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Comment écrire au président de la République
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– et autres guitares, 5
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• 24 février 2015
Leçon 39. – Discours de François Hollande à l’occasion du dîner du CRIF du 23 février 2015, vidéo*
Des choses bizarres, comme « la présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement venus de tous les continents pour exprimer [...] leur indignation face à l’effroi » (à 2 minutes 30 secondes) ou comme « exclure » prononcé essclur (à 6 minutes 44 secondes) ou comme, par deux fois, « Daesh » prononcé dash, inexplicablement.
A 11 minutes 42 secondes, François Hollande parle de sa « joie » quand il voit « des mères apporter des compléments alimentaires à nos soldats [en faction devant les synagogues] ».
Curieusement, il appelle donc « compléments alimentaires » les gâteaux ou les plats que des femmes (des « mères » ?) apportent et qu’elles ont, probablement, cuisinés elles-mêmes.
Voici ce que sont en réalité des compléments alimentaires : produits Yves Rocher.
Des vitamines, des minéraux, des acides aminés..., rien d’appétissant.
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* Il s’agit de la déjà fameuse vidéo du « français de souche, comme on dit » (à 5 minutes 21 secondes) : http://www.elysee.fr/chronologie/#e8678,2015-02-23,d-ner-du-conseil-repr-sentatif-des-institutions-juives-de-france-crif-
• 27 février 2015
Leçon 40. – Appel de Manille à l’action pour le climat, publié le 26 février 2015*
Le texte, outre qu’il est redondant, est artificiellement numéroté en dix points : des phrases isolées qui ressemblent à des intertitres journalistiques sont traitées comme des paragraphes indépendants et sont numérotées (idem dans le texte en anglais).
Ce numérotage donne au texte un aspect construit, ce n’est qu’un vernis.
–––––
* http://www.elysee.fr/declarations/article/appel-de-manille-a-l-action-pour-le-climat/
Leçon 41. – Déclaration de François Hollande à la suite de l’appel de Manille, publié le 26 février 2015*
La souffrance, c’est celle aussi que beaucoup imaginent avec la montée des eaux, la disparition des îles, l’augmentation et l’intensité même des tempêtes. Mais il y a l’espoir qui est aussi ici, à Manille. Espoir d’un peuple qui résiste, qui lui aussi face à l’épreuve, se soulève, se redresse et s’organise.
« Un peuple qui se soulève » ? Confusion ici entre « se lever » et « se soulever ».
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* http://www.elysee.fr/declarations/article/declaration-a-la-suite-de-l-appel-de-manille/
Leçon 42. – Discours de François Hollande à l’occasion du dîner du CRIF du 23 février 2015, vidéo*, suite
A 5 minutes 26 secondes :
J’étais également la semaine dernière à Sarre-Union dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens... français de souche, comme on dit, ignorants au point de ne pas avoir vu les écritures en hébreu dans ce cimetière, inconscients pour ne pas avoir remarqué les étoiles de David, mais à ce point intolérants pour renverser le monument dédié aux victimes de la Shoah.
Noter que, il y a encore trois semaines, presque toutes les vidéos des discours de François Hollande publiées sur le site de l’Elysée étaient accompagnées du texte du discours.
Depuis trois semaines, ce n’est plus qu’une vidéo sur dix : plus difficile, plus chronophage de rendre compte d’une vidéo** que d’un texte, car on doit l’écouter plusieurs fois pour donner des citations rigoureusement exactes et indiquer leur position dans le temps en minutes et en secondes.
En tout cas, cette nouvelle politique sonne quasiment la fin des fautes d’orthographe et de ponctuation.
Pour finir :
... de jeunes lycéens
Pléonastique.
–––––
* http://www.elysee.fr/chronologie/#e8678,2015-02-23,d-ner-du-conseil-repr-sentatif-des-institutions-juives-de-france-crif-
** Que, de plus, on ne peut télécharger, et archiver.
Leçon 43. – « Coup de gueule de l’historien Franck Ferrand contre François Hollande qui méprise la langue française face aux journalistes », audio*
« Dislocation du langage présidentiel », « anacoluthes », dit Franck Ferrand entre autres choses.
Dans la leçon 26, j’ai parlé de rupture de phrase et même de fracture ouverte.
Leçon 44. – Extrait d’un interview de Patrick Modiano : « pass que », « un espèce de »
• 28 février 2015
Leçon 45. – Quand une aberration d’expression est en train de devenir une norme
Copie d’écran : l’annonce de la séquence « Le pourquoi du comment » sur la chaîne de télévision Paris Première.
Le Pourquoi du comment est aussi le titre d’un livre qui propose « les solutions aux interrogations les plus simples ».
Vers la disparition de l’expression « le pourquoi et le comment », qui va finir par être considérée comme fautive ?
J’ai l’impression que la faute d’expression « le pourquoi du comment », formulation ribéryenne, est en train de devenir une norme, et qu’on nous corrigera bientôt pour avoir dit, par exemple, « je ne connais ni le pourquoi ni le comment de cette affaire ».
En sera-t-il de même pour « à l’insu de mon plein gré », puis pour « si j’aurais su », qui deviendraient des modèles de bonne langue ? Que l’aze les quille, c’est bien possible*.
La langue française « pauvre jouet disloqué sur l’océan des aventures ».
–––––
* aze < asinus, « âne ».
Mise à jour du 4 juillet 2018. Voir la leçon 510.
• 25 mars 2015
Leçon 46. – Haruki Murakami, 1Q84 livres 1, 2 et 3. Un fantastique ratage
Roman de hall de gare, gros bricolage fantastico-érotico-policier pour adolescent écrit par un adolescent ; pourtant certains critiques verraient bien Haruki Murakami avec le Nobel, il le mériterait, et les articles élogieux des grands médias nationaux ne manquent pas.
Trois citations du roman :
Sa voix était glacée, rigide comme une règle métallique qu’on aurait abandonnée longtemps au réfrigérateur.
[Tête de Moine – surnom d’un personnage – répondit] en braquant sur Komatsu des yeux semblables à des fragments de roches primitives conservées au fond d’un glacier.
L’homme fit une pause et choisit très soigneusement ses mots comme s’il essayait de trier différentes sortes de haricots.
N. B. 1Q84 n’est pas un livre d’humour, il est plutôt sentencieux.
Mots clés : Haruki Murakami, 1Q84, critique, avis, opinion, fantastique ratage, puffisme littéraire, puffisme médiatique, puffisme journalistique
• 2 avril 2015
Leçon 47. – C’est à ça qu’on les reconnaît, les journafrites, ils tiennent le cornet à l’envers
Définition du statut de témoin assisté :
Moins contraignant qu’une mise en examen, ce statut intermédiaire donne toutefois à la personne concernée un certain nombre de droits, dont la possibilité d’être assistée par un avocat qui a accès au dossier*.
Encore une faute de logique ou de langue, un contresens du Figaro, qui se gorafise**.
Correction : « Moins contraignant qu’une mise en examen, ce statut intermédiaire donne en effet »...
–––––
* http://bit.ly/1G4UCmf
• 3 avril 2015
Leçon 48. – « Il faut donner demain à la jeunesse un avenir meilleur »*, François Hollande
Traduction : il faut aujourd’hui (étape 1) que demain (étape 2) nous donnions un meilleur demain, donc un meilleur après-demain (étape 3), aux jeunes.
Leparisien.fr, 2 avril 2015
Ecoutons la vidéo. La phrase exacte n’est pas mal non plus (ce qui veut dire que la citation est inexacte malgré les guillemets [les mauvaises langues diront « fausse », et non « inexacte »] ; bravo, les journafrites déontologues !). A 00:00:40, François Hollande déclare exactement à un Jean-Jacques Bourdin capillairement déstructuré (regardez, plus bas, la mèche) :
« Je pense que, ç’ qui compte, c’est : est-ce qu’on fait une politique qui permet à notre pays de rester lui-même dans ses valeurs et d’être capable demain de donner à la jeunesse de France un avenir meilleur, alors... », etc.
Il n’y a pas plus de « il faut » dans les propos de François Hollande que de beurre dans le croissant ordinaire, mais – en plus du demain de demain – on y trouve la devenue fameuse tournure « permettre d’être capable » (« une politique qui permet à notre pays [...] d’être capable ») de François Hollande, tournure que j’ai souvent stigmatisée (voir entre autres mes Leçons 19, 22, 23, 24, 26, 30 et 38).
La mèche.
N. B. On trouvera ici également la vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x1t9y2z_francois-hollande-il-faut-donner-demain-a-la-jeunesse-un-avenir-meilleur-06-05_news
Leçon 49. – Le « C’est pas facile » de François Hollande
Ce matin, alors que je prenais ma chicorée dans laquelle j’avais fait tomber mon dernier bout de pain sec, j’ai soudain compris que l’expression hollandienne récurrente « C’est pas facile », et son équivalent « C’est difficile » (voir ma leçon 22), était à mettre en relation étroite et directe avec les « permettre d’être capable », « être capable de pouvoir » et autres tournures hollandiennes tout aussi récurrentes du même genre (voir mes Leçons 19, 22, 23, 24, 26, 30, 38 et 48).
François Hollande nous rappelle qu’une capacité n’est jamais réelle, effective et efficiente si elle n’a pas comme terreau (ou comme fécondant) la capacité d’être capable ; c’est la raison pour laquelle toutes les choses – même les plus petites – sont difficiles.
En d’autres termes, il n’est pas suffisant que les choses soient possibles, il faut encore qu’il soit possible qu’elles soient possibles.
Point barre.
• 10 avril 2015
Leçon 50. – « Point de presse avec M. Béji CaÏd [sic] Essebsi, président de la République tunisienne », « publié le 07 [sic] Avril [sic] 2015 »*
Quelques remarques entre mille.
Par respect pour le président Béji Caïd Essebsi invité de la France, pas de commentaire sur la syntaxe et le style des intervenants, seulement sur l’orthographe, et très peu sur la ponctuation.
Nos deux pays, qui lorsqu’ils sont touchés par un acte terroriste, un attentat, sont ensembles.
[Correction : ensemble]
Voilà monsieur le président.
[Avec ou sans virgule, le sens n’est pas le même. Correction : Voilà, monsieur le président.]
Nous avons également aborder les questions internationales ensemble.
[Correction : abordé]
... en Lybie
[Correction : Libye. Faute récurrente sur le site de l’Elysée]
Il me plait de rappeler que...
[Correction : plaît]
J’en suis sur.
[Correction : sûr]
... ce minimum de bien être
[Correction : bien-être]
Rendre un devoir de mémoire aux quatre Français qui sont morts et payé de leur vie l’amitié tuniso-française.
[Bourdon : et ont payé]
L’amitié traditionnelle qui a toujours existée entre nos deux pays.
[Correction : existé]
La visite du Premier ministre Indien.
[Correction : indien]
Je partage donc l’émotion qui est celle de beaucoup de ses proches, bien sûr des tourangeaux.
[Correction : Tourangeaux]
N. B. Pas de version PDF pour cette transcription. Oubli ? non. La possibilité de télécharger les PDF des discours a, semble-t-il, été supprimée récemment sur toutes les pages d’Elysee.fr.
–––––
* http://www.elysee.fr/chronologie/#e9037,2015-04-07,visite-d-etat-du-president-de-la-republique-tunisienne-m-beji-caid-essebsi
puis cliquer sur « Le texte du point de presse ».
• 12 avril 2015
Leçon 51. – « Toast lors du dîner d’État avec le président tunisien, M. Béji CaÏd [sic] Essebsi », « publié le 09 Avril [sic, sic] 2015 »*
Quelques extraits du toast de François Hollande.
L’humour, le clin d’œil
Près d’un million de personnes sont à la fois françaises et tunisiennes. Il y en a plusieurs – pas toutes ! – rassemblées dans cette salle.
Vous avez ensuite exercé d’éminentes responsabilités, ministre de l’Intérieur – tout commence généralement comme ministre de l’Intérieur.
Les tics
Je sais que tout n’a pas été facile depuis 2011.
Les liens que nous avons sont une chance pour la Méditerranée.
L’obscurité
La solidarité est aussi une compréhension de ce qui fait notre richesse.
–––––
* http://www.elysee.fr/chronologie/#e9037,2015-04-07,visite-d-etat-du-president-de-la-republique-tunisienne-m-beji-caid-essebsi
puis cliquer sur « Le texte du toast ».
• 13 avril 2015
Leçon 52. – Tentez votre chance sur Elysee.fr !
Extraits de discours de François Hollande. (Titres, orthographe et ponctuation sont d’origine.)
Déclaration du président de la République à l’aéroport de Cayenne en Guyane
En même temps, la Guyane est une chance pour la République. La République doit donc lui donner toute sa chance. Merci.
http://www.elysee.fr/declarations/article/declaration-du-president-de-la-republique-a-l-aeroport-de-cayenne-en-guyane/
Discours de M. le Président de la République « Accueil des jeunes et des délégations des 80 pays invités au 14 juillet »
J’ai eu la chance, car c’était une chance, d’avoir mes deux grands-pères, qui m’ont raconté la Première Guerre mondiale.
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-de-m-le-president-de-la-republique-accueil-des-jeunes-et-des-delegations-des-80-pays-invites-au-14-juillet/
Allocution du président de la République lors du dévoilement du timbre du quinquennat, « Marianne de la jeunesse »
Je voulais [...] que vous puissiez, chaque fois que vous le verrez [le = le timbre du quinquennat], penser que vous pouvez saisir votre chance en saisissant Marianne et en la collant sur une enveloppe.
http://www.elysee.fr/declarations/article/allocution-du-president-de-la-republique-lors-du-devoilement-du-timbre-du-quinquennat-marianne-de-la-jeunesse/
Ouverture par le président de la République des Jeux de la Francophonie
C’est une chance pour le monde qu’il y ait plusieurs langues et que chaque peuple puisse choisir, au-delà de sa propre langue, celle qu’il veut aussi parler.
http://www.elysee.fr/declarations/article/ouverture-par-le-president-de-la-republique-des-jeux-de-la-francophonie/
Allocution du président de la République lors de la table ronde avec des étudiants en cursus franco-allemands
Il s’agissait de permettre à des jeunes qui n’ont pas forcément dès la naissance eu cette chance de parler français – parce que ce n’est pas inné le français ; on ne naît pas en parlant français, on doit l’apprendre aussi – de venir dans l’université française, de suivre des cours ou dans leur langue d’origine ou dans la langue anglaise.
http://www.elysee.fr/declarations/article/allocution-du-president-de-la-republique-lors-de-la-table-ronde-avec-des-etudiants-en-cursus-franco-allemands/
Discours du président François Hollande à Dzaoudzi à Mayotte
Alors chers amis Mahorais, je vous dis « bonne chance », parce que vous êtes une chance pour la République, parce que vous êtes une chance pour la France.
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-francois-hollande-a-dzaoudzi-a-mayotte-2/
Déclaration à l’occasion du déjeuner de lancement de l’Euro 2016
C’est une chance pour la France, une chance pour les villes, une chance aussi pour notre football.
http://www.elysee.fr/declarations/article/declaration-a-l-occasion-du-dejeuner-de-lancement-de-l-euro-201/
Clôture de la conférence pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l’Afrique et la France
Si nous pouvons convenir d’ouvrir les yeux de ceux qui n’ont pas encore compris que l’Afrique était une chance, une chance pour elle-même, une chance pour l’Europe et une chance pour la France, ce colloque aura déjà été utile. Parce que quand on ouvre les yeux, on peut aussi ouvrir les bras.
http://www.elysee.fr/declarations/article/cloture-de-la-conference-pour-un-nouveau-modele-de-partenariat-economique-entre-l-afrique-et-la-france/
Discours du président de la République lors du congrès de la fédération nationale des sapeurs-pompiers
Mesdames et messieurs, chers sapeurs-pompiers, j’ai eu la chance de présider dans ma vie, un Conseil général.
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique-lors-du-congres-de-la-federation-nationale-des-sapeurs-pompiers/
Intervention du président de la République lors du 50ème [sic] Salon de l’Agriculture
Voilà le plaisir qui est le mien, la fierté du président de la République d’être aux côtés des agriculteurs qui sont une chance pour la France. Merci.
http://www.elysee.fr/declarations/article/intervention-du-president-de-la-republique-lors-du-50eme-salon-de-l-agriculture/
Discours du Président de la République devant les maires d’Outre-mer
Je le rappelle une nouvelle fois : les Outre-mer sont une chance pour la France.
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique-devant-les-maires-d-outre-mer/
Toast du président de la République lors du diner [sic] d’Etat avec le roi du Maroc
C’est pour prolonger cette chance et célébrer cette amitié que je lève mon verre en l’honneur de Votre Majesté et de toute Votre famille, en l’honneur du Maroc et de l’alliance indéfectible qui unit nos deux pays.
http://www.elysee.fr/declarations/article/toast-du-president-de-la-republique-lors-du-diner-d-etat-avec-le-roi-du-maroc/
Discours lors du Sommet des maires pour le climat
Les métropoles en Europe ont une histoire, une tradition, et cette tradition urbaine est une chance. Une chance pour l’Europe et une chance pour le monde ; une chance pour l’Europe parce que c’est à travers les villes et les grandes villes qu’un nouveau modèle peut apparaître, et qui peut aussi diffuser sur l’ensemble du territoire.
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-lors-du-sommet-des-maires-pour-le-climat-2/
Discours du président de la République lors du bilan d’étape de 18 mois de Simplification
Pas de chance, la France a beaucoup de monuments historiques, et donc dans beaucoup de villes, et même de villages, il est difficile de bâtir une usine, mais même de rénover sa maison, de changer les volets.
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique-lors-du-bilan-d-etape-de-18-mois-de-simplification/
N. B. 1. Noter que ce qui était une chance dans l’avant-dernière citation devient une contre-chance dans la dernière citation.
Mais, à vrai dire, tout peut devenir une chance, tout peut être une chance, il suffit de le décréter.
N. B. 2. A ce jour, il y a plus de 260 occurrences du mot « chance » sur le site Elysee.fr.
Mise à jour de décembre 2018. Voir la leçon 683.
« C’est sous le timbre de la jeunesse que nous avons voulu poser cette cérémonie »* (François Hollande).
–––––
* Sic. Reformulation proposée : « C’est sous le signe de la jeunesse que nous avons voulu placer cette cérémonie. »
Le mot « poser » est très à la mode depuis quelques années ; ça a commencé il y a dix ans avec l’expression « poser un geste », puis on a fini par tout poser : « poser des actes forts », « poser une action », « poser des objectifs », « poser une distinction », « poser des orientations », « poser des choix », « poser un message politique »...
• 15 avril 2015
Leçon 53. – « Ouverture par le président de la République des Jeux de la Francophonie »*, publié le 7 septembre 2013
Je veux d’abord remercier votre ville pour l’accueil qui est fait aux 7ème Jeux de la Francophone.
[Trois fautes : Francophone au lieu de Francophonie, ème au lieu de es (au pluriel) ; et es doit être en lettres supérieures, petites lettres au-dessus de la ligne de base]
Alors, je déclare ici ouverts les Jeux de la Francophonie, les 7ème Jeux de la Francophonie. Vive la langue française !
[Deux fautes seulement]
Ce qui donne corrigé...
– ... dans un traitement de texte
– ... en HTML (avec manips chronophages et compliquées pour un résultat approximatif)
les 7es Jeux de la Francophonie
Parmi les coquilles, signalons également :
Aujourd’hui, il y a 250 millions de personnes qui parlent le Français.
[Correction : le français.
250 millions de personnes qui parlent le français, mais combien l’écrivent ? Munster et boule de Lille** !]
–––––
* http://www.elysee.fr/declarations/article/ouverture-par-le-president-de-la-republique-des-jeux-de-la-francophonie/
** Boule de Lille, autre nom de la mimolette selon le Larousse des fromages, 1973, p. 32.
• 17 avril 2015
Leçon 54. – « Allocution du président de la République lors du dévoilement du timbre du quinquennat, “Marianne de la jeunesse” », du 14 juillet 2013*
L’allocution à ce jour la plus pittoresque de François Hollande, c’est, selon moi, l’allocution dite « du timbre du quinquennat », du 14 juillet 2013, date particulièrement idoine pour un véritable feu d’artifice verbal et littéraire.
Dans cette allocution, quelques grands thèmes hollandiens sont abordés – la jeunesse, la chance (v. aussi ma Leçon 52), l’emploi..., thèmes qui seront développés et amplifiés dans les années 2014 et 2015 avec le succès que l’on sait.
Vous trouverez ci-dessous dans son intégralité le texte de l’allocution avec le strict minimum de remarques personnelles (en bleu) ; le gras également a été ajouté par moi.
Moteur !
Mesdames, messieurs les ministres [Notons brièvement que François Hollande semble oublier les autres personnes présentes, dont le président de La Poste, les deux lycéens qui ont fait un court discours, des « Amis du service civique », des militaires, etc.],
C’est presque tout le Gouvernement qui est là, puisqu’ils sont pleinement concernés par notre cérémonie d’aujourd’hui : A [= à] la fois l’Education nationale, puisque c’est grâce à des établissements et donc à des élèves que la sélection s’est faite. Le ministre du Redressement productif, parce que non seulement La Poste est sous sa responsabilité au sens ministériel, mais parce qu’un timbre c’est aussi, au-delà de ce que l’on connaissait traditionnellement, une technologie. La ministre, justement, aussi chargée des nouvelles technologies, la ministre de la Jeunesse et des Sports, puisque c’est sous le timbre de la jeunesse que nous avons voulu poser cette cérémonie [v. ma Leçon 52 ; François Hollande a certainement voulu dire : « C’est sous le signe de la jeunesse que nous avons voulu placer cette cérémonie »] et le ministre de l’Outre-mer et, d’ailleurs, à l’instant, une élève de la Réunion s’est exprimée [La phrase qui précède paraîtra embrouillée à tout lecteur ou auditeur insuffisamment attentifs].
Depuis le début de la Vème [= Ve] République, il y a cette tradition. Le chef de l’Etat choisit au début de son mandat une figure pour illustrer le timbre-poste, c’est-à-dire cet objet familier comme l’a dit le président de La Poste, qui va être le timbre qui va masquer, ou qui va cacher, ou qui va laisser espérer des correspondances que nous ne connaîtrons jamais, puisque La Poste assure le secret des correspondances.
C’est vrai que maintenant le timbre sert aussi à transmettre bien d’autres choses que des lettres que les plus jeunes ou les moins jeunes pouvaient adresser à d’autres. Le timbre sert à l’économie.
J’ai donc décidé au lendemain de mon élection, que le nouveau timbre de la République aurait le visage de la jeunesse, qu’il serait créé par la jeunesse et qu’il serait choisi par la jeunesse.
Je remercie La Poste d’avoir compris le sens de cette démarche et d’avoir organisé un concours d’artistes. Nous sommes donc réunis, autour d’Olivier CIAPPA et David KAWENA, qui ont réalisé cette œuvre, et cette œuvre que les jeunes ont choisi [= choisie]. Ils ont massivement voté pour elle. Pour beaucoup c’était votre premier vote. Cela compte le premier vote [Problème de ponctuation. Lire : Cela compte, le premier vote.]. Vous avez choisi une Marianne, pas encore un président ou une présidente, mais une Marianne comme [= une Marianne avec] le visage de la République que vous attendez, que vous espérez, une douce Marianne, avez-vous dit, une Marianne harmonieuse, une Marianne qui déjà s’exprime et qui le fait à la fois avec son visage et ses mains [« Ses mains » ? La Marianne du timbre en question n’a qu’une seule main visible, la gauche ; laquelle main, remarqué-je, vient bizarrement se placer, d’une manière très antinaturelle, artificielle, voire incongrue, près du côté droit du visage ; le sens de ce geste est totalement obscur et indéchiffrable : que peut-il bien « exprimer », signifier ?].
Trente classes ont participé à ce scrutin. Elles ont chacune d’entre elle [= elles] placé ce timbre largement en tête. C’est un symbole que celui de la Marianne et donc de la République. Et la vouloir jeune, c’est un présage, parce que c’est une France déterminée que [= c’est un indice que c’est une France déterminée que (?)] vous avez choisie, une France volontaire, une France qui voit loin, une France qui veut construire son propre destin, une France qui fait en sorte que la jeunesse soit sa promesse [Même remarque que plus haut : la phrase qui précède peut paraître embrouillée à tout lecteur ou auditeur insuffisamment attentifs].
J’ai entendu les interventions des deux délégués. Je ne sais comment ils ont été choisis, mais ils se sont exprimés avant moi. Dans une forme d’appel, [= Ils se sont exprimés dans une forme d’appel,] un appel à une société plus généreuse où l’argent ne serait pas la mesure de toute chose, où il y aurait des valeurs et notamment celle de l’engagement.
Je salue ici les amis du Service civique qui ont défilé à leur façon ce matin dans une tenue tricolore, dès lors qu’on ouvre la veste. J’ai été d’ailleurs surpris, certains étaient en rouge, d’autres en bleu. J’ai pensé qu’il y avait des grades, mais on m’a dit non, c’était l’égalité parfaite.
Vous avez donné du sens à cette cérémonie. L’engagement, il est militaire. Je salue les soldats qui sont ici et notamment ceux qui ont combattu au Mali. L’engagement il est civique et c’est le sens du service que vous faites. L’engagement il est personnel. Il peut être aussi associatif, syndical, politique. C’est toujours un engagement pour les autres. C’est cet appel que vous lancez, vous les jeunes d’une société qui soit capable [= C’est cet appel que vous lancez, vous les jeunes, pour une société qui soit capable] de faire entendre les voix de celles et ceux qui veulent changer, qui ne veulent pas forcément tout changer, mais qui veulent que certains destins puissent être modifiés par la volonté humaine.
J’ai entendu l’appel aussi à une société plus équilibrée, plus douce, plus harmonieuse, on pourrait dire plus écologique aussi. C’est-à-dire une société où l’on préserve la nature, les espaces, mais aussi les singularités, une société où l’on puisse vivre ensemble au-delà des diversités que nous connaissons, au-delà des parcours qui peuvent être les nôtres, et avec le souci de la cohésion, de l’unité, du rassemblement qui permet à des citoyens qu’aucun autre lien unit [= n’unit] que celui d’être français, de se retrouver dans le même projet, dans la même envie, dans la même détermination à vouloir poursuivre le chemin de la France. Une société aussi qui puisse faire davantage de place au talent, à la réussite, c’est-à-dire à tout ce qui fait que vous êtes vous-même plein [= vous-mêmes pleins] d’avenir et que vous devez faire en sorte de réussir pleinement votre vie.
C’est le rôle de l’Etat, à travers l’éducation, à travers la jeunesse comme priorité, à travers l’idée très belle du redressement. C’est le rôle de l’Etat de faire en sorte de vous accompagner dans ce processus, pour être salarié, pour être entrepreneur, pour être tout simplement des gens actifs dans la société. En vous permettant de réussir votre vie, nous pouvons penser que nous faisons la réussite de tous et donc de notre pays.
La jeunesse est donc la priorité de mon mandat et ce timbre en est, si je puis dire, une illustration [HUMOUR]. Cette priorité se retrouve dans l’éducation, c’est la loi sur la refondation de l’école qui vient d’être publiée après un long débat au Parlement. C’est aussi la volonté de promouvoir l’éducation artistique, culturelle, qui d’ailleurs est inscrite dans cette loi, de façon à permettre à tous d’accéder à la culture, aux arts, à l’épanouissement personnel. L’éducation c’est aussi le soutien à l’apprentissage, à la formation professionnelle, à la découverte des métiers et donc là aussi au service de votre propre épanouissement et de l’économie de votre pays.
Enfin, la priorité à la jeunesse, c’est l’emploi. C’est ce que nous avons fait avec les emplois d’avenir, le contrat de génération. Afin de permettre, notamment à ceux qui sont les plus éloignés du marché du travail de pouvoir retrouver espoir. Et puis, la priorité à la jeunesse c’est la priorité à l’engagement et j’y reviens. Parce que nous avons voulu que chaque jeune puisse à un moment être utile. Utile à lui-même, utile aux autres. C’est l’idée du Service civique – je salue ici son Président. Mais l’engagement va au-delà du Service civique. Il doit être un acte quotidien. Il doit être une volonté personnelle. Il doit être un souci constant de chacune, de chacun d’entre vous, vous engager pour vos proches, vous engager pour votre territoire, vous engager aussi pour le monde entier.
Nous devons favoriser, susciter, stimuler toute cette démarche de nombreux jeunes qui veulent être au service des autres. Et je demande d’ailleurs au Gouvernement de tout faire pour que ces projets qui peuvent émerger dans les collectivités locales, mais aussi sur [= dans] un certain nombre d’établissements scolaires, puissent être réalisés.
Je veux terminer en citant un poète, René CHAR, qui s’adressant lui aussi à la jeunesse, parce que chaque génération lance un appel à la jeunesse, surtout quand elle a terminé son propre mandat, quand elle pense qu’il faut transmettre. C’est René CHAR qui disait à un jeune qui doutait, qui se posait la question de savoir s’il pouvait réussir sa vie, s’il avait encore une place dans la société, si rien n’était joué d’avance, « impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque et alors, à te regarder, ils s’habitueront ».
C’est le message que je voulais vous laisser avec ce timbre. Que vous puissiez, chaque fois que vous le verrez, penser que vous pouvez saisir votre chance en saisissant Marianne et en la collant sur une enveloppe [HUMOUR]. Mais Marianne, vous l’avez vu, vous sourira toujours et, si c’est nécessaire, vous rappellera à l’ordre [Chute décalée, surprenante, mais forte].
Merci.
N. B. La vidéo est ici :
http://www.elysee.fr/chronologie/#e3958,2013-07-14,devoilement-du-timbre-du-quinquennat
(Curieusement, cette adresse ne fonctionne plus ; aujourd’hui elle renvoie à une autre page.)
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* http://www.elysee.fr/declarations/article/allocution-du-president-de-la-republique-lors-du-devoilement-du-timbre-du-quinquennat-marianne-de-la-jeunesse
Curieusement, cette adresse ne fonctionne plus qu’une fois sur dix (« 403 forbidden »).
Vous trouverez ici une photo de la page faite avec Pearl Crescent Page Saver :
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