon la journaliste Nathalie Schuck du Parisien.fr, Emmanuel Macron ferait des « tirades philosophiques stratosphériques, pour ne pas dire élitistes », « quant à ses références littéraires, elles sont volontiers himalayennes » et « son discours à la foire du livre de Francfort en octobre fut un festival de name-dropping [sic], de Nietzsche à Goethe ».
Il est aussi « un fin lettré » et les linguistes qu’elle a interrogés sont « heureux de voir la langue française élevée si haut ».
A signaler que, aux yeux de Nathalie Schuck, irénisme, employé par Emmanuel Macron, est un mot « fort obscur ».
Pas très astucieux peut-être de chanter les louanges d’Emmanuel Macron prince du verbe français et de donner un titre anglais à son article : « Do you speak Macron ? ».
N. B. Nathalie Schuck est « rédactrice en chef adjointe du service politique et éditorialiste @le_parisien » : https://twitter.com/nathalieschuck?lang=fr. • Mise à jour, XII-20. Elle est « grand reporter politique @LePoint ».
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Source archive ici (2 février, titre : « Do you speak Macron ? ») et ici (3 février, titre modifié : « Parlez-vous le Macron ? » ).
Mise à jour, mai 2018. Voir la leçon 496.
Mise à jour, décembre 2019. Vidéo sur la publicité effrénée en faveur de Macron par les médias : https://twitter.com/Aubraac/status/1211301674729582594.
• 2 février 2018
Leçon 410. – Extrait d’un interview d’Emmanuel Macron
Extrait d’un interview d’Emmanuel Macron sur Liberation.checknews.fr* :
— Le journaliste : Ce n’est pas l’avis de beaucoup de Suisses, vous le savez.
— Emmanuel Macron : Donc ils choisiront. Mais après [sic] il ne peut pas y avoir un système qui est le « cherry picking » [sic] dans le marché unique. Et donc je sais bien ce qui est parfois poussé [sic] par la Suisse. C’est de dire [sic] : « Nous on en voudrait plus là, mais on n’est pas prêts à prendre [sic] ces contraintes. [»] Or l’Union européenne c’est déjà très compliqué.
Nous trouvons le « fin lettré » de Nathalie Schuck un peu relâché et imprécis. Pour un niveau « élevé » d’expression, quelques progrès restent à faire ; nous l’avions déjà noté ici dans les leçons 254 et 257.
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* Texte et vidéo : https://liberation.checknews.fr/question/35131/macron-a-accuse-la-suisse-de-cherry-picking-il-me-semblait-pourtant-quelle-netait-pas-membre-de-lue. Mise à jour d’octobre 2018. La page a disparu, on se contentera de l’archive ici.
• 3 février 2018
Leçon 411. – Stupéfiant exercice de brossage à reluire : Macron prince du verbe, 2
LeParisien.fr a changé son titre, qui devient « Parlez-vous le Macron ? », mais le titre reste présent dans l’adresse de la page (« do-you-speak-macron ») et, bien sûr, sur l’archive 1 :
http://www.leparisien.fr/politique/do-you-speak-macron-02-02-2018-7538088.php
Archive 1 : http://archive.is/ENBSJ
Archive 2 : http://archive.is/24X4C
• 4 février 2018
Leçon 412. – « “Bon appétit” : ne faites plus la faute ! », 1
Qu’est-ce que certains ne feraient pas pour être lus et accrocher le chaland ! Voilà que Lefigaro.fr par la plume d’Anne-Gabrielle Roland-Gosselin veut nous convaincre que l’expression « bon appétit ! » n’est pas polie : « Si la locution est populaire et commune, elle n’en reste pas moins, selon les usages des bonnes manières françaises, à proscrire », lit-on.
« La faute », « à proscrire »... Nous répondons : on s’en tamponne les côtes flottantes avec de la crème fraîche, journaliste, et, comme disait Georges Pompidou (en 1965, paraît-il, à Jacques Chirac), « Arrêtez donc d’emmerder les Français ! ».
Archive : http://archive.is/uqISK
Mise à jour, avril 2018.
— En tout cas, c’est un article qui devrait plaire à au moins une personne, l’écrivain Renaud Camus, qui dans son Dictionnaire des délicatesses du français contemporain (voir la leçon 443) juge que « “bon appétit” est populaire et petit-bourgeois ».
— Noter que certaines remarques des commentateurs de l’article sont judicieuses : contrairement à ce qu’affirme l’auteur, « bon appétit » n’est pas un souhait de « bon déroulement gastrique » (sic), mais invite l’épicurien à se réjouir le palais. Rien à voir non plus avec le transit intestino-rectal, dont l’auteur, heureusement, ne nous parle pas.
— Il y a dans l’article quelques mots malvenus, comme « C’est souvent une habitude de dire », mais ce n’est pas le sujet de notre leçon.
— Petite suite dans la leçon 456.
Mise à jour, mai 2020.
Toujours Renaud Camus, qui renchérit :
Le pillage est une frontière de race comme “bon appétit” une frontière de classe.
Il parle des pillages de magasins lors des émeutes aux Etats-Unis en mai 2020 (https://twitter.com/RenaudCamus/status/1266719849352396801).
On notera sans surprise que le même M. Camus n’aime pas le « bonne continuation », pour des raisons identiques certainement.
Les contempteurs de « bon appétit » et de « bonne continuation » oublient l’essentiel, que ces souhaits, en période d’ensauvagement généralisé, sont conviviaux, qu’ils partent d’une bonne intention.
• 4 février 2018
Leçon 413. – « “Bon appétit” : ne faites plus la faute ! », 2
Racolage encore ; attirer le chaland. Anne-Gabrielle Roland-Gosselin, également auteur de l’article cité dans la leçon précédente, clame dans un autre titre du même Lefigaro.fr : « Le français, langue la plus facilement reconnaissable au monde », puis se rétracte partiellement :
Des résultats à prendre avec des pincettes, comme en avertit [sic] Mashable. La qualité des enregistrements peut d’abord avoir nui à la compréhension. Le jeu en ligne ne propose aussi qu’un échantillon de 78 langues sur les 7 000 langues parlées aujourd’hui dans le monde. [...] Rappelons enfin, que la renommée internationale d’un pays, la fréquence d’apparition de sa langue dans les médias et sur les réseaux ne sont pas sans avoir des conséquences sur ces résultats.
Un conditionnel dans le titre (« La langue française serait... »), voire un point d’interrogation final auraient été bienvenus, mais le chaland eût été moins fermement hameçonné.
Qui ment un œuf ment un bœuf, nous disons-nous parfois en pensant aux journassots.
Archive : http://archive.is/K6BX8
• 4 février 2018
Leçon 414. – « Lapidation totale du stock », ou l’intégration par la langue
On aura du mal à nous faire croire que la confusion lapidation/liquidation est volontaire, que c’est pour jouer avec les mots. D’ailleurs voyez :
« Nous avons installé ces affiches il y a plusieurs jours et personne n’a encore fait la moindre remarque », assurait vendredi une vendeuse de ladite boutique.
Archive : https://archive.is/8R21a
• 4 février 2018
Leçon 415. – La Vieille Fille de Balzac, 1836, 1
Citation.
Il est journaliste, et partant au-dessus de l’opinion, puisqu’il en fabrique une nouvelle tous les six ans.
Dans la France d’aujourd’hui, c’est cinq ans.
Pour télécharger le livre audio gratuit de la Vieille Fille lu par Bernard : https://librivox.org/scenes-de-la-vie-de-province-tome-iii-by-honore-de-balzac-1211/
Bernard est un bon lecteur amateur, il est bien supérieur à ces trop nombreuses lectrices professionnelles minaudières et mièvres qui transforment leur texte en une répugnante guimauve qui vous fait vite sortir de vos gonds et qui mettent leur petite personne en avant au lieu du texte. Les éditeurs professionnels de livres audio sont friands de voix de petites filles canards — exaspérantes ! Parmi les très bons lecteurs, et même parmi les simplement bons, on ne trouve que des hommes.
Il y aussi toutes ces voix de femmes pète-sec et prétentiardes, phénomène qu’on ne rencontre que très rarement chez les lecteurs hommes – c’est assez curieux (une vengeance ?), et surtout extrêmement désagréable.
Et ces voix Auteuil-Passy, tout aussi exécrables – j’allais les oublier –, mais rien de ça chez les hommes ; étrange, non ?
Imaginez dix à quinze heures de pète-séquisme, de prétentiardise, de fausse élégance ou de mépris. Les éditeurs n’écoutent pas les livres qu’ils publient ou manquent d’oreille ou totalement de psychologie.
Mise à jour de 2021 sur les romans audio dans l’alinéa 88.
• 6 février 2018
Leçon 416. – La Vieille Fille de Balzac, 1836, 2
Citation.
Ne me refusez pas, dit-elle avec un regard plein d’attrition.
Où nous découvrons ou avions oublié qu’attrition peut avoir un sens religieux ou moral (rien à voir étymologiquement avec attrister).
— attrition, s. f.
[...]
2. Terme de théologie. Regret d’avoir offensé Dieu, causé par la crainte des peines.
ATTRITION, CONTRITION. L’attrition est un sentiment intéressé et exprime, en vue des peines qui peuvent être infligées, le regret d’avoir offensé Dieu. La contrition est un sentiment désintéressé, et exprime le même regret, sans aucun regard pour les peines et avec la seule attention au mécontentement de Dieu.
(Littré.)— refuser, v. a.
[...] 4. En parlant des personnes, ne pas leur accorder ce qu’elles demandent.
[...] « Dieu vous refuse ? mais c’est pour vous obliger de le prier plus longtemps » (Massillon, Carême, « Prière 2 »).
« Je dois te refuser, hélas ! et ne le puis » (Delavigne, le Paria, IV, 2).
(Littré.)
« Dieu vous refuse », c’est-à-dire « Dieu refuse de vous donner ce que vous lui demandez », « Dieu ne vous donne pas ce que vous lui demandez ».
• 6 février 2018
Leçon 417. – Les incorrigibles pollueurs de langue
Le Journal de Saône-et-Loire, 5-II-2018 :
Un petit garçon de 8 ans, Luca, a été tué dans la nuit de dimanche à lundi à son domicile de Saint-Rémy. Il pourrait s’agir d’un cambriolage qui aurait mal tourné selon nos premières informations. L’enfant vivait en compagnie de sa mère.
Toujours les mêmes âneries depuis des années, et, en plus, des internautes contaminés qui reprennent l’expression, comme ici dans ce commentaire de l’article :
Un cambriolage qui aurait mal tourné? Ca interroge. Les enquêteurs sont sur le dossier, attendons la suite.
Le prestige du journassot — et son matraquage lexical — est tel qu’on reprend ses manières de s’exprimer ; souvent ses idées.
http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2018/02/05/saint-remy-un-enfant-tue-a-son-domicile-cette-nuit
• 7 février 2018
Leçon 418. – Facebook foutu média
5 février 2018
On a beau paramétrer son compte Facebook pour ne pas recevoir les notifications d’Untel, on les reçoit quand même ; on a beau se désinscrire d’un groupe, on en reçoit quand même les notifications et on peut encore y faire des commentaires ; et pourquoi certaine page nous demande-t-elle avec insistance si nous voulons envoyer un message instantané quand nous y laissons un commentaire ?
Quel outil laborieux, approximatif et surfait, Facebook, en plus d’être indiscret et voyeur !
Média pauvre, média du pauvre, impossible d’y faire de l’italique, du gras, des insécables...
Facebook ne nous a toujours pas banni malgré ce que nous interprétons comme une menace voilée (leçon 384) : sans doute lui faut-il garder quelques clients à inonder de ses réclames lancinantes grossièrement et insolemment baptisées « publications suggérées », qui lui rapportent.
6 février 2018
Enfin déconnecté du groupe en question après trois tentatives.
Facebook
sacré foutu média qui vous retient malgré vous ou vous bannit sans raison sérieuse.
Peste ! quelle couillonnade, Facebook.
Contrairement à ce qu’il proclame, Facebook n’est pas gratuit puisque le fèces-bouqueur paie l’utilisation du réseau en affichage imposé de réclames (mensongèrement appelées « publications suggérées ») qui rapportent de l’argent à Fèces-bouque.
• 9 février 2018
Leçon 419. – « Propriétaire spolié », « bien spolié » ou les deux ?
Renaud Camus (connu entre autres pour la qualité, la précision, la rigueur de sa langue) écrivait il y a quelques jours sur un grand média de la Toile (Twitter ?) qu’un bien ne pouvait être spolié, et que seule une personne pouvait être spoliée.
Si nous avions eu la possibilité de lui répondre, peut-être lui aurions-nous dit ceci : dire qu’un bien est spolié, n’est-ce pas au pire user d’une des formes de la métonymie ?
Ce même écrivain comparait les sorts contraires des mots « spolier » et « interdire » : ce ne sont plus les gens qui sont spoliés, écrivait-il en protestant contre, mais les objets ; ce ne sont plus les choses et les actes qui sont interdits, mais les personnes.
Peut-être lui aurions-nous répondu qu’un prêtre ou un malade mental (donc des personnes) peuvent être interdits par l’Eglise ou par la loi (voir Littré, par exemple).
Pour notre part, nous ne voyons là qu’une forme de métonymie acceptable et nous déclarons non vicieuses les expressions « un propriétaire spolié » (victime d’une spoliation) aussi bien que « un bien spolié » (acquis par spoliation ou objet d’une spoliation).
N. B. 1. A l’origine de cette question de langue, une exposition au Louvre depuis décembre 2017 d’œuvres d’art « spolié[e]s en France par le régime nazi » :
http://presse.louvre.fr/deux-nouvelles-salles-au-louvre-pour-les-tableaux-de-la-recuperation-artistique-mnr/
N. B. 2. Il y aurait bien d’autres choses à dire et peut-être y reviendrons-nous. Nous citerons seulement l’expression courante « spoliation d’héritage » (la chose) en faisant remarquer qu’on pourrait dire aussi « spoliation d’héritier » (la personne).
Mise à jour, 2023. Voir l'alinéa 13.
• 9 février 2018
Leçon 420. – La métonymie selon Littré
S. f. Terme de rhétorique.
Figure par laquelle on met un mot à la place d’un autre dont il fait entendre la signification. En ce sens général la métonymie serait un nom commun à tous les tropes ; mais on la restreint aux usages suivants :
1° la cause pour l’effet ;
2° l’effet pour la cause ;
3° le contenant pour le contenu ;
4° le nom du lieu où une chose se fait pour la chose elle-même ;
5° le signe pour la chose signifiée ;
6° le nom abstrait pour le concret ;
7° les parties du corps regardées comme le siége des sentiments ou des passions, pour ces passions et ces sentiments ;
8° le nom du maître de la maison pour la maison même ;
9° l’antécédent pour le conséquent.
A vrai dire, nous ne savons pas trop encore dans quelle catégorie nous classerons les métonymies « spolier » et « interdire ». Peut-être dans celle de la chose pour la personne (le bien pris par fraude ou par force/la personne dépossédée par fraude ou par force), soit une catégorie 8 bis.
• 13 février 2018
Leçon 421. – L’incompétence lexicale des journassots n’explique pas tout
L’incompétence lexicale des journassots n’explique pas tout, il faut prendre en compte leur volonté de cacher ou de minimiser, depuis quelque vingt ans, la dislocation et le chaos.
[Titre] Vent de panique ce mardi matin dans les établissements scolaires du nord de la capitale, où un homme armé a été aperçu
[Article] Vers 8h40, la directrice de l’école Louis Blanc prévient la police après avoir été alertée par les enfants qui ont vu un homme armé dans la rue. Les policiers qui patrouillent préviennent les surveillants du lycée Colbert, non loin de là. A 9h50 la direction de l’établissement rappelle la police et explique [qu’]un homme armé aurait tenter de s’introduire dans le lycée. Même histoire ensuite au lycée Maurice-Ravel, où le proviseur a pris le trublion en photo.
Article non signé.
La délinquance est devenue l’incivilité ; le voyou, le délinquant sont devenus des sauvageons ; l’hétérogénéité, la société tirée à hue, à dia, à dislocation puis à chaos sont devenues la diversité, la bienfaisante diversité et l’enrichissement ; et, dernière trouvaille grotesque que chacun n’a pas pu ne pas remarquer, même le plus endormi de nos concitoyens : le terroriste musulman est devenu un déséquilibré.
Journassots et politicards se cachent derrière leur petit doigt et nous mentent à se faire loucher. Ils sont chaque jour un peu plus les ennemis de ceux qu’ils sont censés et prétendent servir.
La punition a trop tardé de ceux qu’on nomme de plus en plus souvent des « collabos » (voir entre autres ce commentaire dudit article du Parisien.fr sur l’utilisation du mot « trublion » : « A un moment il va falloir choisir vos mots. J’en ai un pour vous : collabo ! » ; elle devra être proportionnée, donc lourde, rapide, impitoyable et exemplaire. Nous sentons la colère des Français presque mûre.
Première version : https://archive.is/wWMYQ
Deuxième version (trublion a été remplacé par individu, probablement à la suite de protestations de lecteurs, qui s’en laissent moins conter qu’autrefois par la caste journassotière ; après l’arrestation du « trublion », le titre également a été changé ; l’adresse est la même) : http://archive.is/7ebT1
• 14 février 2018
Leçon 422. – Chère virgule
Trouvé à https://oreilletendue.com/2011/09/06/de-la-virgule/ :
Pour qui hésiterait encore à apprécier la virgule à sa juste valeur, un chiffre : 2 130 000 $. C’est la somme que le fournisseur de services de télécommunication canadien Rogers a dû payer à la suite d’une erreur de ponctuation dans un de ses contrats. C’est le quotidien The Globe and Mail du 6 août 2006 qui rapportait cette nouvelle.
Voir aussi sur le même sujet la leçon 224, « Une virgule à dix millions de dollars ».
Toujours sur OreilleTendue.com, quelques articles sur la correction :
— http://oreilletendue.com/2010/01/10/les-gardiens/
— http://oreilletendue.com/2010/11/05/citation-typographique-du-jour/
Mise à jour. L’article du Globe and Mail, « The $2-million comma » :
[...] A grammatical blunder may force Rogers Communications Inc. to pay an extra $2.13-million to use utility poles in the Maritimes after the placement of a comma in a contract permitted the deal’s cancellation.
The controversial comma sent lawyers and telecommunications regulators scrambling for their English textbooks in a bitter 18-month dispute that serves as an expensive reminder of the importance of punctuation.
Voir ici : https://www.theglobeandmail.com/report-on-business/the-2-million-comma/article18169907/
Archive : https://archive.is/qQdIB
— Voir aussi « A lawsuit over the absence of an Oxford comma was settled for $5 million » :
https://qz.com/1204146/oxford-comma-court-case-maines-oakhurst-dairy-has-settled-with-its-drivers-for-5-million/
Archive : http://archive.is/1PbeM
[...] Ambiguous punctuation has long caused problems big enough to land people in court. In 1846, seven different judges in New York came back with five different ideas about how to interpret a particularly vexing set of commas in a man’s will.
• 18 février 2018
Leçon 423. – A propos de « Comment écrire au président de la République et ne recevoir aucune réponse »
Article du Parisien.fr du 18 février 2018 sur le service de la correspondance présidentielle.
« Chaque jour, on reçoit environ 1000 courriers, des lettres, mais aussi les mails que l’on imprime. Avec des pics à 1500 lors des temps forts de l’actualité, comme au décès de Johnny. [...] On répond dès lors qu’il y a une adresse, c’est la doctrine », raconte le chef de la correspondance. Hormis aux messages d’injures, qui restent lettre morte. [...]
« Nemo Macron, aux bons soins du président Macron et de son épouse Brigitte », est-il écrit un brin pompeusement sur l’enveloppe adressée au palais de l’Elysée. Le premier chien de France reçoit lui aussi du courrier.
Archive : http://archive.is/YB4el
• 23 février 2018
Leçon 424. – Appel de note et citation, 1
Voici comment nous plaçons les appels de note pour les citations. A partir de ces exemples, le lecteur pourra déduire les règles. (Les astériques peuvent être remplacés par des lettres ou par des nombres.)
1. — « J’eus du mal à dormir, car mon bateau cognait bruyamment contre le quai »*.
* Albert Lacoque, Une virée à Saint-Tropez, p. 22.
2. — « Je ne parvenais pas à dormir, car mon bateau tossait*. »
* « Tosser », en parlant d’un navire, frapper, sous l’effet de la houle, contre le quai auquel il est amarré.
3. — « Impossible de dormir, car mon voilier tossait* »**.
* « Tosser », en parlant d’un navire, frapper, sous l’effet de la houle, contre le quai auquel il est amarré.
** Jean Létrave, Vivre sur un voilier, p. 50.
Suite avec quelques complications :
4. — « Comme il est difficile de dormir dans un bateau qui tosse* ! »**.
5. — « Il est très difficile de dormir dans un bateau qui "tosse"* !»**.
Pour alléger, on pourra choisir d’écrire (la règle de base est d’être logique et d’uniformiser la présentation tout au long de l’article ou du livre) :
— « Je fus réveillé, car mon voilier tossait »*.
* Pierre Laquille, Coup de tabac à La Havane, p. 243. (« Tosser », en parlant d’un navire, frapper, sous l’effet de la houle, contre le quai auquel il est amarré.)
La méthode que nous proposons et appliquons depuis longtemps nous paraît la meilleure. Ni Charles Gouriou (Mémento typographique, Hachette, 1973) ni l’oracle Jean-Pierre Lacroux (http://www.orthotypographie.fr/) ne nous satisfont.
Mot clé : appel de note.
• 24 février 2018
Leçon 425. – « Mobilisation civile : le journaliste se consacrera à l’élevage des canards »
N. B. Les définitions de « vieux marcheur », expression aujourd’hui inusitée, vont de vieux beau, vieux protecteur, vieillard lubrique, coureur de jupons, homme mûr débauché à vieil homme qui suit les femmes.
Selon l’auteur du Dicoperso.com, ici « marcher » n’a rien à voir avec les pieds :
http://www.dicoperso.com/term/adb1aead5e60a8565b,,xhtml
Vieux marcheur, suite. Deuxième page de couverture de l’Almanach du vieux marcheur (Paris, 1904) :
On remarquera que l’Etude sur la flagellation est imprimée sur papier « vergé ». Cliquer ici pour voir la page entière.
Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k202921s/f1.image
Enfin, on notera cet intéressant Dictionnaire de la langue verte d’Hector France, 1907, téléchargeable à Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k503857p
• 25 février 2018
Leçon 426. – Liste actualisée des bars à l’Oreilletendue.com
Bar à huîtres, bar à tapas, bar à soupes, bar à confitures, etc., mais aussi bar à photos, bar à lunettes, bar à ongles, bar à bricolage, bar à bijoux, bar à informations, bar à tresses, bar à douches, bar à dents, bar à gougounes (tongs), bar à bougies, bar à jupes, bar à lissage, bar à sourcils, bar à savon... Et bien d’autres.
Manque un restaurant à ongles pour ceux qui se les rongent.
http://oreilletendue.com/2013/01/10/le-salon-du-bar/
• 26 février 2018
Leçon 427. – Le « post-syntaxisme »
Qu’est-ce que le Petit Remplacement ?
Voilà, l’état de nos "élites" post-syntaxiques : @LaGrandeTable "grande intellectuelle", expertissime, invitée partout, et elle dit :
« C’qu’on s’rend compte, c’est que… ».
Et ça y va les “sur comment” et les “réfléchir à pourquoi”…
Source : Renaud Camus le 2 février 2018 sur Facebook.
La « grande intellectuelle » selon France Culture, c’est Esther Duflo*.
Le « Petit Remplacement » est le remplacement de la langue ortho-grammaticale par une langue agrammaticale dans la bouche et sous la plume des soi-disant élites et de ceux qui les prennent pour modèle.
« Post-syntaxisme » : il faudrait faire connaître le mot à nos journassots, ils pourraient bien s’en toquer et se précipiter pour l’employer — et ce sans se douter qu’ils se jetteront dans la gueule du loup.
Noter que le demi-charabia « Voilà, l’état de nos "élites" post-syntaxiques : @LaGrandeTable "grande intellectuelle", expertissime, invitée partout, et elle dit » est lui aussi post-syntaxique, il faut lire trois fois pour comprendre.
Personne n’est parfait.
Absolument créer le bar à syntaxe (voir la leçon 426).
————
* Esther Duflo selon Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Esther_Duflo
• 27 février 2018
Leçon 428. – Appel de note et citation, 2
Il nous faudrait parler aussi des obscurs et déceptifs* idem, ibidem, op. cit., etc., qui parfois ne se justifient pas dès lors que les typographes n’existent plus, et par conséquent ne composent plus le texte à la main, et que le copier-coller informatique est très rapide. Tout sera bénéfice pour le lecteur, qui n’aura pas à remonter à une note précédente.
==>
[Présenter des exemples et nuancer.]
————
* Littré : déceptif, ive, adj., qui est propre à décevoir.
• 1er mars 2018
Leçon 429. – « Andrhé, professeur de français dhésabushé »
Programme du théâtre Paris-Villette* où tous les é sont précédés d’un h.
LE GARÇON DU DERNIER RANG
Théâtre
[...] Andrhé, professeur de français dhésabushé, est captivhé par une rhédaction de Tom, un hélève du « dernier rang », qui dhécrit la vie familiale de l’un de ses camarades. Commence alors un héchange entre l’hélève et le professeur – ce dernier le poussant à poursuivre l’exercice litthéraire. C’est donc à travers les yeux de cet adolescent que nous approchons l’intimithé d’une famille de la classe moyenne. Mais jusqu’où peut-on pousser l’aventure litthéraire ? [...]
Merci à F.
————
* http://www.newsletter-mairiedixsept.fr/
Archive : https://archive.is/IYBgX
• 3 mars 2018
Leçon 430. – Un film « sompteux »
L’affiche du film les Garçons sauvages hier dans le métro : un film « magnifiquement étrange, sompteux ».
Des dizaines ou des centaines de milliers d’euros pour la réclame, mais pas 1 euro pour la relecture de l’affiche avant son impression...
Merci à F.
• 13 mars 2018
Leçon 431. – La néologie farfelue : circassien, nne
Riche idée émanant d’un syndicat du cirque ? Les travailleurs du cirque, les employés de cirque, les gens du cirque sont désormais des circassiens.
Ils auraient pu — à la rigueur — choisir d’être appelés circussiens, du latin circus, mais circassiens relève du haut farfelu, du cirque étymologique. (Il paraît que parfois ils s’appellent cirqueux.)
Et les journassots d’approuver implicitement, de légitimer : chouette ! un mot nouveau qui donnera un goût de nouveauté à nos platitudes et à nos laborieux ressassages de poncifs.
Remarquer aussi le mot sur au lieu de dans. Très tendance, le sur : « sur leurs spectacles », comme « sur Paris ». Encore une formulation nouvelle qui donne un air de frais et d’actualité à la prose rance et soumise du journassot de base.
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Dossiers
• Le style c’est l’homme, analyse de l’expression macronienne ici
• Lesdites « Rectifications de l’orthographe » de 1990, analyse d’un cafouillage ici
• Le style déplorable des historiens ici
• Le piège de la locution « sauf à » ici
⁂
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