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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares, 27
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500/833 = 500e leçon sur un total de 833 leçons et notes
• 2 septembre 2018
Leçon 546/879. – Lettre d’actualité du Dicthographe d’août
On peut s’abonner ici à l’intéressante lettre d’actualité mensuelle du Dicthographe de Gilles Colin :
https://sites.google.com/view/actualitesimpertinentes/accueil
La dernière lettre, celle d’aout (sic, néographie), est ici :
https://sites.google.com/view/actualitesimpertinentes/actualit%C3%A9s/aout-2018
Mise à jour, novembre 2018. Rien ne fonctionne plus.
Mise à jour, novembre 2019. Le retour de Gilles Colin et ses bonnes adresses, leçon 1037.
• 2 septembre 2018
Leçon 547. – Quel manuel de ponctuation (1/7) ?
Nous n’avions jusqu’à ce jour pas de manuel, de précis de ponctuation à conseiller (et surtout pas l’ennuyeux, indigeste, saoulant et inutile pavé de Jacques Drillon Traité de la ponctuation française, chez Gallimard, 1991) ; nous déconseillions même tous les manuels et précis présents sur le marché.
Nous venons cependant par hasard de trouver aujourd’hui un précis presque satisfaisant : c’est le chapitre « Ponctuation » du Bon Usage, grammaire française de Maurice Grevisse et André Goosse de la quatorzième édition (2008 ; p. 121 à 144, § 116 à 136). De plus, il contient de fines remarques avisées que nous n’avons lues nulle part ailleurs. Ce chapitre « Ponctuation » est plus fourni que le même chapitre de la onzième édition du Bon Usage (1980 ; p. 1412 à 1425, § 2754 à 2770), qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable et dont nous avions même oublié l’existence.
Cet extrait intéressant (nous en donnerons d’autres) de Grevisse et Goosse 2008 :
Jadis [pour la ponctuation] on privilégiait le rythme. L’évolution est manifestée par le fait que l’Ac. [l’Académie française] a supprimé en 1935 la virgule présente de 1762 à 1878 dans cet ex. : Quiconque rapporte tout à soi, n’a pas beaucoup d’amis.
Excellente évolution, car logique. On peut supposer que l’Académie française ponctuait ainsi ce proverbe sur le vol : Qui vole un œuf, vole un bœuf. Aujourd’hui dans la neuvième édition de son dictionnaire, pas de virgule entre le sujet et le verbe : Qui vole un œuf vole un bœuf (entrée œuf).
Mise à jour du 1er novembre 2018. Autre leçon de ponctuation, la 627.
• 2 septembre 2018
Leçon 548. – Quel manuel de ponctuation (2/7) ?
Dans une petite dizaine d’exemples, Grevisse et Goosse 2008 signalent certaines pratiques, parfois minoritaires, où le sujet ou le complément sont séparés de leur verbe par une virgule. Pour notre part, nous disons que ces pratiques doivent être rejetées.
Trois exemples (les trois virgules rouges doivent selon nous être supprimées) :
— Ni Alibert, ni moi, n’avions jugé utile de la mettre au fait de cette parenté (Bosco, Mas Théotime, p. 73).
— Le danger, c’est qu’à travers cette capricieuse profusion, le lecteur ne distingue aucune image claire (Beauvoir, Force des choses, p. 523).
— On voit qu’ici, même la différence s’inscrit dans un système de ressemblance par contagion (G. Genette, Figures III, p. 44).
En revanche, nous approuvons :
— Le danger, c’est que, à travers cette capricieuse profusion, le lecteur ne distingue aucune image claire.
— Le danger, c’est qu’à travers cette capricieuse profusion le lecteur ne distingue aucune image claire.
— On voit que, ici, même la différence s’inscrit dans un système de ressemblance par contagion.
— On voit ici que même la différence s’inscrit dans un système de ressemblance par contagion.
• 3 septembre 2018
Leçon 549. – Quel manuel de ponctuation (3/7) ?
Une exception indispensable à la règle de non-séparation (v. la leçon 547 ci-dessus).
Paragraphe
128 de Grevisse et Goosse 2008 :
[Les pronoms personnels sujets] elle, elles, nous, vous peuvent être traités comme atones ou comme toniques ; la virgule permet de distinguer la forme tonique.
Il tourne lentement vers elle son œil vague ; / ELLE, laisse traîner sa pâle joue en fleur / Au front de Zeus (Rimbaud, Pièces documentaires, Soleil et chair, III). — Le prince était ensorcelé. ELLE, voyait à travers lui la France et sa capitale (Cocteau, Thomas l’imposteur, L. P., p. 15).
Nous pourrions dire que le sujet est absent et sous-entendu :
— Elle, [elle] laisse traîner sa pâle joue...
— Elle, [elle] voyait...
Quelle que soit l’explication que nous donnerons, la virgule nous semble la meilleure solution ici. Oralement la pause est indispensable.
• 3 septembre 2018
Leçon 550. – Ne faites plus l’erreur sur le « gélidé » burkinabè
Extraits de http://lefaso.net/spip.php?article84432 (archive : http://archive.is/CxoBF).
Un inventaire non exhaustif fait ressortir d’une part que la prononciation du nom du pays « des Hommes intègres » continue d’être écorchée par certains, et d’autre part que le gélidé (nom des habitants) « Burkinabè » n’est pas toujours respecté, y compris en des lieux au-dessus de tout soupçon.
[...] Impossible de ne pas décerner un carton rouge au Bureau de la traduction à Ottawa, responsable de Termium Plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement canadien. On y retrouve « burkinabé », « burkinabée », « burkinais » et « burkinaise » comme gélidés prétendument « corrects » du Burkina.
Les mots prononciation écorchée, carton rouge, prétendument corrects... font sourire. Que s’est-il donc passé ?
Toujours est-il que, dans cet article, on trouve huit fois le mot gélidé, au lieu du mot gentilé*, seul terme correct.
Certains éléments de l’article sont néanmoins très intéressants, comme ce qui suit :
Par ordonnance [...] du 2 août 1984 signée du Président Thomas Sankara [...], « le territoire libre d’Afrique [...] dénommé Haute-Volta » devait s’appeler désormais le Burkina Faso et ses habitants les Burkinabè. [...] Dans le même numéro du J.O, une circulaire [...] du Secrétaire général du Gouvernement [...] précisait entre autres que « Burkina » devait se prononcer « Bourkina », que « Faso » était la forme républicaine de l’État (et qu’en conséquence on ne devait pas dire République du Burkina Faso mais tout simplement Burkina Faso) et enfin que « burkinabè » était un mot invariable.
N. B. Certaines informations manquent : dans quelle langue burkinabè (moré, dioula, peul ?) « Burkina Faso » signifie-t-il « République des hommes intègres » ? « Faso » se prononce-t-il fasso ou fazo ? Etc.
———
* Ou ethnonyme selon le Larousse en ligne.
• 4 septembre 2018
Leçon 551. – Néographies, rappel
Nous rappelons que nous n’appliquons aucune des propositions de rectifications orthographiques de 1990, que nous avons longuement critiquées ici, avec force arguments, de la leçon 118 à la leçon 183, soit en environ 86 000 signes de février 2016 à juin 2016.
http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-11.html
Nous avons été le seul sur le web à aligner autant d’arguments contre ces propositions. Toutes les autres oppositions que nous avons rencontrées sur la Toile ont été paresseuses, superficielles, molles, décevantes et courtes en durée et en nombre de signes.
Bruno Dewaele a été le premier à nous décevoir, et c’est la principale raison pour laquelle depuis la mi-2016 nous ne fréquentons plus son site A la fortune du mot et nous n’y commentons plus. Les pro-rectifications, eux, ont été actifs et même agressifs (souvent bêtes et méchants). Les anti se sont contentés d’aligner une fois une petite troupe de deux mille signes, puis sont passés à autre chose.
Quoi qu’il en soit, on peut l’affirmer, ces cafouillantes propositions qui fleurent mauvais l’amateurisme seront vite oubliées.
• 4 septembre 2018
Leçon 552. – Misère de la langue chez les politiques
Laura Flessel, la ministre des sports, démissionne
LE MONDE, 04.09.2018
[Le] bilan [de Laura Flessel] à la tête du ministère est toutefois critiqué. Plongée dans ses fiches lorsqu’elle est amenée à prononcer des discours, la quintuple médaillée olympique d’escrime s’est aussi distinguée par plusieurs sorties maladroites, voire incompréhensibles, dans les médias.
• 4 septembre 2018
Leçon 553. – Quel manuel de ponctuation (4/7) ?
Grevisse et Goosse 2008, paragraphe 117 :
Alcanter de Brahm (1868-1942) a imaginé un point d’ironie, qui n’a pas eu de succès. Il ressemblait à un point d’interrogation, mais ouvert.
Un nouveau point d’ironie existe, très utilisé sur la Toile, c’est le ;-)
• 5 septembre 2018
Leçon 554. – Quel manuel de ponctuation (5/7) ?
Il est regrettable que Grevisse 1980 et Grevisse et Goosse 2008 présentent parfois de mauvaises, de vicieuses citations comme modèles. Deux exemples dans ce chapitre sur la ponctuation de l’édition de 2008.
Paragraphe 134 :
— Elle me répondit, d’un air de contentement, que « ça lui avait sans doute porté un coup... ». (Mauriac, Nœud de vip., XVII.)
— M. Fellaire se donna beaucoup de mal pour échauffer « son cher insulaire, son très honorable gendre ». (France, Jocaste, p. 53.) [Ce même exemple se trouve dans l’édition de 1980, § 2767.]
La femme en question a certainement répondu : « ça m’avait sans doute porté un coup » ou « ça m’a sans doute porté un coup » (voire : « ça m’a porté un coup », car ce « sans doute » est curieux — à moins qu’il ne signifie « vraiment, assurément »).
Etc.
Un exemple dans l’édition de 1980, paragraphe 2767 :
— L’accusé déclara qu’il « travaillait » le plus souvent dans le cambriolage et dans le vol à main armée.
Or l’accusé a problement déclaré : « je travaillais » ou « je travaille ». Mieux : L’accusé déclara qu’il « travaillai[t] »... Ou L’accusé déclara : « Je travaillais »...
On pourrait aussi écrire :
L’accusé déclara qu’il travaillait (!) le plus souvent dans le cambriolage et dans le vol à main armée.
Etc.
Citations fausses ou vicieuses, voir aussi et entre autres :
— leçons 238 et 243 :
http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-15.html
— leçon 480 :
http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-24.html
— leçon 514 (« Qu’ils viennent [me] chercher ! ») :
http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-25.html
— leçon 564 ci-dessous
• 5 septembre 2018
Leçon 555. – Quel manuel de ponctuation (6/7) ?
Grevisse 1980 et Grevisse et Goosse 2008 sont dans la plupart des domaines très peu ou trop peu directifs, ils nous laissent souvent face à des choix et aussi face à trop de pratiques contradictoires, d’exceptions.
Autres exemples de Grevisse 1980 qui sont en contradiction avec la règle de non-séparation sujet-verbe (v. la leçon 547 ci-dessus)...
Paragraphe 2760 :
Quand et, ou, ni servent à coordonner plus de deux éléments, on sépare ces éléments l’un de l’autre par la virgule :
— Et les champs, et les bois, et les monts, et les plaines, s’éclairaient brusquement. (G. Duhamel, Cri des profondeurs, p. 182.)
Selon nous, la virgule rouge doit impérativement être supprimée, entre autres raisons qu’elle n’a pas la fonction de martèlement (les et précédés d’une virgule prennent du relief) des trois précédentes.
Paragraphe 2761 :
La proposition relative déterminative ne se sépare pas de l’antécédent par une virgule, mais si elle est assez [sic !] longue on la fait suivre de la virgule : [...]
— L’homme qui ne pense qu’à soi et à ses intérêts dans la prospérité, restera seul dans le malheur.
Virgule rouge à supprimer.
• 5 septembre 2018
Leçon 556. – Quel manuel de ponctuation (7/7) ?
Conclusion.
Le Grevisse et Goosse 2008 offre un précis de ponctuation presque satisfaisant, comme nous le disions dans la leçon 546 ci-dessus. Pas lu les éditions postérieures.
L’acquisition du Bon Usage, grammaire française s’impose à toute personne qui s’intéresse d’assez près à la langue.
Dernières remarques.
— Distinction importante à connaître et à respecter (trop souvent ignorée, même des professionnels de l’écrit) : la relative explicative, avec une virgule avant le relatif, et la relative déterminative, sans virgule avant le relatif (exemple : « Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et n’est pas renouvelable » [Constitution française de 1958, art. 56] ≠ « Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres dont le mandat dure neuf ans et n’est pas renouvelable »).
Idem pour l’épithète explicative et l’épithète déterminative.
— Entre autres, il n’est pas parlé dans les deux ouvrages cités de la suppression du tiret fermant devant une ponctuation forte comme le point-virgule, suppression qui est parfois gênante, rendant la phrase obscure ; de plus, le lecteur partira vainement à la recherche du fermant dans la phrase qui continue. (En revanche, que l’on supprime le tiret fermant juste avant une ponctuation finale n’est pas gênant.)
— Comment échapper aux contradictions que nous avons relevées ci-dessus ? en respectant la contrainte, la règle de non-séparation (v. la leçon 547 ci-dessus), en rejetant toute exception sauf dans le cas du pronom personnel sujet tonique (v. la leçon 548 ci-dessus).
Mises à jour
• A propos de ponctuation, voir aussi l’amusante note 303 et la leçon 567 ci-dessous (« Une proposition déterminative qui fait non-sens ») ; voir également les leçons 756 et 765.
• Proposition déterminative ou explicative, voir aussi la leçon 570 ci-dessous.
• 7 septembre 2018
Leçon 557. – « Qui se ressemble s’assemble »
En lisant, tous yeux écarquillés, le très magistral pamphlet de Michel Onfray contre le président Emmanuel Macron à https://francais.rt.com, nous nous attardons sur la graphie habituelle, mais choquante et illogique, de ce proverbe : Qui se ressemble s’assemble (c’est ainsi également que Littré et le dictionnaire de l’Académie écrivent s. v. ressembler).
Un Qui se ressemblent s’assemblent serait plus logique, mais on ne dit pas et on n’écrit pas « Qui viennent avec moi ? » ni « Qui désirent partir ? ». Faudrait-il faire une exception ?
• 7 septembre 2018
Leçon 558. – Quelle rareté ? (1/2)
Christophe Guirard* le 16 avril 2018 :
Emmanuel Macron doit certainement faire le bonheur des cruciverbistes et autres fanas du Scrabble. Lors de la plupart de ses interventions télévisées, le président de la République remet au goût du jour des mots et expressions devenus très rares dans le langage courant. Nous avions eu droit, précédemment, à "croquignolesque" ou à "carabistouille".
Quelle rareté ? Non rares et encore moins « très rares », ces deux mots font partie du langage populaire ou familier.
Tout est ridicule d’exagération dans ce paragraphe. La langue est misérable chez les journassots comme elle est misérable chez les politicards : tout est ou déformé ou mal dit. Qui aurait envie de lire la suite de cette perle d’amateurisme journalistique ?
• 10 septembre 2018
Leçon 559. – Le surprenant « guenon »
Nouveau Larousse illustré (sept volumes, 1897-1903) :
guenon, n. f.
Nom vulgaire des singes du genre cercopithèque et qui s’applique aussi bien aux mâles qu’aux femelles.
[...]
En tenir compte lorsqu’on lit un texte du XIXe siècle ; ce vieux sens est absent du Petit Larousse illustré 2011.
Pas réussi à déterminer si la guenon de Paul Léautaud était un mâle ou une femelle. A noter, les pages choisies du Journal littéraire de Léautaud dans la collection Folio (environ 15 euros, prix très raisonnable pour ces 1 300 pages). Le Léautaud du Journal est un écrivain médiocre, un écrivailleur, mais le texte est intéressant. C’est un très bon compagnon de table de chevet. Trente minutes à passer ? lire quelques pages de son Journal, par exemple de la période 1940-1945. Nous dirions si nous ne craignions d’être mal interprété que ça se boit comme une bonne tisane dont on reprendrait volontiers une tasse.
Peinture de Ferdinand Desnos, 1901-1958, Portrait de Paul Léautaud et ses chats (on voit la guenon à droite, ce qu’oublie de dire le titre du tableau ; l’oiseau, à gauche, faisait probablement partie aussi de son arche).
Mise à jour du 11-IX-2018. On nous dit que la guenon que Léautaud avait recueillie s’appelait Guenette, c’était donc probablement une femelle.
• 10 septembre 2018
Leçon 560. – Cet étrange « décerner »
Littré :
décerner, v. a.
1. Prononcer une peine, en parlant de la loi.
Les lois ne décernent aucune peine contre ce méfait.
[...]
Enjoindre, par un acte juridique, certaines mesures. Décerner une contrainte.
2. Accorder certaines récompenses, certaines distinctions honorifiques, en parlant de l’autorité publique. [...]
Par extension, accorder un prix, en parlant de certaines compagnies.
Les prix que l’Académie décerne tous les ans à de belles actions.
On lit souvent aujourd’hui dans la presse « décerner un mandat d’amener », mais nous n’y avons jamais lu « décerner une peine de ... années de prison ». Le journaliste est conformiste de nature.
• 11 septembre 2018
Leçon 561. – « Le niveau d’orthographe en chute libre dans les CV »*
Article d’Amaury Bucco du 11 septembre 2018 sur Lefigaro.fr.
Dès la première phrase, l’auteur de l’article écrit...
La chute du niveau d’orthographe ne se limite pas qu’aux écoliers. Elle s’étend également au monde de l’entreprise, tant du côté des recruteurs que des candidats.
... au lieu de...
La chute du niveau d’orthographe ne se limite pas aux écoliers.
... et de...
Elle concerne également le monde de l’entreprise...
... ou de...
Elle s’étend au monde de l’entreprise...
Plus loin :
Les nouvelles technologies, qui éliminent les taches les plus basiques et font évoluer la plupart des emplois existants vers plus de qualification, aggravent le phénomène.
Passons sur le reste.
Si le niveau du français écrit et parlé s’effondre, c’est en partie dû aux professionnels de l’écrit et de la parole que sont les journassots. Noter que les politicards (dont les désastreux François Hollande et Emmanuel Macron**) et tous les universitaires pseudo-savants et les pseudo-sachants qui parlent dans le poste ou écrivent sont également responsables.
———
* http://www.lefigaro.fr/decideurs/vie-bureau/2018/09/11/33008-20180911ARTFIG00020-le-niveau-d-orthographe-en-chute-libre-dans-les-cv.php
Archive : https://archive.is/vB0M0
** La langue de François Hollande et celle d’Emmanuel Macron, voir entre autres les leçons 496 et 513.
• 11 septembre 2018
Leçon 562. – On devrait foutre des amendes à ceux qui écrivent de pareilles conneries
Article de Florian Loisy du 11 septembre 2018 sur Leparisien.fr :
[Titre] Essonne : une retraitée dans le coma, la piste du cambriolage envisagée
[Texte] La piste de l’agression ou du cambriolage ayant mal tourné est pour l’heure privilégiée par les enquêteurs de la sûreté départementale.
http://m.leparisien.fr/amp/bretigny-sur-orge-91220/essonne-une-retraitee-dans-le-coma-un-cambriolage-ayant-mal-tourne-envisage-11-09-2018-7884318.php
Archive : https://archive.is/kREHY
On devrait foutre des amendes à ceux qui continuent à écrire dans la plus scurrile, la plus stupide, la plus scandaleuse des traditions journalistiques de pareilles conneries.
Ajout du 15 septembre 2018. La boulette de Jean-Marc Ducos, toujours sur Leparisien.fr ce jour :
[Titre] Aux trousses de Tony Peillon, l’escroc aux milles [sic] visages
[Texte] Condamné plus de vingt fois ces 40 dernières années, il se faisait passer pour un faux prêtre afin de s’attirer la sympathie des futures victimes de ses escroqueries.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/aux-trousses-de-tony-peillon-l-escroc-aux-milles-visages-15-09-2018-7889742.php
https://archive.is/2lrgt
Ton français fout le camp !
Mise à jour du 26 septembre : la page n’existe plus, reste l’archive à https://archive.is/2lrgt.
• 12 septembre 2018
Leçon 563. – « scurrile »
https://www.universalis.fr/dictionnaire/scurrile/ :
scurrile, adjectif singulier invariant en genre.
En langage recherché, vulgaire, grotesque.
Grand Larousse de la langue française, 1971-1978 :
• 12 septembre 2018
Leçon 564. – Au fou et à la fausse citation !
[Titre] Alexandre Benalla dit n’avoir « aucun respect » pour le Sénat
[Texte] Sur BFMTV, il [Alexandre Benalla] explique qu’il se « battra avec (ses) petits bras contre des soi-disant sages qui ne respectent pas la démocratie ».
La presse que nous subventionnons est devenue folle, mais on peut dire aussi sinoque.
Même si ce même Alexandre Benalla déclare sans ambage (il aggrave son cas) dans cet article : « Monsieur Philippe Bas [président de la commission d’enquête du Sénat] et consorts se foutent » de la justice, nulle part Alexandre Benalla ne « dit » qu’il n’a « aucun respect » pour le Sénat.
De plus, « et consorts » signifie très probablement « et les autres membres de la commission d’enquête du Sénat » et non « et les autres sénateurs ».
Nous sommes devant un cas flagrant de fiction, d’invention, de défèque news.
Article non signé.
http://www.leparisien.fr/politique/alexandre-benalla-dit-n-avoir-aucun-respect-pour-le-senat-12-09-2018-7885311.php
Archive : https://archive.is/Xs1n6
• 13 septembre 2018
Leçon 565. – « Le Parlement européen approuve la directive droit d’auteur »
Article ici.
En parcourant cet article je me faisais une fois de plus la réflexion suivante : les décisions du Parlement européen comme celles du Parlement français vont toutes, surtout depuis Emmanuel Macron, dans un seul sens, étouffer les Français ; je dirai même martyriser les Français. Je l’affirme : si une décision, si une loi nous paraissent favorables, c’est que nous les avons mal comprises.
Nous ne vivons plus dans une sorte de dictature molle, nous sommes gouvernés par des tortionnaires, par des gens résolus à nous en faire baver un maximum.
Et tel est le sadisme de nos gouvernants : ils veulent qu’on pleure, mais ils ne veulent pas qu’on crie.
Merci au lecteur qui m’a signalé un bourdon.
• 14 septembre 2018
Leçon 566. – Quelle rareté ? (2/2)
L’Elysée lance sa boutique en ligne : https://boutique.elysee.fr/
Le T-shirt Croquignolesque, 55 euros.
Non, ce n’est pas un canular, et certainement que cette boutique et ses produits vont contribuer à redorer le blason de la fonction présidentielle, un peu terni après l’épisode un brin calamitard et surréaliste de la fête de la musique à l’Elysée de cette année. Redonner du prestige et surtout du sérieux.
Mise à jour. Voir la leçon 801.
• 14 septembre 2018
Leçon 567. – Prononciation de « linguiste » et de « linguistique », 1
Parmi les prononciations qui nous sont le plus insupportables chez les comédiens professionnels, nous citerons lingouiste et lingouistique. Quel air tarte n’ont-ils pas parfois, ces pros de la parole !
Mais voyons ce que dit la neuvième et dernière édition du Dictionnaire de l’Académie française :
LINGUISTE (u se fait entendre) n. XVIIe siècle. [...]
L’Académie française a-t-elle raison de dire que le « u se fait entendre » ? Comme si l’on écrivait linguïste ou linguhiste ? mais le u ne se fait pas plus entendre dans linguiste que dans lui ou que dans huile.
En revanche, dans truisme et dans revuiste, le u se fait entendre, comme si l’on écrivait truïsme ou truhisme et revuïste ou revuhiste. Nous voyons donc dans ce « u se fait entendre » une erreur. Il eût fallu écrire : « ui se prononce comme dans lui et dans huile ».
N. B. Huitième et avant-dernière édition du Dictionnaire de l’Académie française :
LINGUISTE. n. m. (U se prononce dans ce mot et dans le suivant [linguistique].) Celui qui s’occupe de linguistique. Un savant linguiste.
Noter que ce « se fait entendre » peut être considéré comme un « se prononce » affaibli, mais telle personne qui n’a pas lu la définition de la huitième édition ne pensera pas à faire ce distinguo. Quoi qu’il en soit, ce « se fait entendre » nous paraît fautif.
Test de la police phonétique Alphonetic : linguiste [lCgVst].
[Voici ce qu’on lit sous Windows, me dit-on :
Test de la police phonétique Alphonetic : linguiste [lCgVst].
Bravo, la police phonétique Alphonetic. Voici l’image de ce qu’il faudrait lire, et ce qu’on lit sous macOS : (Image.)
• 15 septembre 2018
Leçon 568. – Prononciation de « linguiste » et de « linguistique », 2
Nous nous sommes posé la question plusieurs fois : « Entendons-nous le u dans linguiste ? » ; notre réponse : « Nous entendons le i, mais pas le u. »
Nous avons beau faire des efforts, dresser l’oreille, ce que nous entendons avant le i n’est pas un u ; nous n’entendons pas un u. Ceux qui disent entendre le u ne se laissent-ils pas influencer, abuser par l’image graphique du u ?
En d’autres termes : nous n’entendons pas plus de u dans lui que nous n’entendons de i dans yeux.
A propos des professionnels de l’audio, de la parole, voir aussi la leçon 497.
Citons aussi cette prononciation originale d’un professionnel : « les tumulus » prononcé [les tumulu], comme si le singulier de tumulus était tumulu. Ce qui manque à certains comédiens (dont des doubleurs de voix, des lecteurs audio...), c’est, semble-t-il, de la culture générale. A ceux qui les emploient ou qui supervisent leur travail également.
• 22 septembre 2018
Leçon 569. – La belle formule
Lu dans un com du web :
Article tout en euphémismes, et c’est un euphémisme.
• 22 septembre 2018
Leçon 570. – Ponctuation : proposition déterminative ou explicative ? Ni l’une ni l’autre
Propositions relatives déterminative et explicative : voir la leçon 555 ci-dessus.
Article de Sara Daniel dans l’Obs, « Débat sur l’immigration : une défaite de la pensée à gauche ? ».
L’idée est de ne pas rester éternellement dans l’opposition et de reconquérir ces électeurs qui "ne sont pas tous des racistes", explique Sahra Wagenknecht [présentée par la journaliste comme « l’égérie de la gauche radicale allemande »].
Noter : « ces électeurs » signifie ici « l’électorat populaire » (synonyme : les électeurs populaires), cet électorat « qui cède aux sirènes du populisme » (sic).
Maintenant, que signifie « reconquérir ces électeurs qui "ne sont pas tous des racistes" » ? Réponse : reconquérir les électeurs populaires racistes et non racistes. Ce sont eux, les deux, dont il faut reconquérir les votes.
Que signifierait, avec une virgule, « reconquérir ces électeurs, qui "ne sont pas tous des racistes" » ? Réponse : idem, reconquérir les électeurs populaires racistes et non racistes. Ce sont toujours eux, les deux, dont il faut reconquérir les votes.
Ici donc transformer la
proposition relative déterminative (sans virgule après « électeurs ») en explicative (avec une virgule après « électeurs ») ne résout pas le problème, et c’est toute la phrase qu’il faut remanier ; de cette manière, par exemple : « L’idée est de [...] reconquérir les électeurs populaires qui ne sont pas racistes, car les électeurs populaires "ne sont pas tous des racistes" ». (Dans cette phrase remaniée, après le premier « les électeurs populaires », l’absence de virgule est légitime et justifiée, car la proposition relative qui suit est bien une déterminative.)
Après dix-sept ans de journalisme et au moins quatre livres publiés, Sara Daniel ne sait toujours pas écrire.
https://www.nouvelobs.com/edito/20180918.OBS2496/debat-sur-l-immigration-une-defaite-de-la-pensee-a-gauche.html
Archive : http://archive.is/TKdIH
Cette leçon 569 fait partie de ces textes particulièrement difficiles à rédiger, et nous avons dû la remanier une dizaine de fois afin de la rendre le plus possible claire, précise et sans trop de lourdeur. Nous espérons y être parvenu.
• 23 septembre 2018
Leçon 571. – Qu’est-ce qu’investir un lieu ?
Pour nombre de journassots, investir un lieu c’est l’envahir, y pénétrer en nombre (la foule a investi le magasin, les policiers ont investi l’appartement, les troupes ont investi la ville...), alors que c’est l’encercler, le cerner.
Extrait des Hommes de paille* d’Emile Gaboriau :
On venait d’apprendre, en effet, que le chemin de fer de l’Ouest, resté le dernier ouvert à la circulation, était définitivement coupé.
Paris était investi.
Et si rapide avait été l’investissement, que c’est à peine si on y pouvait croire.
C’est par bandes, que les gens se portaient sur les points culminants, sur les buttes Montmartre et sur les hauteurs du Trocadéro. Des loueurs de télescopes s’y étaient installés, et c’était à qui appliquerait son œil à l’oculaire pour interroger l’horizon et y chercher les Prussiens [l’action se passe aux environs du 17 septembre 1870].
Littré :
investir, v. a.
Fig. Envelopper de troupes, environner de gardes pour fermer les issues, par comparaison avec un vêtement qui enveloppe.investissement, s. m.
Action d’investir une place, une ville, une maison, c’est-à-dire de les entourer et d’en couper toutes les communications.
La première mission du journaliste c’est d’apprendre le français.
Quant à la mission cachée du journaliste, manipuler l’opinion (en minimisant, en exagérant, en déformant subtilement, en sous-analysant, en schématisant, en mentant les yeux dans les yeux ou par omission...), elle ne peut être correctement remplie non plus si la langue française n’est pas un brin maîtrisée.
Mal connaître une arme, mal l’utiliser comportent pour l’utilisateur le risque de se blesser, de se tuer ou de blesser ou de tuer une personne de son propre camp.
———
* Roman dit « populaire », en partie policier, publié en 1873, avec son lot habituel de petits et de gros arrangements avec la vraisemblance (les coïncidences surtout, fatales ou heureuses), de clichés propres au genre (comme celui de l’orpheline exploitée par des thénardiers abandonnée par une mère inconnue mais devenue richissime, mère indigne qu’elle va retrouver par hasard) et où l’auteur sans cesse tire à la ligne ; publié probablement de son temps en feuilleton. La langue est correcte, attentive, quasi irréprochable, c’est également une des caractéristiques du genre.
• 26 septembre 2018
Leçon 572. – Les journalistes, harcelés sur Twitter
Les journalistes seraient harcelés sur Twitter, mais pas seulement eux. Robin Andraca sur Liberation.fr écrit :
Plusieurs catégories de la population (les ados, les féministes, les personnes racisées [sic], homosexuelles ou transgenres notamment) sont des cibles sur Twitter.
Par cette locution maladroite et mensongère de « personnes racisées », l’expérience nous a appris qu’il faut entendre « personnes victimes de racisme » et que les journasseux et les journasseuses, joyeux aveugles, n’y incluent pas les Blancs, pourtant victimes eux aussi de racisme, et ce de plus en plus souvent.
Par exemple, la race noire, qui officiellement n’existe pas, est donc racisée, mais l’européenne, la blanche, qui officiellement n’existe pas non plus, n’est pas racisée, c’est-à-dire victime de racisme.
Dans ces conditions est-il étonnant que les journasseux et les journasseuses soient harcelés, méprisés, vomis trois fois, honnis quasi universellement ?
N. B. Maintenant qu’on a inventé le terme « raciser », il faut donner un nom à l’action de raciser, comme racisage.
https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/26/cyber-harcelement-pourquoi-des-journalistes-quittent-ils-twitter_1681178
Archive : https://archive.is/fkLUW
Mise à jour du même jour
Ici par exemple le racisme envers les Blancs s’exprime publiquement avec une audace et une barbarie qui défient l’imagination :
Le rappeur parisien [Nick Conrad] chante : "Je rentre dans des crèches, je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge, petits et grands."
Mise à jour du 27 septembre. On remarquera que les dénégations et les arguments de Nick Conrad rappellent ceux de Mehdi Meklat en février 2017 ; en substance : je suis un artiste qui singe le raciste pour dénoncer le racisme. Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Mehdi_Meklat
• 26 septembre 2018
Leçon 573. – Les médias, ou quatrième pouvoir de nuire
Voilà qui ferait somme toute un assez bon titre pour un livre.
• Autoarchive de la page 27 : http://archive.is/Q4xz5
• 27 septembre 2018
Leçon 574. – Emmanuel Macron, président de la jungle
Voilà qui ferait somme toute un bel et juste élément de titulature.
• 29 septembre 2018
Leçon 575. – « calotte », « communion », « israélite »
Extrait de Destin français d’Eric Zemmour :
Les mots avaient une importance cardinale : ma mère prenait soin de dire « calotte » et non « kippa », « communion » et non « bar-mitsva », « israélite » et non « juif ».
• 30 septembre 2018
Leçon 576. – Les termes de l’art : Voyage autour du monde, Louis-Antoine de Bougainville, 1771
Extrait du chapitre VII :
Combien de fois n’avons-nous point regretté de ne pas avoir les journaux [journaux ou livres de bord, de navigation] de Narborough et de Beauchesne tels qu’ils sont sortis de leurs mains, et d’être obligés de n’en consulter que des extraits défigurés ! Outre l’affectation des auteurs de ces extraits à retrancher tout ce qui peut n’être qu’utile à la navigation, s’il leur échappe quelque détail qui y ait trait, l’ignorance des termes de l’art, dont un marin est obligé de se servir, leur fait prendre pour des mots vicieux des expressions nécessaires et consacrées, qu’ils remplacent par des absurdités. Tout leur but est de faire un ouvrage agréable aux femmelettes des deux sexes, et leur travail aboutit à composer un livre ennuyeux à tout le monde, et qui n’est utile à personne.
(Se munir d’un dictionnaire de la marine pour lire certaines descriptions du Voyage autour du monde qui fourmillent de termes rares. La partie sur Taïti [Tahiti] est très connue, mais certains faits sont peu crédibles.)
• 30 septembre 2018
Leçon 577. – Septembre, un résumé
Clément Bénech :
Ce monde n’a plus aucun sens.
Je démissionne.
https://twitter.com/ClementBenech/status/1046003487249772544
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Dossiers
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• Lesdites « Rectifications de l’orthographe » de 1990, analyse d’un cafouillage ici
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