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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares, 32
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500/833 = 500e leçon sur un total de 833 leçons et notes
• 1er janvier 2019
Leçon 694/1027. – Vœux du président de la République*
Extraits de la vidéo et de la transcription sur Elysee.fr.
La vidéo à 46 s :
... nombre de transformations qu’on pensait jusqu’alors impossibles...
... devient dans la transcription :
... nombre de transformations qu’on pensait jusqu’alors jugées impossibles...
Discours émaillé d’incohérences de tout genre, transcription fantaisiste, mais surtout ceci qui nous frappe : Emmanuel Macron se trompe complètement quand il parle des...
... porte-voix d’une foule haineuse [qui] s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels.
Emmanuel Macron refuse obstinément de voir la réalité, il la fuit. Il reporte sur d’autres objets — élus en général, forces de l’ordre, journalistes, juifs, étrangers, homosexuels — que lui une haine qui ne vise que lui. Il est aussi obstinément aveugle et sourd que son prédécesseur François Hollande.
Noter que le président a réussi à placer bousculer au figuré** :
J’ai grandi en province et je connais ces terres qui ont été bousculées durant ces dernières décennies et qui parfois doutent.
Le carton bouilli du style.
Mises à jour
• Et, celles-là (voir l’archive du texte de l’allocution de vœux du 31 décembre 2018 ici ; la vidéo ici), nous avons failli les rater, à 9 minutes :
Il n’y a pas une vérité et je crois même que chacun d’entre nous commence à se fourvoyer dans l’erreur quand nous affirmons les choses sans dialoguer, sans les confronter au réel ou aux arguments des autres.
Ça rappelle le redondant, le pléonastique Hollande et ses « permettre que la création d’entreprise puisse être possible pour tous » (voir la leçon 68 et la leçon 117 entre autres) aussi bien que le Sapeur Camember.
Le pléonasme de Macron est particulièrement comique, car, parlant doctement d’erreur à ne pas commettre, il en commet une. On le trouve aussi bien dans la vidéo que dans la transcription (noter que les transcriptions d’Elysee.fr sont rarement parfaitement fidèles — voir, entre autres, ci-dessus les « transformations qu’on pensait jusqu’alors jugées impossibles » —, quoique beaucoup moins fautives que les citations de journalistes, qui se trompent cinq fois sur dix).
Deuxième problème :
... chacun d’entre nous commence à se fourvoyer dans l’erreur quand nous affirmons...
Mieux : ... chacun d’entre nous commence à se fourvoyer quand il affirme...
fourvoyer
[...] Fig. Mettre hors de la bonne voie ; induire en erreur. Les mauvais exemples l’ont fourvoyé. L’auteur de cet écrit s’est entièrement fourvoyé.
Archive : voeux-Macron-pour-2019.pdf
• Vœux pour 2020. En ce 31 décembre 2019, Elysee.fr offre aux internautes la possibilité de télécharger le PDF (https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-14959-fr.pdf) du discours de vœux de Macron pour 2020 comme s’il voulait le graver dans le marbre, assurer sa conservation et une diffusion facile, l’archiver pour l’Histoire avec toutes ses fautes d’orthographe, ses fautes de ponctuation, ses fautes de goût, ses fautes de logique, ses maladresses et paresses d’expression, ses navrantes platitudes, ses affligeantes généralités, ses mensonges (par exemple sur le « Grand Débat National »)...
Notons que, fidèle à ses tics, Macron a placé deux fois le verbe bousculer dans ce court discours.
Pour l’orthographe citons, entre autres :
... ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné
... au cœur-même de l’identité française
... qu’ils soient ce soir à nouveaux, tous remerciés
... vos choix en matière d’’alimentation [double apostrophe]
... si nous nous rassemblons, la décennie qui s’ouvre peut-être la nôtre
Le narcissisme macronien, malgré les humiliations, n’a rien perdu de sa vigueur priapique.
————
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2018/12/31/voeux-aux-francais-2019
Archive : http://archive.fo/IZDuM
** Voir la leçon 683 N. B. 2.
Autonote_Macron-Vœux-2019-et-2020-aux-Français
• 1er janvier 2019
Leçon 695. – Echange de tweets* à propos du complément d’objet interne
• Renaud Camus
Je me permets tout de même de rappeler, histoire de me montrer supersympa dès le début, qu’en français on ne souhaite pas des vœux, pas plus qu’on ne demande une question, offre un cadeau ou apprend une information.• Laurent Nunez
Ah ben c’est amusant mais c’est faux.
1. Seul l’usage choisit ce qui est français et ce qui ne l’est pas - et personne d’autre.
2. Il ne s’agit pas d’une tautologie, mais d’une construction gram. vieille de plusieurs siècles : le complément d’objet interne.
#Grammairepourtous• Laurent Nunez
Hop un lien : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Compl%C3%A9ment_d%27objet_interne?wprov=sfla1
L’affirmation « seul l’usage choisit ce qui est français et ce qui ne l’est pas », est exacte mais, si vivre sa vie est accepté par l’usage, en revanche souhaiter des vœux (voyez par exemple l’Académie française) et apprendre une information ne le sont pas.
Offrir un cadeau est à éviter, et on pourra lui préférer faire un cadeau.
———
* https://twitter.com/LaurentNunez/status/1080111238808506369
• 4 janvier 2019
Leçon 696. – « Thésaurus de la Collection des discours publics »*
En principe...
... Tous les textes, discours, interviews, communiqués, conférences de presse... [sont] recensés dans la Collection des discours publics [et] font l’objet d’une indexation : des mots-clés qui rendent compte du contenu sont sélectionnés par les documentalistes du Département de l’Edition dans une liste commune de mots-clés autorisés.
Noter qu’il nous a été impossible de retrouver le discours de François Hollande de décembre 2013 dont nous avons parlé dans la leçon 683 intitulé « Clôture de la conférence pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l’Afrique et la France ».
Néanmoins on pourra le trouver ici : http://www.voltairenet.org/article181464.html et ici http://archive.vn/NLAG1.
———
* http://www.vie-publique.fr/discours/thesaurus-collection-discours-publics.html
• 4 janvier 2019
Leçon 697. – « Sylvain Fort, le “Monsieur com” d’Emmanuel Macron, quitte l’Elysée »*
Sylvain Fort, l’homme qui écrivait les discours d’Emmanuel Macron, s’en va, et ce ne sera pas une grosse perte ni pour le président ni pour ses auditeurs (voir, entre autres, notre analyse en vingt-deux leçons du discours du 20 mars 2018 dans la leçon 588 et dans les suivantes**).
———
* https://www.lci.fr/politique/sylvain-fort-le-conseiller-communication-de-macron-va-quitter-l-elysee-2109087.html
** Logiquement Sylvain Fort est l’auteur de ce long discours de une heure, cependant il est possible qu’il ait été écrit par le président ou par son épouse, ex-professeur de français. Noter que selon Leparisien.fr (archive : http://archive.fo/RwtwS)...
... on lui [à Sylvain Fort] doit, sur les quelque 300 discours qu’il a rédigés, celui prononcé par Macron au collège des Bernardins sur les religions. Mais celui dont il est le plus fier est l’hommage national rendu au colonel Arnaud Beltrame, dans la cour des Invalides.
Noter que le discours d’hommage au colonel Arnaud Beltrame, en mars 2018, n’a absolument rien de remarquable, absolument rien (quasi-redites, remplissage, délayage...) ; on pourra s’en convaincre en le lisant ici (archive : http://archive.fo/8ckSr) ; de plus, il sera prononcé par un Emmanuel Macron qui semble réciter, et dont le ton et la gestuelle ne peuvent convaincre.
Noter aussi : 300 discours en 19 mois, c’est-à-dire près de 16 par mois ! C’est beaucoup, et ça pourrait expliquer la piètre qualité. Un discours tous les deux mois, pourquoi tant de parlotte, au détriment de la réflexion et de l’action ?
Modifications, addenda, mises à jour
— Ajout à la leçon 465. – Un « faire » à tout faire, 4
• 5 janvier 2019
Leçon 698. – « Ils ont attaqué la maison France »*
« Ils ont attaqué la maison France », a déclaré ce jour le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux après une intrusion violente de personnes vêtues de gilets jaunes ou tout de noir dans la cour du bâtiment de la rue de Grenelle abritant ses bureaux.
Et qu’en est-il lorsque des présidents de la République, comme François Hollande ou Emmanuel Macron, bâclent leurs discours et, qui plus est, laissent bâcler leurs transcriptions sur Elysee.fr ? De ce double bâclage, la République, la France sort-elle la tête haute ?
On remarquera qu’Emmanuel Macron et Benjamin Griveaux commettent la même grossière erreur (voir la leçon 694 ci-dessus) : ils refusent de voir que la cible c’est eux, que c’est leur propre personne qui est honnie et attaquée — et rien ni personne d’autre.
Lefigaro.fr** transcrit fautivement : « Ils ont attaqué la maison de France », avec un « de » ajouté.
Noter que la maison de France, ou maison royale de France, désigne les rois qui ont régné sur la France et leur famille directe.
———
* https://www.youtube.com/watch?v=gkgLEjvbVCI&feature=youtu.be
** http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/01/05/01016-20190105ARTFIG00120-gilets-jaunes-benjamin-griveaux-evacue-apres-une-intrusion-dans-son-ministere.php
• 11 janvier 2019
Leçon 699. – « Réception des maitres [sic*] boulangers pour l’Epiphanie » : citations fausses de BFMTV et de Lefigaro.fr
Selon BFMTV**, Emmanuel Macron a déclaré ce jour à l’occasion de la réception des boulangers à l’Elysée :
Trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir [sic] sans qu’un effort soit apporté.
La phrase est flanquée de guillemets, qui indiquent qu’elle est une citation ; en réalité et selon la vidéo***, il dit :
Beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir [sic] sans que cet effort soit apporté.
BFMTV modifie donc sans le signaler la déclaration du président pour lui donner un sens (en effet, que signifierait « cet effort » ? à quoi « cet » renverrait-il ? à rien dans la citation) et elle la minimise (« trop » au lieu de « beaucoup trop »).
Selon Lefigaro.fr**** via l’AFP (encore elle, la très mauvaise élève), Emmanuel Macron a déclaré ce jour :
On n’apprend pas un métier du jour au lendemain, par exemple pour faire une bonne baguette, il faut dix ans.
La phrase est flanquée de guillemets, qui indiquent qu’elle est une citation ; mais le journaliste romance ou cite de mémoire, et, selon la vidéo***, la citation est même plusieurs fois fausse, entre autres parce que le président ne dit pas « il faut dix ans », mais « il faudra des années et des années » (à 13 min 7 s) !
Noter que « dix ans » nous paraît énorme, et que « des années et des années » nous paraît un peu moins irraisonnable.
Si les journasots veulent soigner leur crédibilité malade, qu’au minimum ils fassent des citations exactes et fidèles.
La déliquescence des courtisans égale presque celle des gouvernants.
———
* Dans la transcription du discours du président à l’Institut de France du 20 mars 2018, on trouve de nombreuses occurrences de circonflexes sur des î (maîtres, maîtriser, maîtrisent, croître, accroître, abîmée, apparaître...), il serait surprenant qu’Elysee.fr se soit brusquement converti à l’orthographe simplifiée, maitres, à la mode de 1990.
** https://twitter.com/BFMTV/status/1083788498291908608
*** Vidéo : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/11/reception-maitres-boulangers-epiphanie-galette
**** http://www.lefigaro.fr/politique/2019/01/11/01002-20190111ARTFIG00335-pour-emmanuel-macron-beaucoup-trop-de-francais-oublient-le-sens-de-l-effort.php
Archives :
— http://archive.is/v4Qzz
— http://archive.is/4575a
— http://archive.is/YYDOD
Mise à jour. Voir la leçon 707 ci-dessous.
• 12 janvier 2019
Leçon 700. – Des grincements de dents à venir
Selon Lefigaro.fr, c’est le 14 janvier que notre rhétoricien* national Emmanuel Macron publiera sa lettre aux Français. Il déclare :
Dans la lettre que je m’apprête à écrire aux Français, j’expliquerai ce que je compte en [= du « grand débat national »] faire. Elle sera publiée le premier jour de la semaine prochaine, c’est-à-dire lundi.
Impatient nous sommes.
http://www.lefigaro.fr/politique/2019/01/11/01002-20190111ARTFIG00335-pour-emmanuel-macron-beaucoup-trop-de-francais-oublient-le-sens-de-l-effort.php
Archive : http://archive.is/YYDOD
———
* Selon Littré, la rhétorique est « l’art de bien dire ou l’art de parler de manière à persuader ».
• 12 janvier 2019
Leçon 701. – Néologismes vus sur la Toile
— après l’ironique gensdelettres, voici le plaisant gensdesmédias
— autojournaliste, journaliste sans carte professionnelle
• 13 janvier 2019
Leçon 702. – « Diviser pour mieux régner »
Depuis quelques mois sur la Toile, les commentateurs se gargarisent doctement de la formule Diviser pour mieux régner. La formule originelle, ancienne et traditionnelle est plus simple et plus juste, c’est Diviser pour régner.
• 15 janvier 2019
Leçon 703. – « Profs fâchés avec l’orthographe : aux concours, des phrases bancales en cascade »
Un article de décembre 2017 qui nous avait échappé :
• 15 janvier 2019
Leçon 704. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 1/7
La courte « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron est moins maladroite, moins bancaloïde, moins malade que ses autres écrits, déclarations et discours, et elle ne contient pas, semble-t-il, de faute d’orthographe. Voici néanmoins une perle de charabia ; le président pose la question suivante :
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
« Garantir le respect [...] de la compréhension réciproque » ?
On peut comprendre ce que signifierait « garantir la compréhension réciproque », on comprend aussi ce que signifie « le respect [...] des valeurs intangibles de la République », mais « garantir le respect [...] de la compréhension réciproque » est une nouvelle absurdité : c’est quoi donc, respecter la compréhension réciproque ?
C’est sûr, c’est certain, c’est prouvé, nous sommes gouvernés par des pas-finis, des gamins, des demi-illettrés, des adultes qui n’ont pas achevé leurs études, des fruits verts qui jamais ne mûriront. Voyez, entre autres, le niveau intellectuel de certains députés LREM, incapables de faire une phrase.
Quant à la langue de quelques-uns de ceux qui les attaquent et les critiquent, comme Juan Branco (qui nous annonce pour le 25 janvier un livre, Contre Macron**, « plus exigeant »...), elle ne vaut guère mieux, quand elle n’est pas cent fois pire. Désespérant.
———
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/13/lettre-aux-francais
** Nous parlons abondamment de Juan Branco en page 31 à partir de la leçon 690 ; selon Wikipedia, Contre Macron sera son sixième livre.
• 15 janvier 2019
Leçon 705. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 2/7
Pour Emmanuel Macron selon Leparisien.fr** :
« Il y a 35 questions » dans la lettre aux Français, mais « au-delà de celles qui sont écrites, toutes les questions sont ouvertes », a expliqué le président : « S’il y a des questions intelligentes, des sujets que je n’ai pas vus qui émergent, ils seront aussi pris. Il ne doit pas y avoir de tabou au moment où l’on se parle ».
Nous avons compté les questions, il y en a bien trente-cinq, mais l’une d’elles est une question oratoire, autrement dit une affirmation, une non-question, et elle n’appelle pas de réponse. La voici :
Chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c’est tout cela, la Nation française. Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ?
Il n’y a donc que trente-quatre vraies questions : le président qui hier prônait l’effort s’est paresseusement contenté de compter les points d’interrogation au lieu de compter les questions. L’heure n’est plus depuis longtemps à la rigueur intellectuelle, qui fait les discours bien construits et les pays heureux et bien gouvernés.
« Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ? » Mieux : Comment ne pas éprouver de la fierté d’être Français ? ou Comment ne pas être fier d’être Français ?
Revenons sur la déclaration ci-dessus. Le président déclare :
Il y a 35 questions » dans la lettre aux Français, mais « au-delà de celles qui sont écrites, toutes les questions sont ouvertes ».
Non, c’est le questionnaire qui est ouvert, ouvert à d’autres questions ; plus précisément, c’est le débat qui est ouvert à d’autres sujets. « Toutes les questions sont autorisées » ou, mieux, « tous les sujets sont autorisés », n’a pas osé dire le président, car autoriser faisait planer le spectre de l’interdiction, et Dieu sait si en ce moment les Français ont le cuir sensible et la tête près du bonnet, voire proche du gilet.
Définition classique d’une question ouverte, selon Littré :
La question est ouverte, [...] elle n’est pas décidée.
Définition moderne d’une question ouverte :
Une question pour laquelle il n’y a aucune réponse préétablie proposée au questionné ; elle s’oppose à une question fermée, qui peut être à choix multiple, mais où le choix est limité.
———
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/13/lettre-aux-francais
** http://www.leparisien.fr/politique/direct-suivez-l-ouverture-du-grand-debat-sans-tabou-d-emmanuel-macron-15-01-2019-7989072.php
• 15 janvier 2019
Leçon 706. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 3/7
Parmi les questions posées par le président aux Français :
Comment l’Etat et les collectivités locales peuvent-ils s’améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté et que proposez-vous ?
Question mal rédigée, redondante, posée deux fois, par « comment ? » et par « que proposez-vous ? ».
Eric Zemmour sur RTL dit que la lettre est moins bien écrite que les textes précédents ; son explication : Sylvain Fort, qui « savait écrire en français », a quitté Emmanuel Macron. « C’est écrit en français, mais en français sans prétention littéraire », lui répond très sérieusement Alain Duhamel : nous retenons le mot « prétention », qui est parfait.
Zemmour, comme Duhamel, n’a à coup sûr jamais écouté ni lu Macron attentivement du temps de Fort. Qui écoute ou lit Macron attentivement ? Nous sommes bien seul. Eric Zemmour, lisez mes analyses (leçon 588).
———
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/13/lettre-aux-francais
• 16 janvier 2019
Leçon 707. – Emmanuel Macron hier à Gasny (Normandie) : « Les personnes qui vivent en situation de pauvreté »
En huit mots : « les personnes qui vivent en situation de pauvreté » ; en deux mots : « les pauvres ».
Voir la vidéo.
Toujours à Gasny, selon Lefigaro.fr, le professeur Macron a déclaré à propos des « personnes qui vivent en situation de pauvreté » :
... car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent.
La vidéo montre la réalité ; Macron dit : « parce que y en a qui font bien, y en a qui déconnent ».
Voir la vidéo.
Décidément, Lefigaro.fr n’a pas de souci de la réalité, de l’exactitude (voir aussi la leçon 699 ci-dessus) ; aussi désinhibé que Macron, qui parle d’un ton de professeur mais avec une langue relâchée (« y en a qui font bien, y en a qui déconnent ») à des gens qui ont vingt ans de plus que lui et qui connaissent mieux la réalité du terrain. Sûr de soi, outrecuidant, le président finit par lasser.
L’AFP encore :
Les «personnes en situation de pauvreté», «on va davantage les responsabiliser, car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent», a jugé mardi matin Emmanuel Macron devant les élus de Gasny (Eure) selon une journaliste de l’AFP présente.
https://twitter.com/dom_albertini/status/1085167621891411969
• 16 janvier 2019
Leçon 708. – Michel Onfray sur le journalisme, entre autres sujets
Extrait :
Des crétins qu’on nous présente comme des journalistes — l’un d’entre eux n’a cessé de parler la veille des "planches en bois" apposées sur les vitrines des banques… — sont à l’affût du moindre vélo retourné ou de la moindre poubelle répandue sur le sol afin d’envoyer le message de la Présidence et du ministère de l’Intérieur: les gilets-jaunes sont violents. Hors dictatures, on n’avait jamais vu à un tel point la collusion entre pouvoir d’Etat et journalisme.
https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/une-legitime-defense?mode=text
• 16 janvier 2019
Leçon 709. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 4/7
La lettre à 10 millions d’euros, un « pognon de dingue », ou comment pousser les Français à bout* :
INFO - Présente partout sur internet, relayée dans la presse et largement commentée, la #lettre d’Emmanuel #Macron aux Français sera finalement envoyée par courrier. Le coût de l’envoi pourrait approcher les 10 millions d’€. (France Inter)
https://twitter.com/Brevesdepresse/status/1085434077304573953
Autre source : http://www.lunion.fr/id30654/article/2019-01-16/le-cout-de-lenvoi-de-la-lettre-aux-francais-pourrait-avoisiner-les-10-millions
La conclusion est toute prête : y en a un qui déconne ; nous dirons même qu’il provoque.
Ne disions-nous pas dans la leçon 565 de septembre 2018 : « Nous ne vivons plus dans une sorte de dictature molle, nous sommes gouvernés par des tortionnaires, par des gens résolus à nous en faire baver un maximum. Et tel est le sadisme de nos gouvernants : ils veulent qu’on pleure, mais ils ne veulent pas qu’on crie. »
———
* On n’en finirait pas si l’on devait faire une liste des provocations en actes ou verbales du désinhibé Macron : une tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête.
• 17 janvier 2019
Leçon 710. – »démocratie«, >démocratie<, »suffrage universel«, >suffrage universel<, etc.
Typographie, ponctuation en temps de crise aiguë des mots (les guillemets relèvent de la ponctuation).
Etienne Chouard propose d’encadrer de guillemets à l’envers ou de chevrons à l’envers les mots galvaudés, traîtreux, piégés relevant du novlangue.
Exemples :
»démocratie«
>démocratie<
»république«
>république<
grand »débat« national
grand >débat< national
Etienne Chouard, abus de langage et novlangue : https://www.youtube.com/watch?v=xAwCMgEVYQw
• 17 janvier 2019
Leçon 711. – Quasi rien compris !
Ecouté hier Christophe Castaner interrogé par la commission des lois du Sénat. Nous n’avons quasi rien compris, il parle trop vite, il saoule, il donne le tournis, sa voix est très nasale, il décourage l’attention (est-ce le but du ministre ?).
Il semble qu’on puisse dire que parfois il parle dans sa barbe.
Les sénateurs n’ont pas tiqué, c’est dommage. Nous dirons plutôt qu’ils n’ont pas osé, urbanité, politesse mal placée : « Non, ça ne se fait pas. »
Entendu trois fois un anglicisme : le verbe hiter (?), deux fois (au sens de réagir, par exemple dans une phrase comme le logiciel n’a pas hité) et le substantif masculin misfit.
• 17 janvier 2019
Leçon 712. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 5/7
Le sujet de cette leçon n’est pas strictement linguistique.
Macron dans sa « Lettre aux Français » :
Mes chers compatriotes, [...] je lance aujourd’hui un grand débat national qui se déroulera jusqu’au 15 mars prochain.
Nous avons bien lu « débat » ? Mais qui a demandé un débat ?
Après avoir lancé sur les foules de France des grenades lacrymogènes, en plein hiver de l’eau glacée, sale et puante** sous très forte pression, capable de renverser un homme, donc de le blesser, des balles de défense énucléantes et des grenades GLI-F4 à fragmentation qui arrachent des mains, Macron lance quoi ? un débat. La même outrecuidance qu’hier.
Lancer un débat, autrement dit botter en touche, vouloir calmer le feu, manœuvre dilatoire (la synthèse devrait être faite en avril ; le 1er avril ? ou en juin, après les élections européennes ?). Royal, Macron s’octroie une deuxième chance, mais l’affaire a d’ores et déjà été jugée par le petit peuple et il n’y aura pas d’appel. Ni appel ni pardon.
D’ailleurs personne n’est dupe, et chacun sait très bien où iront les résultats de ce débat s’il a lieu, dans une poubelle ou dans la broyeuse à peuple souverain.
Qui a demandé un débat, à part Macron ? certainement pas les gilets-jaunes, qui veulent la démission immédiate du président et l’établissement du RIC (référendum d’initiative citoyenne) en toute matière.
« Je t’ai crevé un œil, arraché une main, maintenant je te demande : “Qu’attends-tu de moi ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?” » Alors que les ponts sont coupés, l’outrecuidance, l’insolence, l’inconscience d’un président devenu tout miel et qui, par-dessus l’immense, le profond, l’incomblable fossé qui le sépare désormais du peuple, appelle ses « chers compatriotes » (sic) au débat... Qu’importe, Macron n’aime rien tant que de se montrer — on n’a pas assez remarqué ce trait de caractère —, de se mettre en scène, de parader et de jouir d’un sentiment, trompeur, d’invincibilité.
———
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/13/lettre-aux-francais
** https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/10/01/des-restes-d-animaux-dans-les-canons-a-eau-utilises-contre-des-manifestants-le-1er-mai_5362758_1653578.html (archive : http://archive.is/hpTOr).
Mise à jour du 18 janvier 2018.
— Précisons qu’il s’agit essentiellement d’un débat entre citoyens — et non entre gouvernés et gouvernants —, dont les résultats seront transmis aux gouvernants (par qui ? sous quelle forme ? qui seront compilés puis exploités comment ? pour en faire la synthèse, combien de personnes embauchées et avec quelles directives ? et finalement combien de millions dépensés en pure perte ? quel pognon de dingue précisément ajouté aux dix millions de la distribution de la lettre par La Poste et aux millions dépensés par le président en déplacements ? etc.), lesquels gouvernants à coup sûr en feront l’usage habituel, à savoir ostensiblement cocottes, papillotes, avions et torche-cul : les gouvernés n’ont plus la mémoire courte, ils n’ont pas oublié, n’oublieront jamais le traité de Lisbonne et le viol démocratique du vote de 2005, viol en réunion et à répétition perpétré par, entre autres, le président de la République en 2007 et par le Parlement en 2008 (voir par exemple ici ; archive : http://archive.is/Q4oVQ).
Sans parler de la claque municipale LREM, de ces maires assemblés par Macron triés sur le volet qui déclarent au président que tout va bien dans leurs communes sauf qu’ils aimeraient avoir la 4G. La façade Potemkine.
Et comment, reconsidérant a posteriori cette affaire de traité et avec un bel esprit de l’escalier (il nous faut bien le reconnaître), ne pas exiger le RIC en toute matière ? Qu’on nous le dise !
— « Des grenades GLI-F4 à fragmentation », écrivions-nous hier : nous avons lu quelque part (sur le site du fabricant ? dans un grand média de la Toile ?) que la GLI-F4 projette des plots en plastique lors de son explosion, ce que, curieusement, ne dit pas Liberation.fr : https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/gli-f4-lbd-40-derriere-les-sigles-une-realite-sanglante_1703699 (archive : http://archive.is/6P44l). Quoi qu’il en soit, cette grenade explosive arrache des mains. Elle serait également capable de fracturer des pieds et d’arracher des doigts de pied.
— Lefigaro.fr de ce jour parle ici des plots : « Dernier échelon dans la gradation des grenades utilisées : les dispositifs manuels de protection (DMP), dits grenades de désencerclement. Elles sont similaires aux GLI-F4, avec une plus grande intensité, mais libèrent en plus dans les airs, lors de leur explosion, des plots de caoutchouc dans un rayon de 30 mètres. Pour cette raison, les règles d’utilisation prévoient de les faire rouler au sol, il est interdit de les lancer dans les airs. » (Archive : http://archive.is/KaTrQ.)
Grenades GLI-F4, grenades similaires aux GLI-F4, grenades de DMP, grenades de désencerclement, grenades à la fois assourdissantes et lacrymogènes et éventuellement arracheuses de main..., les médias mélangent tout depuis fort longtemps. Certains commentateurs sur place jugent à l’oreille (c’est-à-dire au pif ?) : « Ah ! une grenade de désencerclement vient d’être lancée ! » De désencerclement ou assourdissante ?
(Mêmes approximations pour les lanceurs de balles de défense Flash-Ball [nom déposé ; fabricant : Verney-Carron], qui ne seraient pas des Flash-Ball, mais des lanceurs de balles de défense dits LBD 40 [fabricant : Brügger et Thomet], plus puissants que les Flash-Ball ; même manque de goût pour la précision et pour l’exactitude.)
Le grand débat national, les garanties :
transparence, pluralisme, inclusion, neutralité, égalité, respect de la parole
https://granddebat.fr/?gclid=COuL58P4998CFVeLhQodYLkHdQ
• 18 janvier 2019
Leçon 713. – « pas ? »/« n’est-ce pas ? »
Et puis, Spy aura aussi une belle niche... pas, mon Spy ?... une belle niniche, toute neuve, avec des pompons rouges...
Le Calvaire, chapitre V, d’Octave Mirbeau.
Abréviation populaire, devenue carrément inusitée aujourd’hui, « pas ? » au lieu de « n’est-ce pas ? ».
• 18 janvier 2019
Leçon 714. – Des « scènes particulièrement prononcées et graphiques »*
Par LePoint.fr
[Titre] Cate Blanchett crée le malaise à Londres avec sa nouvelle pièce
[Chapô] Les scènes particulièrement prononcées et graphiques ont provoqué l’évanouissement d’une spectatrice durant une représentation, dévoile le "Times".
Explication de « particulièrement prononcées et graphiques » :
Le jeune acteur Samuel Tucker était présente à côté de la spectatrice lors de l’accident. « La pièce était sexuellement explicite et violente dès le début ... et si vous n’êtes habitué, elle pourrait sembler choquante », a-t-il [l’acteur Samuel Tucker] déclaré au Times.
Nous ignorons d’où vient « prononcées », mais « graphiques » vient de l’anglais :
graphic, adj.
a. marked by clear lifelike or vividly realistic description
b. vividly or plainly shown or described: a graphic sex scene
Source : https://www.merriam-webster.com/dictionary/graphic
C’est fini, Lepoint.fr ne parle plus français. Jetez-le.
• 19 janvier 2019
Leçon 715. – « C’est d’la pipe ! », 1/2
Apolline De [sic] Malherbe @apollineWakeUp [sic]
Emmanuel Macron hyper combatif, et tres [sic] assumé: «Faut pas raconter des cracs [sic]! C’est pas en remetant [sic] l’ISF que la situation d’un seul gilet jaune s’améliorera! Ça c’est d’la pipe!»
https://twitter.com/apollineWakeUp/status/1085217152196665344
Apolline de Malherbe fière de son président.
Emmanuel Macron ne souhaite-t-il pas que ses interlocuteurs confondent langage populaire, langage relâché et langage de vérité ? En effet, si un langage est relâché on aura tendance à supposer que les mots viennent du cœur, qu’ils sont sans filtre, sincères, spontanés, véridiques, fiables.
• N. B.
— Faux-sens : on n’écrit pas « raconter des cracs », mais « raconter des craques ».
— Pourquoi De, avec une majuscule ? pour se désaristocratiser ?
— Nous connaissions « c’est du pipeau », pas « c’est de la pipe » ; merci au « fin lettré » Macron que nous vantait une autre admiratrice, Nathalie Schuck (voir la leçon 409).
• 19 janvier 2019
Leçon 716. – « C’est d’la pipe ! », 2/2
• René Chiche @rene_chiche
"Casse-toi pov’con", "C’est pas d’la pipe"... Comment voulez-vous que j’exige de mes élèves une expression correcte quand des présidents de la République se vautrent ainsi dans la vulgarité ? Je n’en peux plus de ce quinquennat de merde ! Je n’en peux plus de cette médiocrité !
https://twitter.com/rene_chiche/status/1086561420009979904
• N. B.
— "Casse-toi pov’con", "C’est pas d’la pipe" : voir les règles d’espaces dans la leçon 613 (« Casse-toi, pov’ con », « C’est pas d’ la pipe »).
— On évitera d’employer l’expression « quinquennat de merde » en même temps qu’on donne une leçon d’élégance.
• 20 janvier 2019
Leçon 717. – Comment améliorer les œuvres ratées
Découvert cet ouvrage, Comment améliorer les œuvres ratées, de Pierre Bayard, a priori très intéressant. Nous en ferons plus tard la recension s’il en vaut la peine, c’est-à-dire s’il tient ses grandes promesses.
Extrait apéritif :
Sans doute conviendrait-il de puiser dans des domaines extérieurs à la littérature, comme celui des catastrophes climatiques ou des désastres militaires, pour trouver les expressions adaptées à la description du ratage.
Tout juste ! déroute, débandade conviendraient bien à des textes que nous avons analysés dans nos pages.
• 20 janvier 2019
Leçon 718. – Deux tics de langage actuels
— mais pas que...
C’est dérangeant, mais pas que...
— ou pas !
Il sera sanctionné... ou pas !
• 21 janvier 2019
Leçon 719. – Sens de l’écriture selon la méthode d’néalienne
D’nealian Handwriting : http://dnealianhandwriting.blogspot.com/
• 21 janvier 2019
Leçon 720. – Comment casser, pulvériser le thermomètre
• René Chiche
La réforme du #Bac2021, censée "remuscler" l’examen, permettra en effet aux élèves ayant les plus grandes difficultés à écrire de l’obtenir aisément grâce à une épreuve orale dont le coefficient est... le double de celui de l’épreuve de philosophie ! De qui se moque-t-on ?
https://twitter.com/rene_chiche/status/1040654213762768896
A dire vrai, le thermomètre national est cassé, pulvérisé depuis longtemps (vingt ans au moins ?), témoin certaines personnes apparemment abondamment diplômées de l’enseignement supérieur incapables de s’exprimer intelligiblement (voire intelligemment) par écrit.
Suivez notre regard : Hollande (voir nos analyses), Macron (voir nos analyses), Branco (voir la leçon 690 et ses suivantes)...
Le livre de Juan Branco, en particulier, ainsi que ses tweets nous ont ouvert les yeux, des yeux que nous croyions pourtant assez ouverts. Nous écrivons cela à regret, car l’hommme ne nous est pas antipathique ( voir la mise à jour ci-dessous), du moins d’après ce que nous décryptons des quelques écrits de lui que nous avons lus ; noter cependant que ses propos sont plus intelligibles que ses textes ; enfin il a presque tout d’un David combattant un Goliath.
Le monde de demain (dans quinze ans ?) sera un charabia à 95 %, seuls 5 % des Français seront capables d’écrire intelligiblement, de rendre compte par écrit (voire d’analyser, de penser,...).
On peut imaginer les futurs manuels d’enseignement, les modes d’emploi, les notices, les comptes rendus, les rapports, la correspondance, la presse, les lois, les jugements, les conclusions d’avocat*... Imaginez un Hollande, un Macron, dit le « fin lettré », ou, pire, un Branco écrivant aujourd’hui un manuel d’enseignement ou corrigeant des copies d’élèves...
De toute façon, juger, noter seront dans peu strictement interdits : la pente est déjà prise, il suffit de nous laisser glisser, et le désir est là de nous laisser emporter, à vau-l’eau, comme chiens crevés ; ce qui est tout bénéfice pour les élites, pour les gouvernants. (Noter que nous ne considérons pas Emmanuel Macron comme faisant partie des élites, à nul égard ; il fait partie des gouvernants, en tout cas actuellement ; tout réfléchi, nous dirons qu’il est un gouvernant dont des élites financières et intellectuelles qui l’ont fait élire tirent en grande partie les ficelles, autrement dit bien plus un exécutant supérieur qu’un gouvernant. Sera-ce un bon résumé : les petits ne l’aiment pas et le disent tandis que les grands le méprisent et le taisent ? Enfin comment fait-il pour y survivre ? A-t-il conscience de sa solitude ?)
Le grave est que tout le mal qui a été fait semble quasi irrattrapable.
———
* Les conclusions d’avocat « désignent un acte de procédure déposé par un avocat et par lequel celui-ci fait connaître à la juridiction ainsi qu’à l’éventuel avocat adverse les demandes de son client fondées sur les faits et le droit. Il s’agit d’un document écrit qui ne doit pas être confondu avec les plaidoiries ».
Mise à jour du 23 février 2019. Juan Branco à travers ses nombreux tweets confirme sa pratique idiosyncratique de la langue et, à part sa sympathie pour les gilets-jaunes et son profond rejet de Macron et de sa bande (bande est le terme le plus adéquat), nous ne partageons que peu de chose avec lui : le monde des gilets-jaunes est d’une hétérogénéité sans pareille, mais avec quelques buts communs qui pour l’instant les soudent.
Exemple récent de prose idiosyncratique, ce tweet du 17 février 2019 :
Contre eux qui, comme Ducros, se sont pris d’harceler. Contre d’autres qui, comme @ArianeChemin, ont simplement bidoner. Plus fort encore, contre eux qui, comme @d_schneidermann, ont détourné le travail de ses propres journalistes pour le tout recouvrer.
https://twitter.com/anatolium/status/1097211718034513920 (archive : http://archive.is/hLQFZ).
N. B. « Eux qui [...] ont détourné le travail de ses propres journalistes pour le tout recouvrer », traduction possible : « Eux qui [...] ont détourné le travail de leurs propres journalistes pour se l’approprier ».
• 24 janvier 2019
Leçon 721. – Discours d’Emmanuel Macron le 22 janvier 2019 à Aix-la-Chapelle*
Extrait de la transcription :
Et en vous écoutant, Madame la Chancelière, Monsieur le Président, à l’instant, je me souvenais avec émotion de ce que Madame de Staël disait parfois : « Lorsque mon cœur cherche un mot en français et qu’il ne le trouve pas, je vais parfois le chercher dans la langue allemande. » Il y a des mots qu’on ne comprend pas, il y a des mots qu’on ne traduit pas, mais chacun de nos pas réduit l’écart de ces intraduisibles, et il y a des mots dont nos cœurs ont besoin, d’une langue l’autre. Parce que cette part d’incompréhensible nous rapproche. Parce que la part que je ne comprends pas en allemand a un charme romantique que le français, parfois, ne m’apporte plus. C’est indicible, c’est irrationnel, mais nous devons chérir cette part d’indicible et d’irrationnel qui ne sera dans aucun de nos traités**, et qui est la part vibrante, magique, de ce qui nous rassemble aujourd’hui et de ce qui nous fait***.
Le premier « parfois » est probablement de trop, mais, à part ça, le discours sent bougrement la sincérité (surtout ce « à l’instant, je me souvenais avec émotion »), non ?
Noter que « à l’instant » appelait un présent (« à l’instant, je me souviens avec émotion ») et non un passé (« à l’instant, je me souvenais avec émotion ») ; il fallait dire « il y a un instant, je me souvenais avec émotion ». Macron se contredit, il corrige ou atténue son « à l’instant » qui n’est pas crédible du tout par un verbe à l’imparfait, mais surtout il n’est pas crédible parce que ce discours, ce propos a été préparé, écrit à l’avance : en plus d’être probablement fictif, ce souvenir ému (« je me souvenais avec émotion ») n’est pas né à l’instant en écoutant Merkel. « À l’instant » est faux et insincère.
On soulignera ce mystérieux « parce que cette part d’incompréhensible nous rapproche ».
Du faux souvenir, de la fausse émotion, de la fausse profondeur, de la fausse magie (« la part vibrante, magique »), du faux brillant : c’est Macron.
Il ne reste plus qu’à découvrir que cette citation ou son contexte sont inexacts ou faux. Exemple : « Mme de Staël a écrit dans De l’Allemagne » ou « Mme de Staël a écrit dans sa correspondance » au lieu de « Madame de Staël disait parfois ». Nous trouvons que ce « disait » et ce « parfois » ressemblent bien à de l’ajouté, à de l’inventé. En effet, ces deux mots donnent un côté familier, domestique, banal à une citation qui sans cela aurait pu passer pour une manifestation de cuistrerie de la part du « fin lettré » qu’est Macron ; et le « parfois » indique la pluralité, qui donne plus de crédibilité à l’affirmation, puisqu’elle a été répétée par son auteur, elle est donc réfléchie. Enfin nous connaissons bien, et nous l’avons plusieurs fois mis ici en relief, le manque de rigueur ambiant, quasi général, épidémique et contagieux quand il s’agit de citer.
De ce « parfois » on peut aussi inférer que Macron a beaucoup lu Mme de Staël ou ce qu’on a rapporté d’elle, ce qui lui a permis de constater la répétition ; ce propos vient renforcer son image de « fin lettré » (v. la leçon 409), de liseur.
De « Il y a des mots qu’on ne comprend pas » à « ce qui nous fait », encore des propos quasi indébrouillables de la part de celui que des milliers d’articles nous ont présenté comme un « passionné de philosophie » : il serait même « titulaire d’un diplôme d’études approfondies en philosophie » selon Lemonde.fr****.
Macron a réussi à placer trois fois dans son discours un de ses mots favoris : « le vent de l’histoire venait bousculer les lignes », « une Europe bousculée », « notre Europe est bousculée » (v. la leçon 694 ci-dessus). Ça devient un peu ridicule ; un pari peut-être ?
————
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/22/signature-du-traite-franco-allemand-d-aix-la-chapelle (archive : http://archive.is/bKPcg)
** « Traités » : il s’agit de traités entre Etats.
*** Vidéo de « Et en vous écoutant » à « parfois, ne m’apporte plus » : https://www.facebook.com/ontologie.quarantedeux/videos/116792256047620. (Lien mort.)
**** https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/08/27/emmanuel-macron-de-mozart-de-l-elysee-a-ministre-de-l-economie_4477318_823448.html (archive : http://archive.ph/kOHSj)
• 24 janvier 2019
Leçon 722. – Médias, crédibilité au plus bas
La crédibilité des médias est au plus bas, mais l’intérêt pour l’actualité remonte après trois années de baisse ; l’intérêt augmente, mais il n’est pas satisfait ; il y a une demande, mais il n’y a pas d’offre :
https://www.la-croix.com/Economie/Medias/Barometre-medias-journalistes-sommes-remettre-question-2019-01-24-1200997667?from_univers=lacroix
et
https://www.bfmtv.com/societe/la-confiance-dans-les-medias-a-son-plus-bas-historique-en-france-1618649.html
Malgré les subventions, Libération et l’Express cumuleraient 24 millions d’euros de pertes :
https://www.cmedias_groupes/2019/01/23/sfr-presse--liberation-et-l-express-cumulent-24-millions-e-de-pertes,108341434-ar1
Noter que cet article de Lalettrea.fr de 398 mots est payant, 6 euros. Cher le mot.
Crédibilité des médias, crédibilité des politicards, crédibilité des intellectuels, crédibilité des institutions, crédibilité des produits..., une société malade, mais le mot malade n’est jamais prononcé.
Mise à jour du 26 janvier 2019. Le journal l’Humanité en cessation de paiement : https://www.rtl.fr/culture/medias-people/media-le-journal-l-humanite-en-cessation-de-paiement-7796345273
• 25 janvier 2019
Leçon 723. – Caricature de citation
Selon Fr.sputniknews.com :
[Titre] Macron outre le Net: «L’Allemand a un charme romantique que le Français ne m’apporte plus»
[Texte] Le Président Macron a provoqué mardi l’indignation d’internautes en comparant les langues française et allemande dans son discours consacré au nouveau traité franco-allemand qu’il avait signé à Aix-la-Chapelle avec la chancelière Angela Merkel.
On remarquera, primo, que la citation est inexacte et, secundo, que la présence de majuscules à « Allemand » et à « Français » crée deux graves faux-sens. La citation exacte est la suivante :
La part que je ne comprends pas en allemand a un charme romantique que le français, parfois, ne m’apporte plus.
https://fr.sputniknews.com/france/201901221039738068-macron-langue-francaise-allemande-internet/
Archive : http://archive.is/qyDOp
• 25 janvier 2019
Leçon 724. – Arnaque à l’homonymie, le RIC et le RIC
On est surpris d’une pareille audace : jusqu’à hier (voir la leçon 688) dans l’esprit de millions de Français, « RIC » signifiait référendum d’initiative citoyenne.
Selon Lefigaro.fr de ce jour :
Baptisée «Ralliement d’initiative citoyenne» (RIC), [la liste européenne de gilets-jaunes menée par Ingrid Levavasseur] compte à ce jour dix candidats déclarés sur les 79 nécessaires pour mener campagne*.
Les politicards, ça ose tout. Désormais quand nous crierons « Vive le RIC ! », on pourra comprendre « Vive la liste Ralliement d’initiative citoyenne ! ». Inutile de préciser que la plupart des gilets-jaunes, qui ne jurent que par le RIC et arborent fièrement (à juste titre) et à leurs risques et périls (qui ne sont pas des moindres) la mention « RIC » sur leur gilet jaune dans leurs manifestations, qui se croyaient collectivement propriétaires de l’appellation « gilet-jaune » et qui avaient popularisé plus que n’importe qui l’appellation « RIC », sont opposés à cette spoliation, à cette privatisation, à ce détournement et à cette liste dite de « ralliement », et qu’ils sont scandalisés par cet impudent subterfuge qui, curieusement, rappelle fort la sidérante outrecuidance, l’outrecuidance entêtée d’un certain président, le minotaure Macron tapi au fond de son labyrinthe élyséen où les gilets-jaunes aimeraient tant venir le chercher.
———
* http://www.lefigaro.fr/politique/2019/01/25/01002-20190125ARTFIG00124-elections-europeennes-quels-financements-pour-la-liste-gilets-jaunes-d-ingrid-levavasseur.php
Mise à jour du 27 janvier. « A leurs risques et périls (qui ne sont pas des moindres) », écrivions-nous. Jérôme Rodrigues, un des protagonistes du mouvement des gilets-jaunes, aurait eu hier 26 janvier un œil crevé par une balle de LBD ou par une grenade de désencerclement sur la place de la Bastille à Paris alors qu’il filmait les forces de l’ordre en action. Un œil crevé qui ne pourra plus contempler le « nouveau monde » de Macron.
Source ici.
Mise à jour du 28 janvier. Le directeur de campagne d’Ingrid Levavasseur se retire.
• 27 janvier 2019
Leçon 725. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 6/7
La question bancale...
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
... dont nous avons parlé dans la leçon 704 ci-dessus est bien présente sur le site du « grand débat national » :
N. B. 1. Pour voir les questions ou faire des propositions, une inscription, avec une adresse valide, est nécessaire.
N. B. 2. Pourquoi consulter les Français ? Emmanuel Macron sait très bien ce qu’ils veulent et ce dont ils ne veulent plus (ce qu’ils veulent : le RIC en toute matière ; ce dont ils ne veulent plus : les taxes incessantes, croissantes, étourdissantes, étouffantes, indues ; l’immigration-invasion et son chaos civilisationnel grandissant ; la corruption, l’incompétence, la trahison, la lâcheté des politicards, voire, pour certains petits nouveaux, l’impensable crétinerie ; la délinquance et la criminalité galopantes, dont les actes de bestialité haineuse qualifiés par les journasots d’« agressions gratuites » ; le déclin de l’école et la flagrante supercherie des diplômes,...).
Chaque participation au « grand débat » sera comptée comme une victoire : Macron l’ogre, le minotaure, la sangsue, le chef des vampires annoncera qu’il y a eu x participants au « grand débat » et que c’est une preuve irréfutable que la démocratie est bien vivante et bien réelle dans notre beau pays de France, que la liberté de parole ne s’est jamais aussi bien portée, etc. Puis tout sera comme avant en pire.
———
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/13/lettre-aux-francais
• 28 janvier 2019
Leçon 726. – La « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron*, 7/7
Le grand débat, c’est « de la pipe » (v. la leçon 715 ci-dessus), car le mot « débat » est ici galvaudé et inadéquat.
En effet, où est le grand débat, voire le débat tout court sur le site Granddebat.fr**, puisqu’il n’y existe aucune possibilité de débattre avec qui que ce soit et sur quoi que ce soit et qu’on ne peut que répondre à des questions préparées par le site et faire une ou des propositions, mais jamais débattre ? Rien, absolument rien qui ressemble à un débat (ni à une discussion), on ne débat avec personne, on ne débat de rien, on parle tout seul, on soliloque : faux débat, grosse « pipe » et rideau de fumée. Nous sommes en Macronie, où les mots sont creux ou piégés ; nous sommes en Macronie, royaume du faux-sens, où la volonté de manipulation le dispute à l’incompétence en matière de langue française (voir les discours de Macron, par exemple).
Pour Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), parlant de la plate-forme Internet Granddebat.fr, « le grand débat est faussé ». Erreur, il n’est pas faussé, il est inexistant, « le grand débat » est un faux débat, un non-débat ; elle confond faux débat, qui n’est pas un débat, et débat faussé, qui reste un débat.
Elle ajoute, commettant deux erreurs (elle dit qu’il y a un débat, quoique restreint, et qu’aucun autre thème ne peut être abordé) :
« Aujourd’hui, le grand débat se limite pour vous [pour les internautes] à la possibilité de ne débattre que des quatre thèmes et de ne répondre qu’aux questions qui sont posées par le gouvernement. Ce n’est pas ça[,] un grand débat. »
Quant à « le Monde avec AFP », ils utilisent le mot inadéquat de « discussions » :
La présidente de la Commission nationale du débat public déplore le fait de limiter les discussions à quatre thèmes et aux questions imposées par le gouvernement.
Conclusion, ni Chantal Jouanno ni le Monde ni l’AFP (encore elle, l’AFP !) ne connaissent leur sujet ou le sens des mots.
Superbe slogan, « On a retrouvé la fraternité, on vient récupérer la liberté et l’égalité ».
Trouvé sur le Facebook de la « Brigade mobile des gilets jaunes » (de l’Oise, semble-t-il).
Acte XI, basilique du Sacré-Cœur, Paris, 2019.
En réaction, les gilets-jaunes, alias les « fachos-ploucs » du mauvais humoriste et mauvais dessinateur du Monde Xavier Gorce, ont créé le site https://le-vrai-debat.fr. (Archive : http://archive.is/rQcAV.)
———
* https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/13/lettre-aux-francais
** https://granddebat.fr/project/democratie-et-citoyennete-1/collect/participez-a-la-recherche-collective-de-solutions
• 30 janvier 2019
Leçon 727. – Devinette littéraire
Qui a écrit ces deux textes ?
• Premier extrait (copié-collé).
Emmanuel Macron est l’un de ces êtres à l’apparence de pure transitivité.
Composé à des fins d’inexistence, il l’est non pas de façon déficiente mais parfaitement programmée. A ceux qui pourraient y trouver raison à fascination, indiquons sans attendre qu’il n’y a là, dans cet effacement absolu d’un soi singulier, point de leurre — une posture travaillée qui permettrait de protéger une réelle intériorité — mais plutôt un leurre visant à cacher le véritable leurre et qu’ainsi cette absence de soi, soigneusement mise en scène pour apparaître comme le résultat d’une volonté, est en faits réelle et non masque, et qu’il n’y a, dès lors, plutôt que de fascination, que mépris à porter à cet égard.
• Deuxième extrait (copié-collé).
Je suis, comme tous, le fruit de mon parcours et d’entrailles que je n’ai pas décidées. Un être qui a dû, pour renoncer à la servitude à laquelle le système me demandait, au sein des grands cabinets, au Luxembourg où l’on tentait de me pousser, revenir dormir chez ses parents, sur un canapé, des mois et des mois, rompu par la vie et une séparation avec une femme aimée, détruite par la précarité, les compromissions, l’incapacité de se reconstruire un destin. Par la violence d’une classe elle installée, ironisant à la possibilité d’une difficulté, trop aveuglée par les ressemblances d’apparence, la maîtrise d’un phrasé, de références culturelles qui semblaient nous y relier.
Un indice, l’auteur est docteur de l’Ecole normale supérieure.
On trouvera la réponse à la fin du mois prochain dans la dernière leçon de la page 33.
• 30 janvier 2019
Leçon 728. – Qu’est-ce qu’un soulèvement ?
Larousse en ligne :
soulèvement
[...]
Mouvement collectif et massif de révolte : Réprimer un soulèvement.
Littré :
soulèvement
5. Fig. Commencement de révolte dans un État ou dans une province, plutôt que dans une ville. [...]
6. Mouvement d’indignation.
Les mots « soulèvement sans précédent » ont fait réagir Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, selon Rmc.bfmtv.com* :
Samedi, le groupe [de gilets-jaunes] "La France [en] colère !!!", créé par M. Drouet, a [...] appelé à "un soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles et nécessaires pour que plus personne ne soit victime de ces blessures de guerre".
"C’est un appel à l’insurrection", a déclaré Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, invité de RMC mardi matin.
Le ministre de l’Intérieur a également dit souhaiter que la justice poursuive Eric Drouet pour avoir appelé à un "soulèvement sans précédent".
On remarquera qu’aucune des deux définitions présentées plus haut ne mentionne la présence ou l’usage d’armes.
On remarquera aussi que Monde-diplomatique.fr utilise le mot « soulèvement » pour qualifier l’ensemble du mouvement des gilets-jaunes depuis le début, et ne réserve pas le mot aux événements qui pourraient advenir :
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/A/59408
La justice classera certainement l’affaire pour absence de preuve.
————
* https://rmc.bfmtv.com/emission/gilets-jaunes-eric-drouet-est-l-invite-exceptionnel-des-grandes-gueules-sur-rmc-1622594.html.
Voir aussi https://www.nouvelobs.com/politique/20190129.AFP1265/castaner-veut-que-la-justice-poursuive-eric-drouet-appelant-a-un-soulevement-sans-precedent.html.
• 30 janvier 2019
Leçon 729. – Heures sombres du journalisme
[Titre] Incendie à France Bleu Isère : l’acte revendiqué sur un site anarcho-libertaire
[Texte] [...] Dans les lignes de revendication, les mots s’en prennent aux médias et aux journalistes, à leur influence réelle ou supposée. On peut lire : "De tous les dompteurs de for intérieur qui existent, celui que je déteste le plus, le journaliste". Le texte mis en ligne dénonce "les industriels d’hypnoses collectives, contre les fabricants de subjectivités consentantes à la société existante".
[...] Le texte adresse enfin un "bravo aux individu·e·s enfin, qui, par monts et par vaux, perpétuent l’attaque et veulent tout mettre à sac".
Entre autres on remarquera la graphie aberrante « [les] individu·e·s ».
Quant à « perpétuent l’attaque » (peut-être pour « ont perpétré l’attaque »), l’expression est obscure, mais ce n’est pas ça qui empêche le journaliste de la reprendre telle quelle, sans commentaire, sans explication. Le fait est commun, des journalistes citent des propos obscurs, comptant probablement sur l’intelligence supérieure du lecteur pour les décrypter.
• https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/incendie-a-france-bleu-isere-l-acte-revendique-sur-un-site-anarcho-libertaire-1548840441
• Voir aussi https://attaque.noblogs.org/post/2019/01/29/isere-radios-du-siege-a-la-tour/
• 31 janvier 2019
Leçon 730. – Expressions à la mode
— cocher toutes les cases
Lui, il coche toutes les cases : homophobe, raciste, misogyne... La totale, quoi !
— mais lol ! (équivalent de non mais allô quoi !)
Manu [Emmanuel Macron] qui a dit qu’il tiendrait compte de toutes les opinions exprimées lors du grand débat national... mais lol !
Mise à jour de la leçon 618.
A propos de « porter », verbe branchouille et remplace-tout faussement élégant.
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Dossiers
• Le style c’est l’homme, analyse de l’expression macronienne ici
• Lesdites « Rectifications de l’orthographe » de 1990, analyse d’un cafouillage ici
• Le style déplorable des historiens ici
• Le piège de la locution « sauf à » ici
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LMMRM — Je dédie ce site à Mamette, à Claudine et à mes amis Mondo Huygelen, Jack Bonamy et Tadeusz Matynia